Kreator + Morbid Angel + Nile + Fueled By Fire

« Nous verrons si Nile / Morbid Angel / Kreator atteignent ce niveau d'excellence et d'ambiance lundi prochain... » Ainsi se terminait mon live report d’Entombed il y a une semaine à peine. Voilà venu le temps de répondre à cette interrogation qui je n’en doute pas a troublé le sommeil de plus d’un de nos lecteurs ! Arrivé pour une fois pas trop tard (soir 18h45) au Transbordeur, c’est fébrilement que je pénètre la salle qui est déjà correctement remplie…coté bar. Coté scène (la grande salle du Transbo, mais elle-même réduite de moitié par des rideaux, suggérant une affluence de 700-800 personnes pas plus), c’est un peu calme, alors même que d’ores et déjà NILE monte sur scène ! Du coup, pas de difficultés particulières pour se faufiler devant et apprécier l’un de mes groupes fétiches. Pas de fioritures, c’est directement sur « Sacrifice Unto Sebek » et son intro massive, rare moment d’accalmie dans ce qui sera une véritable déferlante de BPMs, que s’entame le set des Américains. Comme à son habitude, Sanders est souriant comme un bienheureux, Kollias blaste comme si nous étions déjà la veille du 21 décembre 2012, et avec une fausse nonchalance (non mais regardez le blaster en fermant les yeux !!) qui laisse rêveur… Dallas est quand à lui concentré et ne lâchera pas un sourire de toute la prestation, au contraire du bassiste qui joue avec les quelques aficionados qui interagissent avec le groupe. Et oui, car malgré une salle déjà correctement remplie et une setlist tout simplement parfaite, l’accueil réservée par le public m’a paru extremement froid. Je veux bien entendre qu’on ne slamme pas facilement sur du Nile (bien que je l’ai déjà vu faire lors des précédents apparitions du groupe), que le pogo à 300 BPM c’est pas toujours évident, et qu’il est encore tôt dans la soirée, mais tout de même avoir un tel silence de mort ou presque, une fois passées les acclamations post-morceau, a de quoi rendre perplexe. J’ai pris mon parti d’en apprécier pour une fois calmement la prestation et surtout l’exécution des morceaux, et me suis pris comme à chacune de leurs apparitions une claque visuelle et auditive. Rien à dire, avec un public un poil plus chaud, on tenait le concert de la soirée.


Sacrifice Unto Sebek
Defiling the Gates of Ishtar
Kafir!
Hittite Dung Incantation
Enduring the Eternal Molestation of Flame
Permitting the Noble Dead to Descend to the Underworld
Sarcophagus
The Inevitable Degradation of Flesh
Black Seeds of Vengeance



Mais passons sur cette petite déception à froid, et voilà déjà MORBID ANGEL qui envahit la scène. On sent que l’orga suit scrupuleusement la timeline, car c’est à 20h30 pétantes que commencent à résonner les premières notes d’ « Immortal Rites » devant un parterre cette fois bien rempli. Le groupe bénéficie de la totalité de la scène, là ou NILE devait se serrer sur sa première moitié, et l’occupe de façon optimale, bien que chaque musicien soit campé sur son mètre carré. On a beaucoup parlé du côté « poseur » de Tim Yeung leur batteur du moment, force est de constater que c’est complètement vrai, mais du moment que ça joue (et quand il blaste, ça se voit et ça s’entend) aucun souci pour ma part ! David Vincent, que je n’avais pas revu depuis un vieux concert au Hellfest quelques années en arrière, a pris un coup de vieux mais reste crédible en tant que frontman, même s’il n’a pas le charisme qu’il croit avoir. J’avoue ne pas être archi fan de MORBID ANGEL, appréciant de façon générale quelques excellents titres qu’ils ont écrit au fil des années (les classiques, dont une bonne partie seront joués ce soir, tel « Rapture », « Blessed are the Sick », « World of Shit », la furieuse « Pain Divine »), et du coup j’ai été un peu hermétique à leur prestation à contrario d’une bonne partie du public qui semblait venir pour eux et surtout les voir pour la première fois. Peut être mon scepticisme peut être expliqué par une setlist en demie teinte sur sa première partie (avec deux titres du très décrié dernier album qui font pâle figure vis-à-vis des classiques), qui se rattrapera sur la fin avec un enchaînement de titres plus mid tempos qui rappelle la machine à riffs que peut être Azagthoth quand il s’en donne la peine. Bon concert, mais j’aurais préféré le même temps de jeu (1h15) avec NILE à la place et un public plus éveillé encore.

Immortal Rites
Fall From Grace
Rapture
Pain Divine
Existo Vulgoré
Nevermore
Blasphemy
Lord of All Fevers and Plague
Chapel of Ghouls
(Trey's solo in the middle)
Encore:
Dawn of the Angry
Where the Slime Live
Bil Ur-Sag
God of Emptiness
World of Shit (The Promised Land)

L’attente se fait un peu plus longue pour KREATOR, alors qu’un grand rideau blanc nous masque les préparatifs d’installation. Cool, un décor, ça faisait depuis METALLIUM et leur Stargate au Hellfest que j’y avais pas eu droit ! La salle est maintenant pleine, l’intro “Mars Mantra” démarre...et sans surprise, les Allemands nous démarrent leur set par l’excellent titre éponyme de leur dernier (et très bon) album. Le rideau tombe, et à défaut de Stargate c’est un immense backdrop en relief du dernier album qui apparaît, comme une sorte de temple du métal. Chose intéressante, Mille dispose de 3 micros, un principal au centre de la scène et un de chaque coté de la batterie, elle-même sur une estrade, se la jouerait-il un peu James Hetfield pour la forme ? En tout cas, le son est d’un coup très fort, mais limpide, et les premiers pogos se mettent enfin en place. Mille tient son public, haranguant la foule et exigeant une réaction auditive à chacune de ses interventions ; le soliste joue excellemment bien mais n’accordera pas un sourire au presque de la soirée, au contraire du bassiste qui tient son bout de scène avec brio. Seul défaut musical, mais ils n’y peuvent rien, le batteur de KREATOR, malgré une prestation plus que correcte, a un jeu d’un classicisme presque insultant quand on vient de s’enchaîner les sets de NILE / MORBID ANGEL… En tout cas, la sauce a pris de suite, et ayant pris le temps de me familiariser avec les compos au contraire des précédentes fois (la dernière datant de 2005 sur cette même scène pour la sortie d’Enemy of God », où j’avais trouvé le temps très long), force est d’avouer que KREATOR est un excellent groupe de scène, à qui la rigueur germanique confère une autorité naturelle dans la relation avec le public, et un enchaînement de titres parfaitement naturel. Pourtant, un peu comme pour MORBID ANGEL, on sent l’évolution stylistique entre les très mélodiques titres de « Phantom Antichrist » et la rage juvénile des plus anciens. Une seule déception : qu’ils n’aient fait que l’intro de « Coma Of Souls », qui est quand même le riff ultime de thrash, sur fond de wall of death (d’ailleurs tout y passera : circle pit, wall of death, slams, pogos…). Une prestation d’une heure et demie, qui semblera n’avoir duré que moitié moins, sans temps morts, et au final une prestation carré, manquant peut être un peu d’âme, mais qui m’aura satisfait bien davantage que les fois précédentes. Histoire de clore mon interrogation initiale, je garderai une préférence pour le concert d’Entombed vs celui là : la grosse machine de guerre n’aura pas su vaincre le petit poucet qui jouait avec son cœur dans un petit club noyé de vapeurs d’alcools …

Mars Mantra
Phantom Antichrist
From Flood Into Fire
Enemy of God
Phobia
Hordes of Chaos (A Necrologue for the Elite)
Civilization Collapse
Voices of the Dead
Extreme Aggression
People of the Lie
Death to the World
Coma of Souls / Endless Pain
Pleasure to Kill
The Patriarch
Violent Revolution
United in Hate
Betrayer
Flag of Hate
Tormentor
Until Our Paths Cross Again