On parle toujours de Dissection par ci, Dissection par là, quand on pense au « Dark Metal » (ou Anti Cosmic Metal of Death si vous préférez la version comique). Mais Naglfar mérite tout autant d'honneur dans le genre, ces Suédois n'ayant cessés de m'impressionner depuis que je les aient découverts avec
« Sheol » l'année dernière. Ayant souffert d'un changement majeur de line up (Jens Ryden leur formidable vocaliste ayant préféré quitter le groupe pour reprendre ses études, un choix difficile mais parfois essentiel), on pouvait se demander ce que donnerait la cuvée 2005 de Naglfar, et si le groupe allait trouver en Kristoffer W. Olivius (bassiste depuis la création du groupe et désormais bassiste / chanteur à plein temps) un remplaçant digne de ce nom.
Et bien le nouveau tenant au poste de chanteur chez Naglfar s'en tire au final vraiment bien, sans arriver cependant à égaler son prédécesseur. Son timbre de voix black est plus commun que ce à quoi on était habitué chez Naglfar, mais il met tout autant de conviction que Jens dans son chant et sa prestation est très bonne dans l'ensemble. N'oublions pas qu'il officiait déjà comme vocaliste chez Setherial depuis quelques années et possède donc un bagage certain à ce poste. Le choix est donc judicieux, même si l'on regrettera toujours le départ d'un des meilleurs vocalistes blacks de ces dernières années… Naglfar redevient du coup un combo de black qui vocalement assure bien mais ne se démarque plus autant de la masse qu'auparavant…
Pour ce qui est de la musique, Naglfar reste égal à lui même et c'est tant mieux : qualitativement les Suédois ont toujours été au top, proposant rarement des chansons moyennes et misant toujours sur des mélodies imparables, une atmosphère très sombre et des tempos souvent très extrêmes. « A Swarm of Plagues » qui démarre l'album fait penser à une version surboostée d'un « The Somberlain » de qui vous savez, avec une mélode très agréable en arrière plan sur le refrain. « Spoken Words of Venom » continue sur la même lancée extrémiste, avec toujours cette même rapidité d'exécution. « The Murder Manifesto » calme un peu le jeu, en jouant sur un mid-tempo angoissant qui prolonge une impression de noirceur présente dans chaque riff et mélodie sur l'ensemble de l'album. Indépendamment de leur qualité de composition indéniable, les titres de cet album (et cela est valable pour chaque réalisation du groupe) transmettent en effet toujours une ambiance horrifique qui renvoie Cradle of Filth et autres Dimmu Borgir à leurs révisions du « petit ambianceur black metaule ». « Pariah » est plus varié que
« Sheol » ou
« Diabolical », dans le sens ou il varie davantage les tempos au sein d'une même chanson, on aura de ce fait moins l'impression de se prendre un monolithe de rapidité systématique dans les dents. Les petits interludes au piano sont toujours présents, que ce soit en intro d'un titre ou lors d'un break, et ils contribuent à aérer l'impression poisseuse qui se dégage de l'album.
La production est excellent mais elle n'atteint pas la puissance de
« Sheol » : le son de batterie est moins claquant et ne nous martèle pas autant la tête que sur cet album issue des Enfers. Disons que la prod de « Pariah » se coule plus dans le bain des productions actuelles qui font ressortir tous les instruments (même la basse est facilement audible rendez vous compte !) mais de ce fait on ne se prend pas un coup de poing à chaque écoute comme
« Sheol » en était rempli.
« Pariah » est l'album de la maturité pour les Suédois. Plus homogène et plus accessible que le furieusement agressif
« Sheol », il combine les mélodies de
« Vittra » et la puissance de
« Diabolical » et de
« Sheol ».
« Sheol » restera mon favori, mais « Pariah » est un très bon album qui devrait placer Naglfar enfin à la position qu'il mérite en haut du panthéon des groupes de Dark Metal.
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