Bacchus - Bacchus
Chronique
Bacchus Bacchus (EP)
Il est difficile de pouvoir poser une oreille sur tout, d’exhumer de petites pépites enfouies dans l’underground sur le cours d’une année. Cela a été d’autant plus vrai durant 2020 avec la propagation du merveilleux SARS-CoV-2. D’où les nombreux ratés et oublis. Prenez l’exemple de Bacchus. Ce groupe français, fraîchement formé, a sorti son premier EP (en digital) en décembre dernier via leur Bandcamp – en même temps que la parution, d’entre autres, les derniers albums d’Abigor et Hate Forest. D’où le temps mis pour se frayer un chemin jusqu’à Thrashocore. Un petit retard qui tombe d’ailleurs plutôt bien, les formats cassette (déjà épuisé lors des précommandes…) et vinyle de ce court format étant édités cette année via Solar Asceticists Productions et Signal Rex. Nouveau venu dans la scène Black Metal, cette formation lyonnaise est composé de trois membres dont Moïse Mestriaux, le compositeur qui est également au synthétiseur et gère les samples. Ce dernier est entouré de musiciens confirmés, Sébastien B. et Camille Olivier F.B., officiant dans de nombreux groupes (Dysylumn ou encore Ominous Shrine). Des éléments qui, conjugués avec le très bel artwork réalisé par Nostr’Atelier et l’étiquette « Black Metal Atmosphérique », ont su éveiller mon intérêt – pour le meilleur.
Ah ! Qu’il est doux de se laisser porter par l’ivresse, noyé dans les vapeurs d’alcool. Cela est d’autant plus vrai lorsque la musique s’y prête. Le Dieu du vin vous accompagne dans votre débauche avec des sonorités languissantes durant 29 minutes. Les mélodies entêtantes déroulent leur toile pourpre tandis que des chœurs féminins cérémoniels surgissent de temps à autres (cf. « I » ou encore fin du « IV »). À l’image de Méphistophélès, Sébastien B., semble guider votre chute inéluctable alternant entre voix claire habitée ou encore chant plus guttural et grave. Les riffs de guitares mélodiques, les différents effets couplés aux tempos lents et modérés font peu à peu effet sur votre subconscient. Le temps des libations et de la débauche parfaitement retranscrit sur les deux premiers morceaux (avec mention spéciale pour le magistral « II ») va rapidement prendre fin.
L’espace et le temps se fondent autour de vous et vous assistez impuissant à la corruption de votre propre corps, de votre esprit. Certes l’influence d’Urfaust se fait nettement sentir au gré des minutes, que ce soit par le thème mais aussi le chant sur certains passages, néanmoins Bacchus ne fait pas dans la copie. Il suffit d’écouter les très atmosphériques « IV » – que je trouve un peu redondant sur la durée – et « V » (avec de bonnes lignes de basse) pour s’en convaincre. Les sonorités font plus modernes, s’inspirant davantage de leurs autres projets tel que Dysylumn. En résulte, une fin différente, à la fois plus aérienne et personnelle sur laquelle votre voyage initiatique prend fin. Bercé par les notes épurées magnifiquement dressées par Moïse Mestriaux, vous flottez doucement dans les confins de l’espace. Un titre instrumental et ambient qui clôture de la plus belle des manières ce court format.
Mis à part quelques petites longueurs ressenties (riffs de guitares sur lesquels j’accroche moins ou encore vocaux pas assez variés sur une composition) qui sont très subjectives, ce premier EP est une excellente surprise. Le son est parfait et le mélange des diverses inspirations des Français offrent un univers singulier qui donne envie d’en entendre davantage. À la vue des nombreux atouts, on a hâte de voir ce que cela peut donner sur album. Prometteur !
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