Kill-Town Death Fest 2012 - 2ème Jour

Cette fois-ci et pour le reste du festival, nous ne prenons pas le chemin de Christiania mais de la salle Ungdomshuset située à environ quinze minutes en bus du centre ville. Rien d'insurmontable avec tous les bus qui circulent dans Copenhague, même pour le retour tard le soir. On arrive donc un tout petit peu avant 17h00. Nous sommes vraisemblablement dans un quartier résidentiel populaire avec rien de bien intéressant autour de la salle. Une salle qui semble être un lieu majeur pour la contre-culture Danoise puisque flotte au sommet le drapeau anarchiste. On y entre par une courte entrée donnant rapidement sur une large cour aménagée où il est facile de s’asseoir. Tous les murs y sont graffés, on y trouve des tables de pic-nics, des bancs, des rondins de bois en guise de sièges, un stand de bouffe 100% vegan à bas prix (en tant que végétarien, je ne pouvais rêver mieux), un stand pour les boissons alcoolisés, une salle servant à la projection de films d'horreur avec un baby foot et une salle de concerts dont la capacité doit avoisiner facilement les 400 personnes avec un balcon. Et dans chacune de ces salles, un bar. Bref, le cadre est idéal et à taille humaine. Parfait pour ce type de festival.

Le premier groupe à monter sur scène en ce vendredi sont les Français de RITUALIZATION. Durant quarante minutes, le groupe d'Orléans va nous servir le meilleur de son Death Metal guerrier à fortes tendances Black. On sent que les Français sont content d'être présents sur l'affiche. Manu, tient parfaitement bien son rôle de frontman un peu zombifié (les yeux toujours un peu perdus et révulsés), n'hésitant pas à communiquer avec le public. Le groupe enchaîne ainsi les morceaux de sa seconde démo ainsi que ceux du split en compagnie de Temple Of Baal. Je connais assez mal les morceaux du groupe, ceci étant, je n'ai pas trop de mal à rentrer dans le set des frenchies. Leur Death Metal fait rapidement mouche et le public ne s'y trompe pas. Découvert récemment, le set de RITUALIZATION m'a convaincu qu'il fallait que je m'y penche avec plus de sérieux.

Je fais volontairement l'impasse sur les deux groupes suivants histoire d'aller retirer suffisamment de couronnes afin de manger un bout, boire un coup, écumer les bacs de chaque distros et me poser un peu après une journée à visiter le centre ville de Copenhague. Si CHURCH BIZARRE a semble t'il convaincu quelques uns de mes compagnons de route, FLESHLESS m'a par contre vite saoulé. Musicalement, ça passe plutôt bien mais les grouiks à tous les étages m'ont convaincus que je serais mieux dehors. Et effectivement, j'étais mieux dehors.

Par contre, inutile de vous dire que je ne pouvais pas louper la prestation des Finlandais de CORPSESSED. Leur premier EP intitulé The Dagger & The Chalice avait rapidement su nous convaincre à la rédaction (enfin Keyser et moi-même au moins) et constituait même l'une des grosses surprises de l'année passée. Le groupe n'a pas failli et leur prestation restera certainement parmi les meilleures du fest. Il faut dire que comme pour Cryptborn / Maveth, leur chanteur Niko Matilainen en impose sacrément. Le genre de gars qui sur scène se métamorphose et qu'on a vraiment pas envie d'emmerder. Une haine qui transpire par tous les pores de la peau et un regard de tueur à vous faire baisser les yeux sans broncher. Le bonhomme est tellement dans son trip qu'il se fracasse le crâne jusqu'au sang à coup de micro. Violent. Là encore, le groupe n'ayant que deux EPs dans sa besace, l'essentiel des morceaux seront joués ce soir. Rien à redire. CORPSESSED maitrise son sujet sur le bout des doigts. Son Death Metal se veut lourd, appuyé par des riffs parpaings et une basse vrombissante tenue par le sympathique Mikko Pöllä. Du rythme, un son de qualité servant des sonorités à l'ancienne, une lourdeur blasphématoire pesante à la Incantation, des morceaux qui tiennent la route en live. Bref, que demander de plus?

Ceci étant, s'il y a bien un groupe que j'attendais de voir également ce soir, c'est bien les Suédois d'INTERMENT. Formé en 1991, le groupe est resté en activité jusqu'en 1994 avant de reprendre finalement du service en 2007, suite notamment au split de Centinex. Autant dire que les prestations live se sont donc faites plutôt rares jusque là et qu'il s'agissait pour nous, petit Français, d'une occasion en or d'assister à l'un de leurs concerts. Dès les premières notes d'"Eternal Darkness" le public entre en ébullition. Quel putain de son. On retrouve le grain Suédois associé à ce groove incroyable. INTERMENT enchaîne alors les titres, piochant allégrement dans sa courte discographie. De "Torn From The Grave" à "Dreaming In Dead" en passant par l'inévitable "Night Of The Undead", que des tubes de Death Metal Suédois. Absolument imparable! Et le public ne s'y trompe pas, la fosse devenant rapidement un véritable champ de bataille. Encore plus lorsque le groupe annoncera le titre "Cranial Putrefaction" qu'il n'a pas joué depuis 1992. Quel panard! J'attendais le groupe avec impatience, ils ne m'ont pas déçu.

Alors que je n'étais pas particulièrement pressé d'aller voir MASTER (actuellement en tournée avec FLESHLESS pour la promotion de son nouvel album The New Elit), la faute à une discographie en dent de scie, je me décide quand même à aller faire un tour dans la salle quelques minutes après le début de leur prestation afin de ne pas mourir idiot. Et bien j'ai eu raison d'y aller car j'en garde un bon souvenir. Paul Speckmann et sa bande sont toujours aussi motivés malgré les années qui passent. Speckmann, celui autour de qui tourne l'entité MASTER, joue à la perfection son rôle de frontman à l'américaine, enchaînant ainsi les courts speechs entre chacun des titres. Si un ou deux morceaux ne suscitent pas grand intérêt à mon sens, d'autres se révèlent bien plus sympathiques avec des riffs bien ficelés et des rythmes suffisamment catchy pour faire headbanger une bonne grosse partie de la salle, moi compris. Le Death Metal de MASTER n'a jamais rien eu de transcendant en soit mais force est de constater qu'en live, la musique du groupe de Chicago passe plutôt bien. A mon grand étonnement, on retrouvera également à deux reprises deux titres/interludes bien ancrés dans une certaine tradition Stoner Rock. Étonnant de la part de MASTER mais malgré tout très efficaces et permettant ainsi d'alléger quelque peu le set des Américains. Le groupe enchaînera par une reprise de Funeral Bitch, l'un des premiers groupes de Paul Speckmann avec le titre du même nom (qu'on retrouve également sur le premier album de MASTER) avant de clôturer son set par une reprise de Death Strike avec le titre "Pay To Die". Une bonne surprise que ce set de MASTER dont le seul regret sera que le groupe n'ai pas joué l'excellent titre "Heathen".

Ce sont les Suédois de NECROCURSE qui prennent ensuite le relai. Plutôt séduit par leurs différents EPs, j'étais plutôt enthousiaste à l'idée de les découvrir sur scène. Il faut dire que le line-up à de quoi séduire puisque l'on retrouve dans NECROCURSE le charismatique Per "Hellbutcher" Gustavsson également chanteur de Nifelheim ainsi que Nicklas Rudolfsson de Runemagick / The Funeral Orchestra et Johan Bäckman ex-Runemagick. Du beau monde réuni pour quarante minutes de show. Et oui de show, car Hellbutcher est un sacré showman qui aime jouer avec le public. Malheureusement, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans la musique des Suédois, il faut dire que les cris de Per "Hellbutcher" Gustavsson étaient plus qu'approximatifs alors que musicalement on n'avait qu'une envie, celle de taper du pied et de headbanger généreusement. Malgré les dix premières minutes qui furent assez dures à digérer, j'ai finalement réussi à rentrer dans le set de NECROCURSE. Une fois dedans, il n'y a plus rien à faire si ce n'est profiter avec plaisir de ce Death Metal Old School joué à la perfection qui, s'il n'a strictement rien inventé, fait le travail à merveille. Per "Hellbutcher" Gustavsson, qui n'est ni plus ni moins que la version Suédoise metallique de Michel Blanc (moustache/calvitie) harangue la foule avec énergie et passion. Le bonhomme est souvent à la limite du ridicule (la coiffure, la tenue, les attitudes...) mais ça fonctionne quand même sacrément bien. Le gars joue des clichés et se fout bien de tout le reste. Fun.

Il est tard et la fatigue commence sérieusement à s'installer. Pourtant il reste encore un groupe à l'affiche. Un groupe prometteur venu d'Italie et répondant au nom d'UNDEAD CREEP. Le groupe nous servira un Death Metal à l'ancienne fortement inspiré par ses aînés Suédois. Le résultat est plus que probant, ça joue fort, vite et bien, les guitares n'arrêtent pas de buzzer, le chant est puissant et dans l'ensemble les Italiens sont plus que convaincants. Malheureusement, l'heure avancée a eu raison de pas mal de monde et la salle s'est nettement vidée après la prestation de NECROCURSE. Après une bonne vingtaine de minutes, l'envie de rentrer se coucher est trop forte, claqué par une première journée épuisante. Mes collègues étant déjà dehors, je les rejoins pour prendre le chemin du bus qui nous ramènera à l'hôtel. C'est dommage pour UNDEAD CREEP qui aurait mérité de jouer plus tôt sur l'affiche afin de s'assurer un public plus nombreux.

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Kill-Town Death Fest 2012 Septembre 2012