Soulfly + dEFDUMp

Ce concert de SOULFLY revêtait un aspect particulier pour moi (et sûrement pour beaucoup d'autres): voir enfin Max Cavalera, l'une des grandes icônes de l'âge d'or du métal des années 90. Si aujourd'hui le Brésilien et sa troupe ne présentent plus d'intérêt majeur en ce qui me concerne, je me devais de voir l'ex-Sepultura au moins une fois dans ma vie, surtout que le dernier album en date de la tribe, Dark Ages, faisait oublier quelques années d'indigence.

Le concert commence à l'heure, peu après 19h30 et là, surprise, ce n'est pas Skindred qui ouvre mais DEFDUMP. On échappe au reggae métal mais ce qui nous attend n'est pas beaucoup mieux. Le groupe luxembourgeois fait dans le hardcore destructuré chaotique à la Dillinger Escape Plan mais en plus émogay. Malgré le dynamisme des acteurs, notamment le guitariste et le chanteur qui s'exprimait en français (bon ok c'était pour dire des banalités démago genre "la guerre c'est mal" ou "c'est bien de descendre dans la rue pour défendre la justice", mais c'est déjà ça!), rien n'y fit, je m'emmerdai pendant les 3/4 d'heure du set. Certains ont dû aimer par contre car DEFDUMP m'a semblé avoir reçu un acceuil favorable.

20h50, les choses sérieuses vont pouvoir commencer. SOULFLY entre en scène, c'est le gros bordel dans la fosse, Dieu est parmi nous, ses nombreux fidèles (le Bataclan est archi-comble) font le forcing pour se positionner le plus près possible. S'enchaînent "Babylon", "Prophecy", "Seek 'n Strike" et "Living Sacrifice". Dommage, le son est mauvais, les guitares se perdent dans l'air, trop de basses, et la voix de Max peine à se faire entendre (le bonhomme est fatigué semble-t-il, raison pour laquelle le gig sera réduit à un peu plus d'une heure). Niveau prestance scénique, le Sud-Américain immigré depuis longtemps à Phoenix a beaucoup perdu: il ne gère plus que ses parties de guitare et ne doit finalement plus son charisme qu'à son aura d'icône. Heureusement Marc Rizzo (en tough-guy avec marcel et casquette), le fantastique guitariste aux soli jouissifs de shredder, et le bassiste Bobby Burns (avec sa crête de punk) font le spectale, tandis que le batteur Joe Nunez s'éclate sur ses fûts. Beaucoup de titres du dernier opus, Dark Ages seront logiquement joués: "Babylon", "I and I", "Arise Again", "Carved Inside", "Frontlines", "(The) March", etc, mais SOULFLY n'oubliera pas non plus ces anciennes productions (les meilleures) avec le mix "Jumpdafuckup/Bring It", "Fire", "Tribe", "The Song Remains Insane" (putain de défouloir!), "Back To The Primitive" et l'énorme "Eye For An Eye" en rappel, et puis bien sûr les éternelles covers de Sepultura, "Roots Bloody Roots" et "Refuse/Resist", reprises en choeur par un public déchaîné. On aura entre autre le plaisir de voir Rizzo sortir sa guitare à 2 manches pour la partie flamenco de "Mars" et un fan participer aux percus pendant un interlude tribal!

La setlist fut à la hauteur (notamment un "Policia" que je n'attendais pas!), bien que j'aurai aimé un petit "Territory" ou un "Troops Of Doom", les musiciens aussi (à part un Cavalera pas au meilleur de sa forme), mais ce soir, il manquait quelque chose, je n'ai pratiquement jamais réussi à rentrer dans le show. J'en ferai porter la responsabilité sur le son vraiment médiocre de bout en bout qu'on soit devant, derrière, au milieu, à gauche ou à droite (ouais j'ai visité!), sur un Max effacé et sur le public de néo-métalleux, qui, même s'il était bien réceptif ce qui fait toujours plaisir, m'a tapé sur les nerfs à sauter tout le temps sur place! Ma principale mission pour ce soir étant d'assister enfin à un concert de Max Cavalera, j'ai eu ce que je voulais. J'en espérais malgré tout un peu plus...

Setlist SOULFLY:

The Dark Ages (intro)
Babylon
Prophecy
Seek 'n Strike
Living Sacrifice
Roots Bloody Roots
Jumpdafuckup/Bring It
Fire
Mars
Refuse/Resist
Execution Style
Arise Again
Carved Inside
Tribe/drums
(The) March (interlude)
Frontlines
Back To The Primitive
I And I
The Song Remains Insane

Rappel :

Bad Brains cover
Policia
Eye For An Eye