Socioclast - Socioclast
Chronique
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Nouveau venu sur le devant de la scène dite underground, Socioclast ne devrait pas manquer d’attirer l’attention des plus curieux et notamment de ceux qui sont du genre à scruter à la louche n’importe quel line-up. Formé en 2018 à San Jose, Californie, le groupe est ainsi constitué de Colin Tarvin des excellents Mortuous, Scolex et Evulse ainsi que de Cris Rodriguez (Deadpressure) et Matt Gomes (ex-In Disgust), tous les deux membres fondateurs du trio. Sans préambule (ou alors je suis passé complètement à côté), la formation californienne s’apprête à sortir sur Carbonized Records (label mené par Chad Gailey de Mortuous, Necrot et Vastum) son tout premier album éponyme.
Produit par Greg Wilkinson aux Earhammer Studios et superbement illustré par Stephen Bower, Socioclast fait parti de ces albums particulièrement bien nés qui, au moins sur le papier, ne semblent avoir que de sérieux atouts à faire valoir. Et comme les premières impressions sont souvent les bonnes, rien d’étonnant à ce qu’il s’agisse effectivement ici de l’une des premières bonnes surprises de l’année 2021.
Avec quinze titres expédiés en un petit peu plus de dix-sept minutes, ce premier album ne fait pas grand mystère du genre pratiqué par les trois californiens. C’est effectivement vers un Grindcore particulièrement intense et furibard que s’est tourné Socioclast puisqu’à l’exception de ces toutes premières secondes plutôt tranquilles qui vont permettre de poser les bases d’une ambiance un brin désabusée ainsi que quelques occurrences aussi brèves que bienvenues, c’est plutôt pied au plancher, le couteau entre les dents et bien évidemment sans chichi que les Californiens mènent ici leur blitzkrieg.
Ainsi, passé ces trente-cinq premières secondes, le trio va très vite dérouler tout l’attirail typique du groupe de Grindcore digne de ce nom : blasts à la mitraille servi avec grande générosité, accélérations de Punk à chien menées à coups de tchouka-tchouka des familles, riffs Punk/Metal de trois/quatre notes exécutés naturellement à toute berzingue, breaks brises-nuques imparables, production musclée mais authentique avec un petit côté à l’ancienne ainsi qu’un chant partagé entre Colin Tarvin qui va charger de cette voix grave aboyée aux oreilles de l’auditeur le plus clair du temps et Matt Gomes qui quant à lui va jouer le rôle du petit roquet grâce à cette voix plus arrachée et naturellement complémentaire. Bref, rien ne manque à une recette dont l’absence d’originalité est une fois encore largement compensée par l’intensité et l’explosivité de cette charge soutenue qu’impose Socioclast sur nos épaules.
Comme je l’évoquais un petit peu plus haut, les Californiens ne sont pas sans apporter un semblant de relief à leurs compositions. Le trio aurait pu se contenter de foncer têtes baissées et ainsi enchaîner les coups de matraques comme les CRS dans une manifestions des gilets jaunes sauf que justement, afin de souligner encore davantage la véhémence et l’agressivité de son propos, Socioclast ne va pas hésiter parfois à ralentir la cadence (la première moitié de "Psychic Void", les premières secondes de "Alpha", "Eden’s Tongue" et "Terminal Regress", "Convention Of Ruin" à 0:12, "Propaganda Algorithm" à 0:33, "Infinity Nexus" à 0:35, le début de "Concrete And Steel" ou plus loin à 0:44 et 1:30, etc). Ces moments, s’ils sont relativement nombreux sont néanmoins très brefs et n’entachent absolument pas cette dynamique globale ni cette impression, comme avec tout bon disque de Grindcore, de se prendre coup de savate sur coup de savate.
Alors c’est évident, Socioclast ne viendra pas bouleverser le petit monde du Grindcore qui de toute façon n’en a jamais eu grand chose à carrer de l’originalité. Par contre, question dérouillée infligée, ces quinze compositions n’ont de leçon à recevoir de personne. C’est brut, intense, efficace et avec juste ce qu’il faut de relief pour ne pas abrutir l’auditeur et le garder toujours sur le qui-vive ! Aussi court que jouissif, ce premier album s’impose sans combattre comme l’une des belles découvertes de ces premières semaines de 2021 et probablement l’un des disques de Grindcore de l’année...
| AxGxB 17 Février 2021 - 946 lectures |
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