Celestial Key - Immortal Crown
Chronique
Celestial Key Immortal Crown
Celestial Key avait déjà su capter l'attention avec ses premières réalisations, la demo Gardens Of Cosmic Symmetry en 2019 et l'EP Shining Thresholds en 2020, deux enregistrements que je ne saurais trop vous conseiller d'écouter si ce n'est déjà fait, en particulier l'EP. Sorti fin mai, ce premier "longue durée" (si, si, malgré ses vingt deux minutes et des poussières, et même s'il ne s'agit pas de Grindcore), édité en vinyle chez Final Agony Records, devrait susciter votre intérêt, quand bien même il vous sera peut-être difficile de mettre physiquement la main sur ledit objet. Et si vous n’étiez jamais tombé dessus jusqu'alors, virtuellement s'entend, voici la belle occasion de réparer cette erreur, pour peu que les productions navigant, même de loin, dans le Raw Black Metal ne vous fassent pas fuir d'office.
Avant même de poser une oreille sur l'affaire, on peut déjà admirer ce logo. Pour ma part, c'est probablement l'un des plus fascinant et original qu'il m'ait été donné de voir ces dernières années. Vraiment rafraichissant.
Côté musique, n'attendez pas de cette formation qu'elle vous balance des bourre-pifs, on n'est absolument pas dans la sphère du brutal, pas plus que dans celle de l'épique d'ailleurs.Il est présentement question d'introspection et d'invitation à un vagabondage périlleux de votre âme. Ce Black Metal très cru dans son apparence, semble tout du long, comme hanté par des mélodies blafardes. Ces guitares ne sont qu'un nuage vaporeux de poussières cancérogènes, se muant tantôt en blizzard déchirant, mêlées à ce clavier d'un autre âge, en avant, en arrière, apparaissant et disparaissant à l'envi. Beauté viscérale mais décrépie, majesté déchue. Une illusion, de toute évidence: échapper pour un instant, un instant seulement, au monde, à sa propre prison de chair et d'os. Mais n'imaginez pas que vous irez bien loin. Il s'agit simplement d'un changement de perspective. Un peu de recul, pour mieux admirer vos propres ruines. Une ultime visite de nos vestiges abandonnés, accompagnée de ses élémentaires cris et soupirs d'agonie.
Pardonnez mes élucubrations que d'aucuns pourraient qualifier de branleto-mystiques mais... écoutez. Écoutez jusqu'à cet Awakening the Ancient Self, ce bijou tragique, ses breaks à la guitare claire, mais noyée sous les effets, comme en suspension hors du temps... et venez me dire après que vous ne comprenez pas.
Par nature, destiné aux amateurs de Haute-Infidélité, cet album, minimaliste de forme mais en aucun cas de fond, devrait laisser son empreinte, qu'importent les considérations d'apothicaire concernant sa durée.
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