chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
149 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Krallice - Diotima

Chronique

Krallice Diotima
On peut dire que Krallice a su s'imposer en quatre ans. Ce qui n'était au départ qu'un projet de trois personnes utilisant leur savoir-faire acquis dans d'autres formations (Behold… The Arctopus, Dysrhytmia ou Orthrelm entre autres) au service du black metal est devenu un pilier à part entière de ce que l'on nomme de plus en plus comme le renouveau du genre. Que l'on soit amateur ou détracteur, ses sorties ne laissent pas indifférent par leur avant-gardisme difficilement catégorisable (Post ? Progressif ? Technique ? Hype ? Génial ?). Alors, Diotima est-il une nouvelle référence à asseoir au côté de Dimensional Bleedthrough et Krallice ou la fin d'une success story ?

N'attend pas d'un chroniqueur pour qui « staccato » désigne une recette de soupe froide à l'italienne qu'il parte dans des considérations poussées sur la composition de cet album. Krallice est un groupe technique, on le sait, tant mieux pour eux et pour nous, le talent des Ricains étant porté vers l'émotion et non le déballage stérile. Néanmoins, il n'est pas inutile de s'arrêter sur le processus ayant engendré Diotima : issu en majorité des mêmes sessions d'écriture que Krallice et Dimensional Bleedthrough, ce qui fait le corps de l'objet a été retravaillé plus tard, après le second essai et l'arrivée du bassiste/hurleur Nicholas McMaster. C'est la première véritable implication de ce dernier en tant que membre à part entière, les parties de basse de Dimensional Bleedthrough ayant été presque entièrement tenue par Mick Barr et Colin Marston. Le dernier jet chroniqué ici était vu par l'entité comme l'occasion d'intégrer définitivement le nouvel arrivant en laissant une large place aux arrangements, dont une basse filant ses notes de concert avec les guitares.

Raison pour laquelle Diotima parait à la fois proche et éloigné de ses grand-frères. Krallice reste foisonnant, adepte des cassures, break, contre break, contre contre break à la mélodicité fourmillante et progressive mais tout est plus harmonieux, limpide, voire… apaisant. Il coule de source, ne demande pas d'écoutes répétées pour s'apprécier et subjugue directement par une fluidité au sein des morceaux et de l'œuvre totale. Même la production semble moins crue, notamment dans ce son de basse rond, grave, presque accueillant. Les enchainements ont été spécialement considérés, on le sent sur « The Clearing » et ses mélodies grimpantes aux variations subtiles contrebalançant la vigueur des blasts et tremolos. Le groupe a su prendre en compte les critiques formulées à l'encontre des précédents essais jugés trop difficile d'accès et tenté de rendre le tout directement accrocheur sans renier sa vision originale du black metal.

Un pari que l'on ne peut que considérer comme gagnant car si les guitares lacent, délacent, entrelacent continuellement sur des durées gargantuesques (on atteint ou dépasse souvent la dizaine de minute), Diotima nous emmène dans un voyage le long de l'eau dont la pochette couleur bleu marine est la parfaite illustration. C'est une recherche de l'équilibre auquel assiste l'auditeur, les remous servant une paix tangible. En cela, l'importance des différents chants est à prendre en compte : la voix typée death de Nicholas McMaster a pris le pas sur les cris décharnés de Mick Barr, appuyant de sa force gutturale des instruments préférant l'organique au strident. Ne va pas croire cependant que Krallice a cédé aux sirènes de la facilité. Ce que recherchent les adorateurs du combo est toujours présent mais là où Krallice était une folie noire, Dimensional Bleedthrough une intensité aride, Diotima est une contemplation sereine. Les guitares sont toujours hallucinantes : malgré mon dédain pour tout ce qui est techniquement impressionnant, je reste bouche bée devant le musicianship de titres comme « The Clearing », « Litany Of Regrets », la deuxième moitié du morceau éponyme (ce tapping de FOLIE), la basse de « Telluric Rings » ou « Dust And Light » dont la conclusion renoue un instant avec la transcendance d'un « Energy Chasms ». Bien qu'utilisée au service de l'hypnose, la batterie n'a rien perdu de son martèlement « parpaing », à l'image de « Litany Of Regrets » et ces relents punk/noise captivant sans écorcher l'oreille.

La transcendance… la seule chose qui manque un peu trop à l'appel pour que Diotima fasse carton plein. Krallice a opéré ici une somme de choix artistique auquel je n'adhère pas totalement. Ainsi, si la voix death s'avère moins fatigante que les braillements black, elle est aussi moins prenante et utilisée à tort et à travers (s'occupant seule du chant sur « Inhume », « Litany Of Regrets », « Diotima » et « Telluric Rings »). J'aurais préféré un accouplement des deux, tant elles se marient bien lors des passages d'un riff tourbillonnant à un ralentissement de tempo par exemple (« The Clearing »). On remarquera également quelques périodes de latence mettant dans une position d'attente (l'éponyme, ne décollant vraiment qu'à partir des cinq minutes, le creux au milieu de « Telluric Rings »), regrettable alors que l'un des attraits des Ricains est cette capacité à tenir en éveil malgré des chamboulements incessants. Mais c'est surtout cette direction vers le raisonnable qui me laisse légèrement de côté. Je le dis sans détour, j'aime la prétention de Dimensional Bleedthrough, son heure vingt over the top de branlette émue d'elle-même, sa difficulté d'écoute où la seule pensée qui me traverse l'esprit est un « putain de merde » acculé de riffing tirant la corde de la lancinance imbitable haut, toujours plus haut et puis plus haut encore. Un émerveillement de gosse que je ne retrouve que partiellement sur cet opus.

Avis contrasté d'un fan bavard (désolé pour le pavé) qui attendait beaucoup de l'après Dimensional Bleedthrough. Diotima reste un bon album (de transition ?) d'artistes de toute façon au dessus de la mêlée et assoit davantage Krallice sur son trône de maître de l'US Black Metal (encore que, Liturgy…). Nul doute que cette relative indulgence envers l'auditeur lui apportera enfin la reconnaissance qu'il mérite et même les critiques d'autrefois devraient tenter l'expérience. Un grand groupe, clairement.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Krallice
Post Black Metal
2011 - Profound Lore Records
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (15)  7.63/10
Webzines : (14)  7.98/10

plus d'infos sur
Krallice
Krallice
Sci-Fi Black Metal progressif / Ambient - 2007 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Intro
02.   Inhume
03.   The Clearing
04.   Diotima
05.   Litany Of Regrets
06.   Telluric Rings
07.   Dust And Light

Durée : 69 Mns

line up
parution
26 Avril 2011

voir aussi
Krallice
Krallice
Krallice

2008 - Profound Lore Records
  
Krallice
Krallice
Demonic Wealth

2021 - Autoproduction
  
Krallice
Krallice
Hyperion (EP)

2016 - Autoproduction
  
Krallice
Krallice
Years Past Matter

2012 - Autoproduction
  
Krallice
Krallice
Porous Resonance Abyss

2023 - P2
  

Essayez aussi
Voices
Voices
From The Human Forest Create A Fugue Of Imaginary Rain

2013 - Candlelight Records
  
Sunken
Sunken
Livslede

2020 - Vendetta Records
  
Abigail Williams
Abigail Williams
Becoming

2012 - Candlelight Records
  
Danishmendt
Danishmendt
Un Passé Aride

2010 - Cold Void Emanations / Odio Sonoro
  
Throane
Throane
Derrière-Nous, La Lumière

2016 - Debemur Morti Productions
  

The Absence
From Your Grave
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique
Conquer or Perish European Tour 2024
Exhumation + Initiation + V...
Lire le live report
Evildead
Toxic Grace
Lire la chronique
Anthares
After the War
Lire la chronique
Void
Horrors Of Reality
Lire la chronique
Motocultor Festival 15
Griffon + Deicide + Inhumat...
Lire le live report
La photo mystère du 1 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Surgical Strike
24/7 Hate
Lire la chronique
The Hellectric Devilz
The Devilz Playground
Lire la chronique
Crushing Brain
Cenizas
Lire la chronique
Labyrinth
Unforeseen Consequences (EP)
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Août 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Août 2024
Jouer à la Photo mystère
Category 7
Category 7
Lire la chronique