L'enfer a beau être pavé de bonnes intentions, hurler tout azimut au grand cornu ne suffit pas toujours à livrer de grands albums. IMPALED NAZARENE, tout juste auréolé (façon de parler !) d'un retour fracassant avec un
« Pro Patria Finlandia » d'une rare violence, avait précipité sa chute dans les flammes éternelles en torchant à la va comme je te pousse dans le Grand chaudron un
« Manifest » du pauvre, affligé d'une production parfaitement inadaptée et cloué au sol par des vociférations d'une insigne faiblesse. De leur propre aveu au bout du rouleau, Mika Luttinen et ses sbires ont donc sagement appuyé sur pause avant de remettre le couvert, sans le guitariste Jarno Anttila cette fois : une coupe franche dans le line-up qui a sans doute contraint le groupe à revenir à l'essentiel, à savoir le concentré d'excès et de brutalités en tous genres auxquels nous sommes (complaisamment) soumis depuis bientôt vingt ans.
C'en est heureusement terminé des errances mélodico-doomy –
les navrantes « Funeral For A Despicable Pig » et « Dead Return » - d'un
« Manifest » dont on aura guère retenu que l'amusante « Mushroom Truth », retour aux fondamentaux avec un taux de BPM bien plus conforme à ce que l'on est en droit d'attendre d'un skeud signé IN ; toujours fidèle à leur ligne de sortie de route à 250 kilomètres heure, les Finlandais alternent avec une férocité peu commune plans punks chargés à l'adrénaline (« The Day Of Reckoning », « Convulsing Uncontrollably »), rythmiques de débarquement usant des armes de destruction les plus meurtrières (thrash, death et grind, tout pour satisfaire les amateurs de rapidité extrême) et hurlements black suintant la haine et la débilité profonde, Mika Luttinen ayant retrouvé sa verve pour nous vomir des textes encore plus stupides que d'ordinaire. Car entre deux
Ave Lucifer et autres
Satan's Coming After You, la palme de la consternation est décernée sans l'ombre d'une hésitation à « Under Attack », dont on attend avec impatience qu'un illuminé reprenne le refrain dans l'émission de Nagui
N'oubliez Pas les Paroles :
Angels are crying
As I penetrate
Rectums pulverized
Black blood flows
Rectal juices running
Rape them violently
Angels keep on weeping
As I cum on their wings
Angels rectums under attack!
Toutes considérations thématiques mises à part, loin de moi l'idée de faire de l'angélisme en criant au sommet de transgression et de provocation gratuite, « Road To The Octagon » restant très classique dans l'exécution sommaire (cinq jours d'enregistrement seulement, pour des morceaux de 2 :30 mn en moyenne) des treize titres qui le composent. Quelque part entre la radicalité primitive de
« Nihil » (« Convulsing Uncontrollably » rappelle fortement « Zero Tolerance », du temps où Alexis Laiho venait s'encanailler chez IN) et le jusqu'au boutisme de
« Pro Patria Finlandia », ce onzième full length ne surprend qu'à de trop rares occasions pour prétendre détrôner les meilleurs albums du combo. On ne fera par contre pas le procès au groupe d'être revenu aux sources d'une musique plus intense et brutale (quel déluge de blasts les enfants !), chaque extrait de « Road To The Octagon » étant infiniment supérieur à la livraison précédente. Tout juste relèvera-t-on quelques rares véléités mélodiques à 1 :45 sur « Under Attack », les leads de Tomi Ullgren alternant pour une fois un semblant de construction avec des solis traditionnellement frappés du syndrome de Huntington (« Reflect On This »). Seule volonté de sortir d'un schéma de frappes ininterrompues, une « Rhetoric Infernal » quasiment progressive avec ses 3 minutes au compteur, quelque part entre la part sombre d'un SLAYER et les dissonances d'un SATYRICON parti en cure de désintox black n' roll.
Du classique donc mais du bon, jugement de valeur confirmé par une production idoine (Mika Jussila, Finnvox Studios) renforçant le sentiment d'urgence d'un ensemble très homogène où l'intensité prime sur tout le reste. Manquent juste à l'appel deux ou trois hits maison pour prétendre à mieux dans la hiérarchie mais tout état de cause, le souffle radioactif de « Road To The Octagon » devrait recouvrir sans problème les maigres retombées du désastre de 2007.
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène