Big End Bolt - Mechanical Race Creation
Chronique
Big End Bolt Mechanical Race Creation
Cela faisait un moment que je souhaitais vous parler de Big End Bolt et de son premier album : Mechanical Race Creation. Je vous en avais d'ailleurs déjà touché deux mots lors de ma chronique du très bon Autopsychosis de Katalepsy sortit en début d'année puisque les deux albums possèdent quelques points communs, à commencer par leur pays d'origine les deux groupes provenant de la mère patrie Russe. Les deux formations officient également dans le même registre, à savoir un Brutal Death Metal bien foutu et au tempo varié. Enfin, et surtout, les deux groupes possèdent le même vocaliste en la personne de Igor Filimontev, qui est également responsable de la majeure partie des compositions de ce Mechanical Race Creation. Et tout comme son superbe travail de vocaliste, Igor se montre être un compositeur intelligent, capable de surprendre agréablement l'auditeur. Donc, comme ce fut le cas pour Autopsychosis, je vais vous parler d'un de ces rares groupes soviétiques qui parviennent à dompter mes oreilles. Mieux encore, on est ici en présence d'un groupe de Brutal Death qui sort son premier album et qui possède d'ors et déjà une personnalité impressionnante, composant une musique facilement reconnaissable, par les compositions en elles mêmes d'une part, mais également par son ambiance. Ceci est assez rare (surtout pour un groupe de Brutal Death) pour être souligné !
Effectivement le premier gros atout de ce Mechanical Race Creation est sans conteste son ambiance très bien sentie et collant parfaitement avec l'artwork de l'album, qui lui par contre n'a rien d’exceptionnel. L'atmosphère générale nous plonge donc dans les méandres d'un monde mécanique, où matière organique se mélange à la métallurgie. Cette atmosphère est de plus créée sans artifices et est palpable grâce à cette basse claquante et omniprésente, cette batterie au son sec et précis mais surtout cette production à la propreté clinique qui sont tant de facteurs permettant au groupe d'instaurer cette ambiance unique. Les quelques samples disposés ça et là, de manière non excessive et parfaitement bien contrôlée, ont également pour but de perdre l'auditeur dans l'univers de Big End Bolt. Au final tout ceci permet au groupe d'être parfaitement et rapidement identifiable, vous serez donc vite capable de reconnaître leurs chansons parmi les milliers que comporte certainement votre Ipod.
Mais l'ambiance n'est pas le seul atout des membres de Big End Bolt. En effet, non content d'être original déjà sur ce point, les compositions du groupe en elles mêmes s’avèrent également très personnelles. Le groupe parvient effectivement à incorporer dans leur musique de très brefs passages qui rendent leurs compositions que plus intéressantes, sans toutefois perdre la puissance propre à leur Brutal Death ravageur. Écoutez donc le passage entre 0'25'' et 0'30'' de "Power Driven Surgeon" pour vous rendre compte de l'impact énorme qu'est capable de donner le groupe en accélérant un petit peu le tempo. En fait cette chanson est certainement la plus exhaustive de la musique de Big End Bolt, où on y trouve en effet tous les éléments propres au son du groupe. Les breakdowns sont puissants et diaboliquement efficaces, les accélérations sont dévastatrices mais le groupe trouve toujours le petits trucs en plus qui les places au dessus de la plupart des groupes de Brutal Death lambda. Il peut s’agir par exemple de ses petits mélodies de basses disséminées çà et là et qui rendent les morceaux plus agréables et plus personnels. La basse est d'ailleurs omniprésente tout au long de l'album, nous gratifiant de nombreuses parties où elle se détache complètement des guitares et nous octroie de petites mélodies subtiles et sournoises qui élèvent à elles seules le niveau des morceaux. Les autres instruments ne sont toutefois pas en reste, comme l’attestent les riffs de guitares ravageurs de "Dismembered By Train Wheels", ou les frappes d'une précision clinique de Radik sur "Mechanical Race Creation". Le chant d'Igor sonne lui, comme c'est le cas sur Autopsychosis, toujours bon, et ce malgré les nombreuses variations que donne le bonhomme à son timbre de voix. Pas de grouik grouik ridicules en vue, et ça fait du bien !
En fait l'unique défaut de la galette est certainement sa redondance globale (défaut quand même assez récurent dans le style pratiqué), qui rend tout de même l'exercice du blind test assez compliqué avec cette galette. L'album a donc tendance à s'essouffler sur la longueur, et les dernières chansons ne comportent en fait que peu d’intérêt pour qui a écouté Mechanical Race Creation dans son intégralité. M'enfin n'en reste pas moins que ce premier essai des Russes est une très belle réussite ! Un mélange entre Death classique mais ravageurs, de passages rapides et de break sur-puissants, le tout porté vers le haut par une ambiance originale et très personnelle, Big End Bolt réussit ainsi à nous faire remuer la tête de façons frénétique. Reste plus qu'à espérer que le groupe va renaître de ses cendres, car Igor est aujourd'hui le seul membre actif du groupe, et le monsieur doit désormais être bien occupé avec la popularité grandissante de Katalepsy.
| Høsty 1 Octobre 2013 - 1398 lectures |
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