chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
77 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Krallice - Years Past Matter

Chronique

Krallice Years Past Matter
« La musicologie est à la musique ce que la gynécologie est à l’amour » comme dit l’autre. Alors réjouissez-vous que Von Yaourt n’ait pas pu se rendre disponible pour écrire la chronique du dernier essai de Krallice ! Il est vrai que notre intolérance au lactose à nous a beaucoup à faire depuis sa comparution devant la Justice pour son implication dans une entreprise de service à la personne férue d’Histoire, celle-ci ayant rencontré quelques problèmes suite à des entrainements acrobatiques usant de références à une période sombre du couple franco-allemand.

Exactement : Von Yaourt est suspecté d’être un prostitué nazi (je ne suis pas étonné, personnellement). Mais je ne vous parle pas de lui aujourd’hui au sujet de sa carrière professionnelle. Von connait aussi bien ses gammes que sa gammée et c’est avec le regard de l’expert doté d’une sensibilité toute germanique qu’il m’a confié trouver Years Past Matter « incohérent ». C’est aujourd’hui à regret que je m’oppose à l’avis de notre cher rédacteur toujours porteur de bons mots trouvés en googlant « Youtube + Desproges + Gojira » et sentimentalité pissant froidement ses « guitares puissantes mais fluides aussi ». Mon Von, mon Yaourt, mon Von Yaourt, le dernier Krallice, incohérent ? Peut-être t’es-tu laissé fourvoyer par ton imaginaire proche d’un élève en lycée agricole ainsi que le contre-pied pris à Dysrhythmia (side project de Colin Marston) sortant cette même année un Test Of Submission moins alambiqué que ses ainés, toujours est-il que les Ricains renouent avec la multiplication des péripéties qui faisait l’intérêt de leur album-titre et Dimensional Bleedthrough. Pour quelqu’un regrettant la (relative) accessibilité de Diotima, ces pains-ci sont bénis et l’incompréhension des premières écoutes, traditionnelle chez la formation, se retrouve avec plaisir ! En effet, bien que le quatrième album des (post) blackeux repose toujours sur une conceptualisation débridée (peu de titres seront cités, la tracklist fait comprendre pourquoi !), il s’agit bien d’un retour à une musique déclic autant portée sur le challenge pour l’auditeur et l’artiste (il suffit de voir la durée de l’ensemble dépassant l’heure dont un dernier morceau n’accordant aucun répit avec seize minutes au total !) qu’une ambiance formée par accumulation, le tout pouvant aussi bien s’aborder pour ses riffs que ses atmosphères.

Et niveau mélodies, il y a que de quoi faire ici ! On peut légitimement accuser Krallice de n’évoluer au fil de ses créations que par touches, celles-ci sont suffisantes pour départager chaque essai : tout en reprenant les bases de Diotima (large place accordée au chant guttural de Nicholas McMaster ; passages catchy se nichant au sein de compositions éclatées), Years Past Matter adopte une approche plus urgente dans ses progressions préférant élever chaque partie à leur summum puis rebondir que répondre aux envies de structure des ayatollahs de la technique comme pop pour pseudo-élite. Une gigantesque free party aux règles dictées par des musiciens assumant pleinement leur objectif de proposer la musique la plus excessive qui soit entre rugosité punk de l’exécution (à peine un an sépare ce disque de son prédécesseur, autant dire qu’ils ne se sont pas éternisés et que ça s’entend !) et générosité dans les sons (où la frontière que côtoyait Krallice avec le post-rock et le shoegaze est désormais franchie, cf. un quatrième morceau au début aérien) dont les thèmes qu’ils constituent forment un mash-up extrémiste donnant l’impression d’écouter plusieurs albums en un. De quoi nous mettre avec ou sans sac, avec ou sans amende, les moments laissant les bras perpendiculaires au sol et les yeux en billes étant légion. Years Past Matter est simplement l’œuvre la plus impressionnante de Krallice, preuve est faite par un deuxième titre aux élévations abruptes répétées ou encore une dernière course parfaite où les extases rencontrées convergent en une dans ce qui est le plus bel aboutissement de ce que vise la formation depuis ses débuts : le chaos comme nouvelle harmonie – but qu’elle partage avec Liturgy et dont elle ressort vainqueur malgré les qualités d’Aesthethica.

Clairement, Krallice n’est plus ici : il est ailleurs, dans un rêve d’espace qu’il joue pour lui, sans la retenue qui pouvait se regretter chez Blut Aus Nord et son Memoria Vetusta II, un rêve où l’on voit les atomes se mêler et s’entremêler dans la paix suspendue des évolutions, l’insatiable vitesse de création porter l’éternité du processus et la force manier de fulgurances tranquilles les masses en apesanteur (le troisième morceau et son mid-tempo victorieux ou les longues trêves parsemées où la batterie se met en sourdine par exemple). Logique alors que ce que la pochette contient de laideur soit vite remplacé par l’impression d’avoir la version NASA d’Isis et son Google Earth de Panopticon, cet album qui fait pardonner ses moindres défauts formels par le sentiment de perfection qu’il transmet (défauts que possède également Years Past Matter : je continue de penser que la plus grande place accordée à Nicholas McMaster se fait au détriment des cris de Mick Barr plus adaptés aux guitares par leur côté râpeux). En quittant définitivement la terre, les Ricains ont atteint un milieu en accord avec leurs aspirations hautes visant le dépassement de soi dans la composition et l’émotion.

Chris Bruni, créateur du label Profound Lore, doit se mordre les doigts de ne pas avoir pu réunir les fonds nécessaires à la commercialisation de Years Past Matter (première autoproduction de Krallice) : il est le « meilleur album d’un des meilleurs groupes en activité ». Voilà pour la phrase à mettre en sticker sur les digipacks afin d’inviter vivement à écouter ce disque (Allez-y ! Cliquez !). J’ajoute que critiquer ce dernier revient à être d’accord avec Von Yaourt. Et ça, croyez-moi, vous ne le voulez pas.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Krallice
Post Black Metal
2012 - Autoproduction
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (9)  8.11/10
Webzines : (7)  7.64/10

plus d'infos sur
Krallice
Krallice
Atmospheric Black Metal - 2007 - Etats-Unis
  

écoutez
tracklist
01.   IIIIIII
02.   IIIIIIII
03.   IIIIIIIII
04.   IIIIIIIIII
05.   IIIIIIIIIII
06.   IIIIIIIIIIII

Durée : 61 Mns

line up
parution
25 Août 2012

voir aussi
Krallice
Krallice
Diotima

2011 - Profound Lore Records
  
Krallice
Krallice
Crystalline Exhaustion

2022 - P2
  
Krallice
Krallice
Prelapsarian

2016 - Autoproduction
  
Krallice
Krallice
Dimensional Bleedthrough

2009 - Profound Lore Records
  
Krallice
Krallice
Hyperion (EP)

2016 - Autoproduction
  

Essayez aussi
Mudbath
Mudbath
Corrado Zeller

2015 - Lost Pilgrims
  
Sylvaine
Sylvaine
Wistful

2016 - Season Of Mist
  
Agruss
Agruss
Morok

2012 - Code666
  
Au-Dessus
Au-Dessus
End Of Chapter

2017 - Les Acteurs de l'Ombre
  
Vous Autres
Vous Autres
Champ Du Sang

2019 - Sleeping Church Records / Sludgelord Records
  

Bewitched
At The Gates of Hell
Lire la chronique
Atrophy
Asylum
Lire la chronique
Battlecreek
Maze of the Mind
Lire la chronique
Le DSBM, c'est RASOIR ou tu as ça dans les VEINES ?
Lire le podcast
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique