Impaled Nazarene - Eight Headed Serpent
Chronique
Impaled Nazarene Eight Headed Serpent
Depuis ses débuts il y’a déjà trente ans la formation menée par l’inoxydable (et désormais quinquagénaire) Mika Luttinen n’a jamais laissé indifférente, ayant toujours su profiter de son côté sulfureux pour faire parler d’elle tout en sortant des albums devenus des classiques avec le temps. Cependant après un gros coup de mou avec les décevants
« Manifest » et
« Road To The Octagon » celle-ci semblait avoir retrouvé sa force de frappe et sa ligne directrice avec le très bon
« Vigorous And Liberating Death », qui montrait un retour à une certaine radicalité qui s’était estompée les années précédentes. Depuis ce long-format réussi sept ans se sont écoulés et on ne peut pas dire que le combo ait été prolifique contrairement à ses anciennes habitudes, car hormis l’Ep « Morbid Fate » en 2017 il lui a fallu tout ce temps pour enregistrer ce nouvel opus, une période d’attente jamais vu auparavant chez lui mais qui en valait grandement la peine. Car visiblement conscient de certaines erreurs passées et d’un essoufflement palpable le quatuor a cette fois-ci décidé de souffler et de reprendre des forces avant de revenir aujourd’hui au premier plan, en offrant un de ses disques les plus radicaux qui nous renvoient directement à ses premières livraisons des 90’s.
Si comme d’habitude ou presque ça ne va pas s’éterniser sur la longueur (à peine trente-deux minutes montre en main) l’énergie, la vitesse et la radicalité vont atteindre des sommets comme on n’en plus avaient plus entendu chez les finlandais depuis fort longtemps, preuve en est cette absence de solos et cette primitivité exacerbée sur douze des treize morceaux. En effet dès le démarrage de « Goat Of Mendes » on sent que les mecs ont repris des couleurs et qu’ils ne sont pas là pour rigoler, tant ça blaste par tous les coins de façon quasi-continue… et encore ici ils ont ajouté un peu de lourdeur pour densifier l’ensemble et surprendre l’auditeur. Celui-ci va être aussitôt rassuré dans la foulée, tant ce qui suit est un tabassage en règle intensif entre les Punk « Eight Headed Serpent » et « Shock And Awe », ou encore « The Nonconformists » aux forts accents Thrash, qui s’enchaînent facilement et sans once de linéarité. D’ailleurs plus on va avancer dans l’écoute et plus le déferlement de haine va être de plus en plus violent et impressionnant, que ce soit via les radicaux et expéditifs « Octagon Order », « Metastasizing And Changing Threat », « Human Cesspool » et « Apocalypse Pervertor » à la rythmique jouée à fond les ballons, ou les légèrement plus lourds (si on peut dire) « Debauchery And Decay » et « Unholy Necromancy », qui ne laissent pas de place aux tergiversations diverses. Néanmoins après ce long et excellent ravage sonore (qui permet de se vider la tête et d’expulser toute la frustration contenue en chacun de nous) les nordiques vont terminer avec leur plage la plus longue et surtout la plus lente intitulée « Foucault Pendulum ». Si l’original de cette pièce se trouve au Panthéon le groupe a décidé d’en faire sa propre version en levant totalement le pied et en proposant quelque chose de rampant et de presque Doom, qui reste calé sur ce rythme sans jamais accélérer, prouvant ainsi qu’il est toujours capable d’être créatif et inspiré même sans tabasser. Ecrasante et inquiétante cette ultime compo totalement à part sur le disque réussit néanmoins son effet sans pour autant apporter quelque chose de durable et de marquant qui passera l’écueil scénique.
En effet s’il y’a bien un défaut à signaler c’est peut-être le manque de titres forts qui se détachent du reste, vu qu’ici malgré toutes les qualités évoquées l’ensemble est totalement homogène et donne par moments une sensation de répétition légèrement désagréable. On aurait aimé avoir quelques plages au-dessus du lot et facilement mémorisables, mais cela n’est pas si rédhibitoire que cela tant pour le reste ça fait le boulot avec application et sérieux (bien que ça reste ultra-classique sur le fond comme la forme), et l’on est vraiment heureux de revoir l’entité en grande forme. S’il est évident que ce treizième chapitre n’est qu’un de plus dans une discographie imposante et impressionnante, il se classe néanmoins dans le haut du panier aidé en cela par la production organique impeccable et chaude (la basse est vraiment bien présente dans le mixage), et confirme que cette interminable attente en valait largement la peine. Si certains avaient pu prétendre (à tort ou à raison) que la bête était définitivement sur le déclin celle-ci leur envoie un démenti formel et cinglant prouvant qu’elle a repris du tonus et qu’elle semble malgré le temps qui passe avoir toujours aussi faim, et être toujours aussi vindicative… et l’on ne va pas s’en plaindre tant ça fait plaisir de la retrouver dans le haut du pavé.
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