Meshuggah + God Forbid + The Haunted + Mnemic

Ayant déjà raté pas mal de concerts depuis mon arrivée à Montréal, je n’ai pas hésité très longtemps à la vue de l’affiche proposée par le Medley ce jeudi 6 octobre : Meshuggah, God Forbid, The Haunted et Mnemic. Et le tout pour 30$CAD, soit à peu près 20€ ! Pourquoi ai-je hésité, ne fut-ce qu’un court instant ? Et bien, je l’avoue : avant de prendre ma place, je ne connaissais mal Meshuggah et pas du tout The Haunted et God Forbid. Pour préparer le concert, je me suis donc injecté des fortes doses de deux premiers (et tant pis pour God Forbid) mais cela n’a pas suffit à faire de moi un expert en ce qui concerne ces groupes.

Je vous passe les détails de mon arrivée et de mes problèmes pour faire tenir mon appareil photo dans mon caleçon (je ne savais pas à quoi m’attendre en ce qui concerne la sécurité) pour rentrer dans le vif du sujet : Mnemic arrive sur scène et la salle est presque vide. J’ai toujours un pincement au cœur pour les groupes se retrouvant dans cette situation, mais pas trop le temps de s’attarder, le groupe entame son set avec "Deathbox", LA chanson du deuxième album. Comme je m’y attendais, le groupe est super carré. Un des guitaristes est un peu statique et le batteur est visiblement trop concentré pour faire le spectacle, mais celui-ci est assuré par l’autre guitariste et surtout le bassiste ! Ce dernier bouge dans tous les sens et le set sera pour lui une démonstration d’helicopter headbanging. Voilà, j’ai parlé de tout le monde… Ah non ? Bon ok, je vous dis ce que j’ai pensé du nouveau chanteur, Tony Jelencovich. Autant le dire tout de suite, il a foiré les quelques passages en chant clair qu’il a tenté de faire (la plupart du temps, il les adapte). Heureusement le gaillard hurle plutôt pas mal. Sur ce plan-là, il est même assez proche de Michael Bøgballe. N’ayant jamais vu celui-ci en live, je ne peux pas faire de comparaison, mais j’ai trouvé que Jelencovich s’en sortait pas trop mal, d’autant plus qu’il est super dynamique. Dans l’ensemble le set de Mnemic m’a bien plus mais je reste quand même sur ma faim. Comme je l’ai dit, l’interprétation des morceaux est parfaite, mais finalement un peu trop proprette ; d’autant plus que je n’ai pas retouvé cette ambiance froide que dégage le groupe sur album. Et puis leur gros défaut de la soirée, c’est le reste de l’affiche !!!

Setlist en vrac et incomplète : Deathbox, Ghost, Liquid, Jack Vegas, Blood Stained, Door 2.12, Dbxxd


Et le reste de l’affiche, ça n’est pas God Forbid comme annoncé, mais The Haunted. Et là aussi, un changement de chanteur a eu lieu récemment (tout est relatif). Alors exit les chansons avec Marco Aro ? Et bien presque : sur onze morceaux, huit sont issus des albums avec Peter Dolving, deux de Made Me Do It, et les plus matheux d’entre-vous auront compris qu’une seule chanson de One Kill Wonder aura été jouée ce soir. Personnellement je prends vraiment mon pied sur rEVOLVEr donc je n’ai pas été gêné, mais tout le monde n’est sûrement pas de mon avis. Je trouve que cet album a une patate extraordinaire et c’est d’ailleurs ce qui caractérise le groupe sur scène : UNE PUTAIN DE PATATE !!! Les musiciens sont plutôt statiques (la taille de la scène n’aidant pas vraiment non plus), mais ils dégagent tellement de puissance qu’ils n’ont pas besoin d’en faire plus. Surtout qu’au milieu se trouve Dolving et que lui n’est pas vraiment statique, c’est le moins qu’on puisse dire. J’avais noté qu’ "enragé" était un mot qui revenait souvent pour le décrire, et vous savez quoi ? C’est exactement ça : on n’a l’impression qu’il va bouffer son micro d’un moment à l’autre !
Le petit bémol vient tout de même du chant, trop en retrait par rapport aux autres instruments et il m’a semblé que Dolving avait des petites baisses de régime de temps à autre. Ceci dit, il n’y a pas que Dolving sur scène. Derrière ses fûts, le géant Per Jensen est magistral. Son homonyme, Patrik Jensen devait l’être tout autant, mais étant au niveau de la barrière sur la droite de la scène, je ne l’ai pas vraiment vu. Mais que dire des frères Björler ? Si on prend évidemment son pied en écoutant leur musique, les voir jouer devant soi est une expérience tout aussi fascinante. Raaaaaah "D.O.A", "All Against All", c’est beau bordel ! Cette review part un peu dans tous les sens, mais je pense que vous l’avez compris : The Haunted en live c’est [insérer un mot super fort ici].

Setlist exacte : No Compromise, Nothing Right, Abysmal, In Vein, All Against All, Three Times, 99, Forensick, D.O.A., Dark Intentions, Bury Your Dead


Le temps de reboire une bière de merde et d’aller évacuer la première et les lumières s’éteignent déjà : God Forbid entre sur scène. Comme je l’ai dit plus haut je ne connais pas du tout le groupe. Je me souviens vaguement avoir vu un de leur clip, mais je n’avais pas particulièrement accroché. Toujours est-il que sur scène le groupe est assez efficace. J’ai cru comprendre que le dernier album lorgnait beaucoup plus du côté du thrash des années 80 à la Metallica ou Megadeth. Effort volontaire du groupe pour se démarquer de la scène metalcore à laquelle il est rattaché ? Je n’en sais rien, mais cela se ressent dans l’attitude du groupe. Mention spéciale à Dallas Coyle qui se débrouille pas mal dans la prise de positions old school. Je ne sais pas qui compose dans le groupe, mais sur scène c’est bien lui l’élément majeur du groupe et c’est sur lui que se tournent tous les regards. Mais c’est aussi lui qui assure (avec son frangin aussi) tous les chants clairs. Et pour le coup, là-dessus ils sont franchement metalcore. A croire que ces groupes sont obligés par contrat de mettre des passages un peu mous avec du chant clair dans leur chansons. C’est franchement dommage parce que je trouve que ces passages minent vraiment leur prestation.

"Setlist" : ils ont annoncé Broken Promise donc je sais qu’ils l’ont jouée :p

S’en est suivie une looooooongue attente pendant laquelle le guitar tech de Fredrik Thordendal a failli péter un plomb pour cause de technique récalcitrante : il a tout simplement mis vingt minutes de plus que ses collègues pour préparer le matos. Et ouai c’est ça d’utiliser des guitares à huit cordes, c’est plus long à préparer ! Très mauvaise vanne, mais transition toute trouvée pour parler du choc de ce début de concert : le son. Si Meshuggah est très lourd sur album, en live c’est indescriptible… mais je vais quand même en parler parce que ça m’a épaté tout le long du set. Leur son était vraiment parfait, à la fois super lourd, clair et j’irai même jusqu’à utiliser un terme qui ne va pas vraiment avec la musique du groupe : chaud.
Si sur album, le groupe peut éventuellement lasser rapidement, en live il n’en est rien. Oui c’est répétitif (et encore), non le batteur ne joue jamais la même chanson que ses petits camarades (et paf encore une vanne pourrie), mais qu’est-ce que c’est jouissif ! D’ailleurs le reste du public a également pris son pied et bougeait vraiment beaucoup, ce qu’il n’a pas fait du tout avec les trois groupes précédents. A ce propos, la fosse d’un show de Meshuggah est vraiment un truc à voir une fois dans sa vie. Dans tout concert metal, tout le monde secoue la tête à peu près en même temps ; là, pas du tout. Certains essaient de suivre les riffs de guitare, d’autres essaient de suivre la batterie, il y en a même qui se raccrochent au chant, mais la plupart est complètement à la rue et fait n’importe quoi (moi compris). Bref c’est un joyeux bordel ! Du coup, personne n’aura remarqué que je ne connaissais très peu les compos. Ceci dit celui qui suit le moins la musique, ça n’était pas moi mais bien Jens Kidman. Il faut bien l’avouer les positions qu’il prend et le rythme de son headbanging n’ont rien à voir avec la musique. Effet de scène volontaire ou pas je n’en sais rien mais cela donne un effet bizarre à la performance du groupe (si jamais la musique ne suffisait pas). Je ne vais pas m’étaler plus longtemps par ce que je ne peux parler ni de l’interprétation des morceaux, ni du choix de la setlist, mais sachez que Meshuggah en live c’est [insérer un mot super fort ici].

Setlist en vrac et incomplète : Rational Gaze, Future Breed Machine, New Millienium Cyanide Christ, Sane, un bout de In Death – Is Death