Invultation - Unconquerable Death
Chronique
Invultation Unconquerable Death
Andrew Lampe a toujours été un garçon très solitaire. De Echushkya à Longbarrow en passant par The Wakedead Gathering, l’Américain n’a jamais eu besoin de qui que ce soit pour l’aider à développer et concrétiser ses différentes visions musicales. Alors forcément, lorsque celui-ci se lance en 2015 dans un nouveau projet, c’est une fois de plus en solo qu’il le fait. Baptisé Invultation, ce dernier va explorer d’autres horizons que ceux déjà abordés par Andrew dans ses autres groupes en allant verser cette fois-ci du côté d’un Black / Death bestial et bas du front aussi primitif que jouissif.
Intitulé Unconquerable Death, ce deuxième album paru début mars aux formats digital et cassette s’est vu offrir quelques semaines plus tard un pressage CD grâce au label Born For Burning Productions, une toute petite structure du Vermont chez qui sont notamment sorties les démos et EPs d’Adultère, Ejaculatör, Blasphemous Degradation, Satanic Priest ou Shitangel. Quant à l’artwork qui soit dit en passant laisse bien peu de place au doute en ce qui concerne le contenu de cet album, celui-ci s’est vu confié au Russe Alexander Shadrin à qui l’on doit déjà quelques travaux, notamment pour des groupes tels que Bloodsoaked Necrovoid, Cambion, Esoctrilihum, Father Befouled, Fornicus, Temple Nightside et bien d’autres encore...
Avec Invultation, Andrew Lampe va suivre sans se cacher les traces d’Archgoat et de tous ces groupes de Black / Death dénués de finesse et de subtilité. Une formule vue et revue qui laisse bien peu de place à l’improvisation et à l’originalité mais qui à l’inverse à le mérite d’offrir de quoi se défouler et suer à grosses goûtes pendant une grosse demi-heure.
La vraie bonne surprise en ce qui concerne Invultation (passé l’excitation de la découverte et la certitude d’avoir mis le doigt sur un groupe fort sympathique) c’est que monsieur Lampe sait a priori tout faire (je peux me tromper mais cela ne semble pas être le cas). Car quand on parle one-man band, j’ai vite tendance à imaginer que l’on va retrouver en guise de batterie une boîte à rythme aux sonorités synthétiques trop évidentes pour passer inaperçues et ne pas irriter mes chastes oreilles habituées à des batteurs, des vrais. Ors, cela ne semble pas être le cas ici à en juger par cette batterie au son naturel qui dans ses moments les plus intenses (et ils sont nombreux) ne trahit en aucun cas une condition d’organe artificiel. Les blasts ainsi dispensés à la mitraille ainsi que certains enchainements relativement tendus suggèrent en effet qu’il s’agit bien d’Andrew Lampe derrière les fûts et que celui-ci sait parfaitement y faire sans avoir recours à une quelconque machine.
Pour le reste, le Black / Death d’Invultation s’inscrit dans un schéma tout ce qu’il y a de plus classique pour le genre avec notamment ces riffs simples et démoniaques et ces successions de blasts que l’Américain va prendre plaisir à exécuter à toute berzingue sans y apporter beaucoup de variations. Pourtant, malgré ce caractère aliénant, Unconquerable Death ne manque pas de relief. En effet, si ce sont bien ces séquences soutenues menées le couteau entre les dents qui tiennent le haut du pavé, Andrew Lampe va tout de même prendre le temps de varier les plaisirs en ralentissant la cadence de manière quasi-systématique (seul un ou deux morceaux échappent ici à la règle). Le genre de ralentissements particulièrement bien sentis qui ne manqueront pas de rappeler Archgoat à tous les initiés ("Hanged Mass" à 1:59, "Insatiable Cruelty" à 1:50, le premier quart de "Banners Under The Moon", "Cathedral Of Impaled" à 1:36, "Necromaniacal Curse" à 1:26, "Breath Of The Lich" à 2:09...). À ce cahier des charges déjà bien rempli, on peut y ajouter ces quelques soli chaotico-mélodiques ("Insatiable Cruelty" à 1:50, "Banners Under The Moon" à 2:06, "Blood Hex" à 1:42, "All Flesh Falls Into Dust" à 2:40...) qui ne vont faire que renforcer l’intensité avec laquelle est exécuté ce deuxième album ou ce chant blasphématoire bardé de réverb...
Sans surprise et fidèle à tous les codes du genre, Unconquerable Death ne se destine à personne d’autre qu’aux seuls adorateurs d’Archgoat et autres formations Black / Death aussi primitives que jouissives (Proclamation, Black Witchery, Diocletian, Weregoat, Caveman Cult, Eggs Of Gommorh et compagnie). Non, ces quelques titres ne respirent pas la grande intelligence mais là n’est clairement pas le sujet. Il s’agirait plutôt de se foutre sur la gueule en toute amitié et pour le coup, ces trente-cinq minutes rondement menées se montrent tout à fait indiquées pour ce genre de pratique musclée toujours aussi bon-enfant.
| AxGxB 26 Avril 2021 - 900 lectures |
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