Disembowel - Echoes Of Terror
Chronique
Disembowel Echoes Of Terror
En dépit de mon lobbying intensif effectué ces derniers mois, certaines sorties du label Maggot Stomp Records restent encore à aborder ici bas. Parmi elles, le premier album de Disembowel, un jeune groupe américain formé à Portland en 2016 et qui jusque-là n’avait sorti que quelques démos de manière plus ou moins confidentielle.
Intitulé Echoes Of Terror, ce premier album va justement reprendre quelques titres issus de ces trois précédentes démos ("Sadistic Pleasure", "Echoes Of Terror" et "Ripping Christ From The Cross") auxquels vont venir s’ajouter six nouveaux morceaux. Emballé et pesé en moins de trente-cinq minutes, celui-ci est illustré par une certaine Karina Monzon. Un travail haut en couleurs qui malgré son caractère un brin naïf (en tout cas dans le coup de crayon) n’en possède pas moins un soupçon de charme.
Du charme, le Death Metal de ces jeunes américains n’en manque pas lui non plus même si pour l’apprécier il faudra une fois de plus être parfaitement en paix avec la question de l’originalité. Comme beaucoup d’autres groupes évoluant aujourd’hui dans ce registre, ce que propose ici Disembowel n’est ni plus ni moins qu’une resucée de ce qui a déjà été fait en d’autres temps par des groupes dont la réputation n’est plus à faire depuis déjà belle lurette (Autopsy, Malevolent Creation, Cannibal Corpse, Immolation, Massacre...). Alors effectivement, vous allez me dire que je radote encore et toujours sur ce même fichu sujet mais au moins vous saurez où vous mettrez les pieds si vous choisissez de vous lancer dans l’écoute de ce très sympathique Echoes Of Terror.
Car effectivement, malgré un manque relativement flagrant de personnalité, ce premier album n’en reste pas moins une chouette découverte pour qui préfère miser sur son efficacité instantanée plutôt qu’épiloguer sur l’hypothétique portée culturelle et historique d’une sortie de ce genre dans un style qui à en croire certain aurait déjà fait le tour de la question depuis le milieu des années, rendant au passage complètement futiles toutes sorties ultérieures...
Caractérisé par des atmosphères putrides et dégoulinantes, de nombreuses attaques virulentes menées à coups de riffs thrashisants et de rythmiques haletantes héritées pour la plupart de la scène Punk (même si pour davantage de brutalité on va également trouver quelques blasts bien sentis comme sur "Putrified Remains" à 0:54, "Chuffed Beyond Recognition" à 1:23, "Disemboweled" à 0:46 ou "Ascend To Obscurity" à 0:33), plusieurs séquences mid-tempos écrasantes au groove pataud mais redoutable (le début de "Putrified Remains", "Immolation" à 0:57, la dernière partie de "Sadistic Pleasure", "Chuffed Beyond Recognition" à 2:05, "Ripping Christ From The Cross" à 2:20...) et un growl monstrueux d’une profondeur abyssale, le Death Metal des Américains s’inscrit dans le respect d’un cahier des charges bien connu par tous les amateurs de Death Metal à l’ancienne ayant poncé en long en large et en travers la discographie de ces quelques groupes évoqués plus haut. Et s’il n’y a là rien de bien nouveau à se glisser sous la dent, on appréciera malgré tout le sens de l’efficacité dont fait preuve ici Disembowel dont les compositions qui oscillent tout de même entre deux et six minutes offrent tout ce que l’on peut attendre de ce genre de Death Metal usé jusqu’à la corde, simple et prévisible et pourtant toujours aussi redoutable.
Servi par une production abrasive qui à le bon goût de ne pas trop en faire, Echoes Of Terror s’impose comme un premier album particulièrement encourageant. Alors effectivement, la concurrence est rude ces dernières années avec tous ces nouveaux groupes fraichement débarqués mais Disembowel s’en tire ici avec les honneurs et devrait être en mesure de capter l’attention de tous ceux qui comme moi restent perpétuellement à l’affût de petites pépites, parfois encore mal dégrossies, à se caler dans les oreilles. Certes, l’ensemble manque tout de même un petit peu de personnalité alors que certains riffs souffrent d’un côté un peu trop passe-partout mais d’une manière générale, les Américains livrent ici un premier album tout à fait solide qui, à défaut de faire date dans l’histoire du Death Metal, offrira de bons moments à tous ceux ayant eu la bonne idée de lui porter un minimum d’intérêt.
| AxGxB 7 Septembre 2020 - 963 lectures |
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