Discographie de Naglfar:
1995 :
« Vittra »
1999 :
« Diabolical »
2003 : « Sheol »
Oui on ne peut nier que Naglfar prend son temps pour composer. 4 ans par album c’est beaucoup (si on excepte le MCD « Ex Inferis » sorti en 2003), mais quand on voit l’énergie déployée et la qualité du résultat on s’incline. Et quand on entend un monument comme « Sheol » alors là on se couche par terre en bavant et en implorant la pitié des Dieux du Metal pour ne pas avoir découvert ce chef d’œuvre avant (bon ok j’exagère un peu… z’êtes pas obligés de baver).
« Sheol » c’est
« Diabolical » en pire (« pire » ayant ici le sens de « encore plus terriblement mortel ») : plus agressif, BEAUCOUP PLUS intense (si si c’est possible), plus sombre, plus mieux bien produit… d’la balle j’vous dis. Vraiment le genre d’album qui laisse rarement indifférent de par sa brutalité excessive et son atmosphère très prenante. La puissance des compos est du à plusieurs facteurs : dès le départ on sent que le groupe a voulu garder la rapidité acquise sur
« Diabolical », et plus des 2/3 de l’album est basé sur des rythmiques très rapides, des riffs et des mélodies malsaines joués en tremolo picking et des blasts beats, bref le BA-BA du bon bourrin de base.
Second facteur et pas des moindres : les hurlements de Jens Ryden, dont j’ai déjà parlé en long et en large lors de mes précédentes chroniques du groupe, sont ici mixés très en avant (chose peu courante chez les groupes du genre) et autant dire que ça dépote ! Rarement un chant black a eu autant de personnalité, de charisme et de hargne, et le travail sur les voix (les pistes étant souvent doublés voire triplés sur les moments forts) est aussi soigné que les mélodies de guitares. Je ne compte plus les arrangements vocaux ou un hurlement se finit à peine qu’un autre démarre en trombe, ce qui fait qu’il y a pratiquement en permanence du chant. Et vu les hurlements de damnés que ça donne, heureusement que la production suit derrière pour donner sa place aux guitares (et à la basse qui a toujours été très audible chez Naglfar) sinon ils éclipseraient tout le reste…
Le défaut majeur qu’on reproche souvent à cet album est une certaine linéarité : pourtant il ne l’est pas plus que n’importe quel album d’extrême ayant misé avant tout sur la rapidité (si vous me dites que vous aimez Marduk et que vous trouvez « Sheol » trop linéaire…), et ce d’autant plus que chaque titre se trouve avoir sa propre personnalité, une fois que l’on a percé le barrage de la brutalité : que ce soit un riff, un break, un solo ou un enchaînement des trois, on perçoit au fil des écoutes les nuances qui différencient clairement chaque titre. « I Am Vengeance » est ainsi le tube de l’album, « Black God Aftermath » une démonstration d’intensité pure sur 6 minutes, « Abysmal Descent » une longue et angoissante descente aux Enfers, « Unleash Hell » une pure tuerie d’headbanging frénétique (soutenu par des claviers grandiloquents absolument grandioses)… 8 titres (+ une outro) frénétiques, d’une violence et d’une noirceur extrême, qui vous feront expier toute votre agressivité mal contrôlée (c’est un peu à ça que ça sert le métal aussi…). L’artwork signé Niklas Sundin sera mon dernier argument en faveur de cet album, visages torturés, faciès monstrueux et scie dentelée constituant les images les plus adéquates à la musique développée ici.
« Sheol », ou le chef d’œuvre d’un groupe. L’écoute est déconseillée aux oreilles sensibles, mais ceux qui tenteront le voyage ne rentreront pas déçu…
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