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Live report

Shining Le 18 Novembre 2015 à Paris, France (Divan du Monde)
A dire vrai, je n’avais pas vraiment envisagé de chroniquer ce concert. Tout d’abord, parce que des retrouvailles avec de bons camarades me firent rater Caligula’s Horse et Jack Dalton (professionnalisme quand tu nous tiens). Mais surtout parce qu’en ces temps amers, « post Bataclan », j’éprouvais la curieuse sensation que sur un malheureux et malchanceux hasard, ce concert pouvait aussi être mon dernier… Etant donné le contexte difficile de cette représentation, j’espérais y trouver une cohésion et une puissance du public qui, oubliant un temps les vicissitudes de la vie, embrasserait corps et âmes la musique des norvégiens. Et je ne fus pas déçu. Catalyseur d’anxiété et de rage, ce concert de Shining ne fut pas un simple moment d’évasion : transcendant littéralement les événements, nous captivant jusqu’au fond de nos tripes, il s’imposa comme l’un des meilleurs que j’ai pu voir.

La salle est quasi pleine et le public est en attente, accoutré de bidules jaunes fluorescents distribués par le fan club officiel du groupe. Il regarde la scène : c’est assez agréable lorsque les musiciens font eux même leur installation. Le plateau se libère après quelques minutes et le noir se fait. Shining entre en scène et Jørgen s’empare immédiatement de son saxophone pour lancer une Marseillaise au vibrato bien poisseux et débraillé : le public entonne l’hymne national jusqu’à son apogée.... et c’est parti pour l’avalanche de tubes ! Les excellents titres I Won’t Forget et The One Inside, deux premières chansons de l’album One One One, mettent le feu à une salle déjà bien chauffée. Les refrains fédérateurs sont repris en cœur par la foule et l’on pressent alors que la soirée va être exceptionnelle. Le son est optimal et permet de savourer toute l’ampleur schizophrénique de la musique. Notamment sur Fisheye, l’une des chansons la plus excessive et torturée pondue par Shining : la batterie démarre avec sa rythmique de toms groovy et amorce une mélodie désaccordée au clavier. L’ensemble se densifie lorsque les guitares rentrent et l’énergie s’amplifie pour se décharger brutalement, sans aucune transition, brut de décoffrage. Jørgen nous assène sont « 1, 3, 7, 5 » épileptique et, avec une fulgurance toujours plus violente, à coup de saxophone effréné, transporte littéralement la salle dans une folie musicale. Les corps s’abandonnent. Certains grimpent sur scène et s’élancent en l’air pour surfer sur la fosse, tandis que d’autres dressent énergiquement leurs poings au rythme de la musique. My Dying Drive enchaine, dans le même esprit que Fisheye, et vient clôturer une sorte de longue introduction – ultra efficace – essentiellement composée de tubes de One One One et Blackjazz.

Ce concert est logiquement l’occasion de défendre International Blackjazz Society, le dernier né de Shining, 7e album du groupe sorti tout juste cette année. Se plaçant dans la continuité des deux précédents albums mais proposant toujours quelque chose de nouveau, ce nouvel opus semble constituer la nouvelle pièce d’un ensemble logique, évolutif, mais interconnecté par un fil rouge induisant une sorte de va-et-vient constant entre les œuvres. La toute fraiche House of Control est peut être la chanson tranchant le plus avec le reste du set – et des trois albums – avec son allure de balade à l’américaine. La rythmique est beaucoup plus lente mais aussi plus lourde, flirtant davantage avec le rock que le metal. Son refrain, lancinant au possible, révèle un Jørgen à la voix plus mélancolique qu’à l’accoutumé. Efficace et accrocheuse, House of Control est une sorte de respiration au cœur du set. Mais elle se révèle aussi la transition sur l’un des titres les plus extrêmes et violents de la formation : HELTER SKELTER. Assumant clairement ses origines free-jazz, HELTER SKELTER est une sorte d’ovni, une pièce inouïe de déconstruction au bordélisme incroyablement maitrisé. La rythmique est telle, imprévisible au possible, que le public en reste bouche bée : dans l’incapacité totale de battre la moindre mesure ou de respirer dans les temps. Globalement plus « pop » que Blackjazz, les titres de International Blackjazz Society s’enchainent, diablement efficace en live : The Last stand, Last Day (le fameux clip interprété à Trolltunga) et Thousand Eyes… mais c’est surtout le titre suivant, meilleur chanson de l’album (à mon goût), qui retient mon attention. En guise de prélude, Jørgen nous demande à tous de nous retourner, de lever notre majeur en l’air et d’adresser un énorme « FUCK » anti terroriste en direction du photographe qui immortalisera ce moment. C’est simple, un peu puéril, mais ça défoule vraiment. Et surtout, ça introduit l’énorme Burn it All, avec son ambiance apocalyptique et son refrain ultra percutant « So fuck you, don’t place the blame on me, and fuck me, because I should have seen… ». La dernière chanson de l’album clôture le set, mais Shining, après s’être fait chaleureusement remercier, nous gratifie d’un rappel des plus exquis : l’énorme The Madness and the Damage Done. Le titre est immense et vient parfaire un concert ayant déjà placé la barre très haute.

En sueur, mais le sourire aux lèvres, Shining quitte la scène sous une lumière bleu/blanc/rouge et un tonnerre d’applaudissements. C’était dense et hallucinant. Et c’était exaltant. En bref, c’était exactement ce qu’il nous fallait. Qu’ils en soient de tout cœur remerciés.


1. La Marseillaise
2. I Won’t Forget
3. The One Inside
4. Fisheye
5. My Dying Drive
6. House of Control
7. HEALTER SKELTER
8. The Last Stand
9. Last Day
10. Thousand Eyes
11. Burn it All
12. Need

RAPPEL
13. The Madness and the Damage Done

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