Génie des réseaux sociaux et/ou melon gigantesque ? La coqueluche des sites de “potins metal” aura fait de nombreux “bad buzz” (je vous laisse chercher par vous-mêmes) depuis le tremplin prometteur
Devoid Of Light, conspuée par ses propres fans à chacun de ses posts (le troll leitmotiv : “Mgla” cité dans un commentaire sur deux). Malgré ce bashing (tellement tentant il faut avouer) le groupe américain continue à gagner des vues et des auditeurs en un temps record. Deux ans et demi après la coquille vide
Cult Of A Dying Sun, place à leur troisième album
Djinn (Kris Verwimp toujours aux crayons) avec de nouveau un bassiste et batteur remplaçants (parti juste après l’enregistrement). Prêts à déverser toute sa salive mentholée et ses mots doux sur la bande à capuche ?
Ravalez cet imposant glaviot. Sourcil levé, non ce n’est pas une blague, Uada a fait ici un boulot remarquable. Oubliez le vide intersidéral des morceaux de
Cult Of A Dying Sun, le groupe de Portland approfondit les rares titres encourageants et plus complexes qu’étaient “Mirrors” et “Sphere (Imprisonment)”. Jugez déjà par la tracklist, une heure pour six morceaux, certains atteignant jusqu’à 14 minutes. Pour une telle longueur il va falloir que les guitaristes métamorphosent leur jeu... Terminé les compositions binaires reposant principalement sur du tremolo/blast si facile, le reste n’étant que remplissage. Uada ne suit aucun schéma prédéfini et fera regorger sa musique d’arrangements. Les influences scandinaves 90’s restent le socle de leur black mélodique mais cette fois le post-black moderne viendra davantage s'immiscer (notable sur chaque titre), que ce soit les riffs lumineux (punk/rock mélodique raybans/bermuda) du morceau éponyme (introduction aux faux airs d’un Deafheaven/Ghost Bath) ou de “In The Absence Of Matter” ou plus automnales “Forestless” (tout droit sorti d’un album de Caspian). Forcément pour un groupe de black “hoodie”, on retrouvera aussi des passages “occultes “(“Between Two Worlds”) voire “orientaux” (“Forestless” à 4:58).
Uada n'affirmera toujours pas sa personnalité mais saura éviter le vilain “copier-coller” tout le long. Étonnamment malgré ce pot pourri de styles et une durée étendue,
Djinn demeure particulièrement fluide. Une musique ultra calibrée dans ses riffs mais aussi dans sa production, ses vocaux déshumanisés (sous effets il est vrai) ou la rythmique marteau-pilon intense (ces blasts testostéronés !) qui n’a rien à envier à celui du fondateur Trevor Matthews (ex-Pillorian). Uada arrive même à créer un black accrocheur avec une certaine saveur : les mélodies glaciales transperçantes de “In The Absence Of Matter” (oscillant entre black/death suédois et black finlandais), break du morceau éponyme à 4:18 et “No Place Here” à 9:55 (notez l’extrait du film “The Masque Of The Red Death”) notamment. Le 8/10 était sur le point de tomber pour l’avis final, malheureusement les tares passé ne sont pas entièrement gommées, des passages en pilotage automatique radicalement inégaux avec le reste (“The Great Mirage” globalement moins inspiré). Le reste “ultra” calibré, trop même. Un black metal mélodique à l’atmosphère bien souvent aseptisée, encore trop dans la retenue. Un brin de folie et de “lâcher prise” suffiraient comme étincelle pour transcender l’ambiance.
Attendu comme l’album à dégommer de la rentrée (j’avais préparé une liste de synonymes au vitriol), ce nouvel opus de Uada contredira tous les rageux du net. Black mélodique “patchwork”,
Djinn possède un travail de composition à des années lumières de son prédécesseur et qui se dévoilera à chaque nouvelle écoute. Certes la personnalité de Uada est toujours quasi inexistante mais le rendu final demeure accrocheur et de qualité supérieure, bien au-dessus de nombreuses formations du même genre. Avec un style affiné et une ambiance plus touchante caressant moins dans le sens du poil, Uada pourrait définitivement faire taire toutes les moqueries. Les miennes sont en tout cas balayées.
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