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The Past Is Alive

Live report

The Past Is Alive Mayhem + Watain
Le 15 Décembre 2016 à Paris, France (Trabendo)
MAYHEM interprétant sur scène l’intégralité de son album De Mysteriis Dom. Sathanas, voilà de quoi rendre hystérique tous les amateurs de Black Metal à jour avec leurs classiques. Et quand, pour couronner le tout, l’affiche est complétée par la présence de WATAIN jouant à son tour l’intégralité de Casus Luciferi, autant vous dire que les gens se sont bien vite affolés sur les réseaux sociaux. Après une prestation incroyablement prenante au Motocultor il y a quelques mois, j’étais particulièrement impatient de revoir les Norvégiens. De même pour WATAIN que je n’avais pas revu depuis 2011 et leur passage remarqué à Savigny le Temple. Un enthousiasme largement partagé puisque la date parisienne affichera complet à quelques semaines de l’évènement.

C’est malheureusement au Trabendo que va se dérouler cette soirée. Je n’ai jamais rien eu contre cette salle jusqu’au jour où j’ai assisté à un concert "complet". La configuration atypique - pour ne pas dire pénible - de la salle rend très vite chaque déplacement assez compliqué. Entre cette scène située en contre-bas, ce poteau qui gâche la vue, ces escaliers absolument partout et ce goulot d’étranglement qui génère de manière systématique des congestions pour venir et/ou partir, il y a de quoi s’arracher les cheveux. Franchement, l’architecte qui a conçu les lieux est un demeuré qui ne doit jamais aller voir de concerts, ce n’est pas possible autrement...

En entrant dans la salle et en se rapprochant de la scène on découvre l’impressionnant décorum de WATAIN. Une voute métallique surplombe ainsi la batterie. De chaque côté de celle-ci on retrouve des grilles sur lesquelles sont flanquées à bonne hauteur des demi têtes de porc tranchées dans le sens de la longueur ainsi qu’un peu partout sur scène des torches encore éteintes, des drapeaux et autres fourches à l’effigie des Suédois. Annoncé pour 20h30, les lumières s’éteignent rapidement pour laisser résonner les notes d’une obscure introduction. L’effet sera de courte durée suite à un quelconque problème technique. Un faux départ bien vite réparé puisqu’elle sera immédiatement relancée avec cette fois-ci plus de succès.
Sous une lumière bleuté et opaque, Erik arrive seul sur la scène du Trabendo. Il porte à bout de bras une longue torche enflammée dont il va se servir afin d’allumer celles encore éteintes, psalmodiant au passage d’obscures incantations. Derrière, ses compagnons prennent place sur la scène sous les applaudissements d’un public bien décidé à rentrer rapidement dans le vif du sujet. Ça tombe bien puisqu’Erik et WATAIN n’ont pas l’intention de perdre leur temps en bavardages inutiles. A l’exception de deux ou trois mots servant à introduire "Opus Dei (The Morbid Angel)", les seuls échanges avec le public se limiteront à une gestuelle cérémonial et, en fin de set, à quelques courbettes sincères de remerciement.
Sans surprise, les Suédois vont donc enchaîner les huit titres qui composent l’excellent Casus Luciferi. Rien n’est laissé au hasard. Ainsi, en dépit d’une batterie un peu trop mise en avant au détriment de ces guitares pourfendeuses de leads sombres et démoniaques, la majorité du public parisien va très vite rentrer dans le set de WATAIN qui, à défaut de laisser de la place à l’inattendu, va se montrer d’une efficacité absolument redoutable. Aidé par des éléments de décors évocateurs, Erik va très vite endosser son rôle de leader, jouant littéralement avec le feu (son bras et sa main allant être soumis à l’épreuve de la flamme, égrenant de la poudre magique pour un effet "spectaculaire") et aspergeant abondamment les personnes du premier rang avec ce que j’imagine être du sang de porc. Malgré l’aspect visuel relativement prenant, ce sont surtout les compositions qui me feront voyager. La puissance des riffs et de ces leads couplés à ces accélérations incessantes et à la voix possédée d’Erik me colle des frissons inespérés (l’enchaînement "Devil’s Blood" et "Black Salvation", cette séquence ultra catchy au milieu de "Puzzles Of Flesh"...). Inespérés car en effet je ne m’attendais pas à prendre une telle claque de la part de WATAIN. On pourra dire ce que l’on veut à leur sujet, le fait est qu’ils savent tenir une scène (si le jeu d’Erik est mesuré, guitaristes et bassiste compensent largement à travers des mouvements vigoureux), attirer tous les regards et surtout produire une musique incroyablement efficace. L’ensemble peut peut-être sembler un peu trop calibré pour un public "jeune" et "impressionnable", notamment avec tous ces artifices sur scène, il n’empêche que j’ai pris mon pied pendant un peu moins d’une heure. Qui plus est, en dépit d’une communication réduite, WATAIN s’est montré proche de son public en prenant le temps de le remercier chaleureusement. Le groupe serait-il capable de voler la vedette à MAYHEM ? Je n’irai pas jusque-là mais une chose est sûre, WATAIN a largement assuré, emportant ainsi avec lui le mauvais souvenir de leur dernier passage parisien dans cette même salle il y a trois ans...

Après une petite demi-heure passé au frais, retour dans la salle pour une deuxième partie de soirée qui s’annonçait tout aussi prenante. Moins théâtral que WATAIN, MAYHEM va se contenter d’un Attila masqué et encapuchonné façon Leprosy afin de créer une atmosphère visuelle sombre et prenante. Sa gestuelle, moins prononcée qu’au Motocultor mais tout aussi habitée, donne au personnage l’aspect d’un moine lépreux maléfique et terrifiant. Aidé par une lumière bleutée et quelques vagues de fumé, il n’en faudra pas davantage à MAYHEM pour plonger les spectateurs dans l’obscurité.
Alors que le groupe entame les premières notes de "Funeral Fog", la réponse du public est immédiate. Si les réactions de ce dernier étaient encore mesurées sur WATAIN, ce ne sera pas le cas sur MAYHEM puisque rapidement va se former un pit des plus mouvementés. Entre ces riffs glacés délivrés par Necrobutcher, ces fameuses descentes de toms signées Hellhammer (que l’on peine à distinguer avec toutes cette fumée) et la voix possédée d’Attila, tout est là pour retranscrire l’ambiance de l’un des albums les plus emblématiques du Black Metal. Même le son rappelle la production du Grieghallen studio. Bref, l’immersion est totale. Certes, la setlist ne réserve aucune surprise mais peu importe car ce que tout le monde attend c’est bien de retrouver dans l’ordre chaque titre de De Mysteriis Dom. Sathanas (ce final avec ce chant habité !). Les seules petites libertés que va s’autoriser MAYHEM sont ces multiples interludes entre chaque titre. Là encore, aucune communication particulière avec le public, juste des intermèdes instrumentaux et ambient/tribaux afin de rester dans l’ambiance sans pour autant faire s’enchaîner les huit compositions qui composent De Mysteriis Dom. Sathanas.
Malgré ces interludes, le set va filer à une vitesse folle laissant ainsi une impression de trop peu. Pourtant, chacun est ici conscient d’avoir passé un moment d’exception. Mais que voulez-vous, quand c’est bon on aimerait bien souvent que cela dure plus longtemps... MAYHEM tirera ainsi sa révérence sans se retourner, conscient d’avoir fait le taf et nous laissant meurtris, le regard hébété, errants comme des âmes en peine dans un Trabendo qui commence déjà se vider.

Voilà donc une fois de plus une soirée placée sous le signe de la réussite. Que ce soit WATAIN ou MAYHEM, les deux groupes ont livré des prestations incroyablement prenantes offrant à l’auditeur la possibilité de se plonger dans ces atmosphères glacées, obscures et impitoyables. Deux visions différentes, la première plus théâtrale et la seconde plus sournoise pour un résultat similaire. Et même si toutes les bonnes choses ont une fin, la bonne nouvelle c’est que MAYHEM sera de retour en avril prochain avec une date programmée à Savigny le Temple.

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