Inherit Disease - Visceral Transcendence
Chronique
Inherit Disease Visceral Transcendence
Ca vous est déjà arrivé, vous, d'acheter un CD juste pour sa pochette? Parce que c'est exactement ce que j'ai fait pour le nouvel album d'Inherit Disease, Visceral Transcendence. J'avais quand même écouté les extraits qui m'avaient plus accroché que le très plat Procreating An Apocalypse mais sans ce magnifique design de Yang Guang, sorte de mix entre Matrix et Alien, il y aurait eu peu de chance qu'il fasse partie de mes nombreuses commandes. Et ç'aurait été une belle erreur car les protégés d'Unique Leader ont fait de gros progrès!
Au niveau du style pourtant, les Californiens n'ont procédé à aucune véritable mutation. Visceral Transcendence se place ainsi dans la continuité du 1er full-length. Soit un brutal death typiquement américain. La différence, c'est qu'Inherit Disease est ici bien plus inspiré. Ca commence avec une production quasi parfaite que ce soit au niveau des guitares grasses et tranchantes ou de la batterie aux frappes naturelles (avec un vrai son de caisse claire!) du nouveau cogneur Dan Osborn. Rien que pour ça, le quatuor a toute ma sympathie. Mais les deux aspects qui changent tout, ce sont le chant et les guitares. Le frontman Obie Flett signe en effet une performance assez monstrueuse, plus diversifiée et maîtrisée qu'avant. Angel Ochoa de Cephalotripsy/Condemmed ("Birth Of The Artilect"), Conner Bond des jeunes slammers canadiens d'Envenomation ("Digital Rapture"), Justin Richey de Retch et Samur Koujha de Dystrophic ("Maelstrom Of Vindictive Torment") viennent même seconder le chauve pour davantage de variation. Et le petit plus, même si tout ceci reste indéchiffrable, ce sont les thématiques plutôt orientées science-fiction qui nous changent des éternels corps mutilés et autres paroles gores. Si vous êtes allergiques au chant yaourt toutefois, passez votre chemin car on patauge ici dans le guttural et le glaireux. Un growl suffisamment puissant et varié toutefois pour en imposer et ajouter aux compositions une couche de brutalité.
Pas comme si elles en avaient besoin, remarquez. Des titres courts naviguant entre 2 et 3 minutes, blindés de changements de rythme, de blast-beats, de semi-blasts, d'harmoniques sifflées, de basse à l'affût et de ralentissements gras du bide, c'est ce qui vous attend sur ce Visceral Transcendence. Vous l'aurez compris, du brutal death US pur et dur sévèrement chargé en testostérone (quoi de plus normal que de pratiquer une musique de barbares quand on vient de Santa Barbara après tout!). C'est intense, technique, bouillonnant et nerveux et le tout est orchestré de fort belle manière par le nouveau gratteux Derek de Roos, un apport judicieux tant les riffs et les arrangements ont passé la catégorie supérieure. Inherit Disease se fait d'ailleurs particulièrement savoureux sur les nombreux riffs blastés, rapides et sombres qui parcourent les dix morceaux. On citera notamment "Vessel Of Inhumanity" à 0'49 (titre d'ouverture qui part d'ailleurs sur les chapeaux de roues avec un motif hypnotique qui accélère en blast), "Hivemind" à 0'42, "Birth Of The Artilect" et "Digital Rapture" dès le début (miam!), "Nanoscourge" à 2'45 et surtout "Prolific Dominance" vers 0'46 et ce putain d'enchaînement répété plusieurs fois qui me fout la trique à tous les coups.
Mais ces éclairs de génie ne doivent pas non plus masquer les défauts récurrents du groupe. Certes les Américains ont nettement progressé et ce à tous les niveaux mais ils ne se sont pas débarrassé de toutes les tares de leur 1er full-length. J'avoue ne pas être fan des semi-blasts et pas mal de riffs ont encore ce goût de générique qui tire le combo vers le bas. Bref c'est beaucoup mieux mais le très bon côtoie encore le banal. Je préfère toutefois retenir le bon côté parce qu'Inherit Disease est clairement sur une pente ascendante. Inutile de vous dire que le prochain opus sera déterminant. Soit le groupe continue sa progression et se détache complètement de la masse en proposant un produit à la qualité homogène, soit il conserve ce côté brutalité rabâchée mille fois sur certains riffs au risque de devenir comme tant d'autres un groupe prometteur qui n'arrive jamais à pleine maturation.
En attendant, si vous aimez Deeds Of Flesh, Disgorge et compagnie, Visceral Transcendence est fait pour vous. Du brutal death US encore un peu trop classique et qui connaît des ratés mais dans l'ensemble de très bonne facture, avec ce qu'il faut de blasts, de riffs véloces, de puissance, de groove, de technique et de lipides pour suffire au bonheur des brutes. Et puis de toute façon, il ne faut pas faire son difficile cette année!
| Keyser 12 Novembre 2010 - 2403 lectures |
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