chargement...
Remontez pour accéder au menu
320 visiteurs :: Invité  » se connecter

Krallice - Crystalline Exhaustion

Chronique

Krallice Crystalline Exhaustion
Non, Demonic Wealth n’était pas qu’un coup de chance. Certes aidé par des circonstances peu simples sur le papier (des conditions d’enregistrement marquées par l’éloignement et le manque de matériel) ayant permis de créer une œuvre à-part où l’ombre de Lurker of Chalice surplombait le style particulier des Ricains, Krallice semble bien avoir renoué durablement avec l’inspiration qui lui manquait depuis Ygg Huur, stoppant l’enchaînement de sorties se reposant sur un savoir-faire technique sans regarder au-delà.

On avait pourtant quelques indices sur les possibilités d’un renouvellement de leur black metal à la fois technique et atmosphérique sur certains de leurs disques, autrefois vus comme mineurs et aujourd’hui se percevant comme une tangente devenue ligne principale : l’EP Hyperion où Krallice se laissait aller à des riffs plus mélodiques sans abandonner les ambiances, une filiation avec certaines créations de Blut Aus Nord s’affichant davantage (un sentiment qui explose sur Crystalline Exhaustion tant on pense ici aux Memoria Vetusta, voire au side-project de Vindsval The Eye), ainsi que le lo-fi Go Be Forgotten et ses claviers entêtants.

Un renouvellement assumé et exploré avec une envie évoquant l’énergie qui guidait la bande de Colin Marston à ses débuts. Crystalline Exhaustion paraît réfléchi de bout en bout, ne tombe jamais dans ce sentiment d’album trop vite pensé et composé qui a pu handicaper Krallice, cet entité extrêmement douée mais par moments trop pressée, oubliant que deux ou trois bonnes idées ne suffisent pas à faire un bon album. Même si l’on retrouve ici ce talent pour créer des riffs mémorables (ne serait-ce que sur « Frost » à trois minutes vingt-cinq ou encore le début de « Dismal Entity »), c’est bien l’impression d’entrer dans un univers particulier qui marque ce black metal de moins en moins post et de plus en plus variation de l’ancien, froid, mordant et labyrinthique, contemporain tout en vénérant la magie de jadis (ces claviers, cheaps et enivrants).

Ainsi, les cinq premiers morceaux de Crystalline Exhaustion sont d’un grand équilibre, entre instants incisifs (les guitares au bord de la folie de « Heathen Swill ») et contemplation épique proche d’une exploration de terres de science-fiction, sauvages et aliens. Si Mick Barr continue de s’occuper de la majorité des voix, ses cris stridents personnifiant une fois encore les habitants de ces planètes, le retour de Nicholas McMaster au micro sur « Telos » et « Archlights » ne gâche en rien l’écoute, ses grognements gutturaux narrant également les mêmes expéditions au sein de mondes étranges, calcaires, faits de minéraux xénomorphes. La production, vaporeuse sans éteindre l’abrasivité et la virulence de certains instruments – Lev Weinstein est toujours aussi épatant à la batterie – appuie encore un peu plus cette sensation de retrouver un Krallice plus cohérent et moins bordélique qu’auparavant.

Les plus attentifs auront remarqué que je n’ai pas parlé jusque-là du final qui donne son nom à l’album, à la fois première qualité de Crystalline Exhaustion et révélateur de défauts qui marquent encore ce groupe incroyable bien que toujours un brin frustrant qu’est Krallice. En effet, le petit quart d’heure qui compose ce titre est si beau, si réussi dans son parti-pris atmosphérique qu’il fait regretter d’être le seul moment où les Ricains font définitivement des claviers de Colin Marston l’élément principal de cette nouvelle version de leur son. Aussi apaisant qu’intense, ce morceau est à la hauteur de son nom, pur, cristallin, vitreux et lumineux avec, en fond, une hostilité qui fait rêver à une terre à la fois merveilleuse et inhospitalière. Pour quelqu’un qui craignait que Demonic Wealth ne soit qu’un majestueux intrus, il montre que Krallice possède bien une nouvelle identité délicieuse, même en renouant avec des méthodes d’enregistrement et de production plus classiques. De quoi voir en les compositions le précédant des croquis préparatoires et ce, malgré leurs qualités intrinsèques.

Crystalline Exhaustion est donc une confirmation d’un retour en grâce de Krallice, cette formation sur laquelle j’avais tiré un trait pour finalement retomber sous son charme. Marqué par quelques baisses, la première étant due à un très-haut abaissant le reste, il reste une œuvre indispensable pour qui aime un black metal personnel et travaillé, l’imagination trouvant dans la stimulation une source où s’alimenter. Espérons que cela dure !

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Krallice
Sci-Fi Black Metal atmosphérique
2022 - P2
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (1)  7/10
Webzines :   -

plus d'infos sur
Krallice
Krallice
Sci-Fi Black Metal progressif / Ambient - 2007 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Frost  (10:15)
02.   Telos  (04:24)
03.   Heathen Swill  (06:44)
04.   Archlights  (07:50)
05.   Dismal Entity  (06:39)
06.   Crystalline Exhaustion  (14:10)

Durée : 50:02

line up
parution
28 Janvier 2022

voir aussi
Krallice
Krallice
Diotima

2011 - Profound Lore Records
  
Krallice
Krallice
Hyperion (EP)

2016 - Autoproduction
  
Krallice
Krallice
Ygg Huur

2015 - Autoproduction
  
Krallice
Krallice
Dimensional Bleedthrough

2009 - Profound Lore Records
  
Krallice
Krallice
Years Past Matter

2012 - Autoproduction
  

Atheist
Elements
Lire la chronique
Deadspeak
Plagues Of Sulfur Bound
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Janvier 2025
Jouer à la Photo mystère
Disarray
Religious Disease
Lire la chronique
Loudblast
Altering Fates And Destinies
Lire la chronique
Agressor
Symposium of Rebirth
Lire la chronique
Corrosive Elements
Cut The Serpent's Head
Lire la chronique
Terminal Violence
Moshocalypse
Lire la chronique
Mass Disorder
Hupokrisis (EP)
Lire la chronique
Oozing Wound
We Cater To Cowards
Lire la chronique
Lifeless Dark
Forces Of Nature's Transfor...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Refore
Illusion of Existence
Lire la chronique
Dunkell Reiter
Thrash Never Dies
Lire la chronique
Agressor
Towards Beyond
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
The Black Dahlia Murder
Servitude
Lire la chronique
Prestige
Reveal the Ravage
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique