Fidèles à leur modus operandi, c’est sans tambour ni trompette que les Polonais de Cultes Des Ghoules signent cette année leur retour aux affaires. Et comme la formation est plutôt du genre à soigner ses entrées, c’est avec non pas un mais deux EPs qu’elle nous revient aujourd’hui. Enfin quand je dis "aujourd’hui" c’est une façon de parler car que ce soit
Deeds Without A Name ou
Eyes Of Satan, tous les deux sont parus fin avril sous forme dématérialisée avant d’être proposés quelques jours plus tard en cassette par Devil Worship Music puis en CD par Under The Sign Of Garazel Productions en septembre dernier.
Celui des deux sur lequel on va se pencher aujourd’hui s’intitule
Deeds Without A Name et propose à l’auditeur deux nouveaux morceaux pour une durée totale qui n’excède même pas le quart d’heure (15:25). Pour illustrer cette sortie pour le moins inattendue, Cultes Des Ghoules a bien évidemment sollicité une fois de plus les talents de Mar.A qui signe ici pour l’occasion une oeuvre directement inspirée par celle de William Blake intitulée "For Him Our Yearly Wakes And Feasts We Hold" réalisée en 1827.
Deux morceaux c’est court, surtout lorsque Cultes Des Ghoules ne joue pas les prolongations sur des titres à rallonges dont il a pourtant le secret. Aussi on ne va pas s’éterniser sur la chose d’autant que vous vous en doutez, la formule n’a pas spécialement changé. On va ainsi retrouver l’essentiel de ce qui caractérise le Black Metal des Polonais à commencer par cette production dépouillée et toujours aussi abrasive. Alors c’est vrai, on est un petit peu ici comme à la maison mais en même temps c’est bien ce genre de son âpre et cradingue qui colle le mieux à la musique décharnée et toujours aussi possédée des Polonais.
Avec "Dirty Deeds At The Crossroads" et "Buried In Cursed Soil" Cultes Des Ghoules renoue avec ce Black Metal tortueux et insaisissable qui de par sa nature demeure toujours aussi difficile à appréhender. Entre la relative simplicité et le caractère répétitif de certains patterns, ces changements de tons et de dynamiques parfois surprenant et ces constructions à tiroirs, on ne peut pas dire que l’immersion dans l’univers des Polonais soit là encore facilité. Tant pis, il est des groupes qui demandent du temps et de l’engagement de la part de l’auditeur et Cultes Des Ghoules à toujours été de ceux là. Car même si ces deux nouvelles compositions ne figurent pas parmi les meilleures qu’ait composé l’entité polonaise, elles restent néanmoins de très bonne facture et surtout très marquée par cette identité évoquée un petit peu plus haut.
Sur "Dirty Deeds At The Crossroads" on appréciera ainsi le caractère entêtant de ces riff à trois notes qui vont venir nous hanter tout au long de ces huit minutes. On se régalera également de ces franches accélérations toujours un petit peu foutraques mais néanmoins salvatrices dans la mesure où elles viennent rompre avec une certaine monotonie induite par ce dit riffing. On pourrait également évoquer cette transition étrange entamée à 03:36 et qui semble arriver d’une manière tout à fait impromptue à tel point que l’on se demande s’il ne s’agit pas d’un nouveau morceau, ces nappes de synthétiseur qui vont venir enrichir ces atmosphères blafardes et sournoises ou bien encore ce chant toujours aussi incroyable dans ce qu’il a de fou et de littéralement possédé. Certes, on a connu Mark Of The Devil plus démonstratif et effrayant mais il reste encore aujourd’hui l’un des chanteurs les plus incroyables qu’ait connu le Black Metal.
Avec "Buried In Cursed Soil", si le propos reste encore assez sinueux celui-ci se fait tout de même un petit peu plus direct ou en tout cas moins enclin aux digressions inattendues. Sans surprise, le riffing reste simple, abrasif et toujours aussi entêtant à force de patterns répétés ad nauseam sauf que ces quelques passages au groove diabolique offerts à 0:38 et 0:52, cette accélération particulièrement soutenue proposée à 3:58 et ce Mark Of The Devil aux incarnations multiples et aux voix résolument aliénées viennent naturellement apporter tout le relief nécessaire à ces six minutes et cinquante deux secondes qui auraient pu paraître autrement plus limitées. Encore une fois, Cultes Des Ghoules a déjà composé plus efficace et mémorable par le passé mais ce morceau n’en reste pas moins efficace et auréolé de ces ambiances toujours aussi sinistres et délétères dont on ne manquera pas de se délecter.
Sortie relativement modeste (même si complétée avec le EP
Eyes Of Satan) et pour le moins discrète,
Deeds Without A Name ne fera pas spécialement date dans l’histoire des Polonais (format court, compositions il est vrai un petit peu moins marquantes). Néanmoins, elle reste suffisamment qualitative pour être apprécié à sa juste valeur, c’est à dire comme un amuse-bouche servi en préambule de choses plus consistantes. Quant au EP
Eyes Of Satan, c’est une autre histoire que je m’apprête à vous raconter...
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