Trauma - Determination
Chronique
Trauma Determination
Un an à peine après la précédente livraison et re-voici Trauma et son death brutal hautement calibré. Mes expectations étaient importantes après l’imparable Imperfect Like a God qui comme son nom ne l’indique pas était si justement presque parfait mais j’avais confiance en l’album même après un si court lapse de temps le séparant de son prédécesseur.
Seulement, à la première écoute je n’eu pas d’euphorie incontrôlée ni même un quelconque sentiment à l’égard de la galette musicale, juste une étrange sensation me poussant à relancer la bête.
En réalité le processus de contamination avait déjà commencé ; sournoisement issidueusement l’album commençait à asservir mon pauvre encéphale. A la troisième écoute la révélation, les titres s’inscrivaient lentement dans mon esprit un peu comme sous l’œuvre d’un tatoueur de pensée. Et là s’en m’en rendre compte je devenais accro à cet album. Il me fallait ma dose journalière. Ainsi première pensée au lever se dégourdir les tympans avec un bon petit Trauma histoire de se donner le courage d’affronter une dure journée. Le soir même constat après cette dure journée le besoin d’une écoute de Determination pour me détendre les esgourdes. Ce petit manège a bien duré pendant plusieurs mois. Il m’aura fallu une bonne dose de psycroptic et de cryptopsy pour m’arracher progressivement à cette spirale infernale.
Malheureusement mon cerveau sous l’emprise de ce Trauma avait pré commandé le cd en détournant les recettes du fond de pension du Togo (oui ça ne représente qu’un Cd). Tant et si bien que quelques mois après, par une belle après midi de Juin je subissais une sévère rechute. Je savais pourtant à quoi m’attendre et j’avais bien tenté de m’y préparer mais ça n’a pas manqué je me suis fait re-tatouer le maxillaire à coup de phalanges. Pourtant d’habitude j’esquive facilement ce genre de coup porté par une musique dite brutale, je pensais ainsi avoir su protéger mon oreille de la déferlante fréquentielle. Que nenni ils avaient du s’entraîner avec Mr Tyson.
Que pouvais-je donc bien faire en réalité pour contrer cet état d’accoutumance. Tout me poussait à consommer. La production claire et précise non sans rappeler celle du précèdent opus mais en mieux (Peut être un peu trop synthétique pour les puristes mais la puissance délivrée nous le fait vite oublier.) et le contenu musical de l’album d’une qualité imparable.
Pour détailler un peu ce dit contenu, (après ces divagations personnelles qui n’ont en réalité pour vocation que de souligner l’intérêt sur le long terme de la musique proposée) je me permets de vous renvoyer à la chronique du précédent album.
Pas de grosse surprise ici donc, on reprend les mêmes ingrédients que sur le précèdent méfait à savoir une intro samplée sur le premier titre puis l’enchaînement direct par un roulement de batterie qui poursuit sur des blasts sur vitaminés.
On retrouve également les riffs de guitares syncopés alliés à une batterie d’une précision chirurgicale, mais surtout un chant articulant des paroles pessimistes avec puissance et conviction ainsi que des solos s’intégrants parfaitement aux différents morceaux comme sur The Solitude Remains. En effet la solitude est bien le sentiment que l’on éprouve face à cette masse portant des coups avec une exactitude et une force optimum.
Cependant, même si la musique de Trauma se veut violente et brutale, les compositions sont aérées pour un meilleur impact et éviter une trop grande linéarité. Ainsi viennent se greffer quelques mélodies « passage vers 2 minutes sur Wings Of Frustration », des rythmes tout en syncopes comme sur The Loneliest, titre qui doit avoir l’intro la plus brutale de l’album avec cet hurlement d’une puissance et d’une vindication parfaites et ce roulement de double grosse caisse d’une vélocité obscène. D’autres titres sont plus directs tel que Frozen God avec son refrain éponyme scandé sur de gros blasts et assurent une certaine diversité.
En résumé cet album bénéficie de tout ce qui faut de brutalité pour plaire au fans de brutal death, mais contrairement à de nombreuses formations il ne tombe pas dans l’excès qui fait basculer dans le ridicule et l’incompréhension. Cerise sur le gâteau cet album se termine par un long titre durant plus de 10 minutes, titre qui débute par une intro acoustique percussions et guitares, mais qui rassurez vous bande de grosses brutes laisse place à un équarrissage en règle par la suite.
Sachant osciller parfaitement entre bestialité primaire et passages plus « soft » l’intelligence de cet quintette polonaise réside dans le fait qu’elle ne laisse pas ko au premier round. Non on reste sonné avec seul le cortex auxiliaire pour nous maintenir conscient. Dans cet état ou seul l’ouie fonctionne et décuple ses facultés. Devant l’intensité de l’album sur la chaîne du salon je me replongeais alors dans mon état de manque. Je taquinais le bouton lecture de la chaîne à maintes reprises durant mes studieuses après midi nécessaires à la préparations des examens.
Je ne voyais vraiment pas comment me sortir de ce huit clos qui emprisonnait mon ouie. Soudain un éclair vint illuminer ma raison et faire toute la lumière sur la situation...
…Il me fallait une bonne dose de Determination.
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