Chronique
Akhlys The Dreaming I
Naas Alcameth n'arrête pas. On a à peine eu le temps de se remettre de la boucherie totale qu'était « Ego Dominus Tuus » que monsieur revient déjà avec un ancien projet visiblement ressuscité après six ans de silence radio. Entre Nightbringer qui est tranquillement en train de monter sur le trône du Black Metal mondial et Bestia Arcana qui montrait à la population que la folie ce n'était pas qu'Aevangelist, voilà que le musicien rempile avec son side-project légèrement plus ambiant et d'ors et déjà signé et distribué par Debemur Morti. Akhlys et son second disque intitulé « The Dreaming I » - ce qui laisse présager un « The Dreaming II » en forme de sequel – c'est cinq morceaux de Black Metal option Dark Ambiant Noisy pour une durée étonnamment courte, surtout quand on sait que c'est signé Naas Alcameth. Alors, le bonhomme qui commence doucement à se rapprocher d'un Vindsval, tant pour sa qualité constante que pour ses projets multiples a t-il frappé encore un grand coup ?
Ce qui saute aux yeux dès le début, c'est cette omniprésence du style Naas Alcameth. J'ai déjà dit trois fois son nom et je ne peux pas vraiment faire autrement puisque ce projet, c'est lui. Tout simplement. Identifiables dès le début, on retrouve ces enchevêtrements de notes tordues et désorganisées, ce monumental labyrinthe de notes qui suinte par les pores de chacune de ses sorties. Toutefois, au bout de quelques temps, on remarquable qu'Akhlys est une chouilla moins porté sur le bordel général que ne l'est un Bestia Arcana, notamment grâce à un tempo général un poil plus lent que la moyenne et des riffs une chouilla moins tordus et alambiqués. Un point qui est évidemment positif et qui assure à l'auditeur quelques moments de jouissance satisfaisant son appétit d'atmosphères bizarroïdes.
On pourrait facilement traduire « The Dreaming I » comme un bloc synthétisant la vision morbide d'un genre. Moins aride, moins paumé que d'habitude, le musicien américain semble ici s'orienter vers un Black Metal un tout petit peu plus contemplatif qu'à l'accoutumée. Et c'est là que réside le principal problème de ce premier opus, le style de riffs que nous retrouvons ici n'est pas des plus adaptés pour poser une ambiance où le glauque recouvre une certain doute de la réalité. Je pense que ce disque a voulu axer son propos sur quelque chose de flou, qui naviguerait entre un cauchemar terrifiant (symbolisé par quelques moments de pure folie Black Metal) et des accalmies qui prendrait la place de ce fameux instant où nous sommes dans le coltard en train de nous dire que ce rêve était franchement tordu.
Vous l'aurez constaté, le propos est suffisamment clair pour que l'on puisse avoir une idée de ce qu'Akhlys veut accomplir avec cet album. Le problème, c'est que là où on devrait être happés par un gouffre sans fin, on se surprend assez souvent en train de décrocher de l'ambiance et de se dire « Oui, bon et après ? ». Alors pourquoi ? Riffs moins efficaces qu'à l'accoutumé, volonté d'explorer de nouvelles contrées trop ambitieuses, production manquant un poil de saveur et d'un grain qui rendrait le tout plus opaque ? Un peu de tout ça, si vous voulez mon avis ce qui rend malheureusement l'écoute de cette dernière production un peu vaine même si elle sait se faire efficace. Non pas que « The Dreaming I » soit mauvais, bâclé ou mal-foutu, seulement il lui manque tout de même l'essentiel, la petite étincelle faisant vibrer l'auditeur. Les plus Die-Hard du style Nightbringerien – dont je fais partie – trouveront toutefois leur bonheur dans certains riffs bien envoyés qui parsèment l'opus (le début du chant sur « Breathe And Levitation » par exemple est assez ravageur) mais Akhlys ne gardera hélas que la saveur d'un sympathique amuse-bouche avant quelque chose de véritablement prenant.
Trop facile, trop convenu et un peu bouffé par l'apport de longs passages ambiants pas forcément du meilleur effet, « The Dreaming I » n'atteint pas franchement le but escompté qui est de nous embarquer loin dans les ténèbres de l'inconscient humain. On se souviendra plus d'un essai intéressant que d'une réussite franche du collier. Cependant, on espère que ce test permettra à Naas Alcameth d'améliorer son projet et de porter son concept jusqu'à des sphères encore inconnues de la planète Nightbringer. Un disque plutôt bon, mais définitivement destiné à faire patienter les adeptes de la secte secrète jusqu'au prochain effort hypothétique de son géniteur.
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