Ghostlord - Abyssic Death Masters
Chronique
Ghostlord Abyssic Death Masters (Démo)
Vous êtes lecteurs de Thrashocore, vous n’ignorez donc pas que le Death/Doom truste nos colonnes régulièrement et pour le peu que vous en soyez friands, vous êtes sans doute arrivés au même constat que nous chroniqueurs, infatigables ou dilettantes, qui croulons littéralement sous une offre pléthorique : il y a quand même de quoi salement s’en mettre plein les oreilles, parce qu’en plus de la quantité, la qualité est bien souvent au rendez-vous. Problème de riches, dirons-nous, pour les pauvres insectes rampants dans l’Underground que nous sommes. Reste à trouver le temps d’en parler.
Sortie le 18 mars 2020, soit dans les tous premiers jours du Confinement I pour ceux qui seraient passés à côté de cette info tout à fait anecdotique, la demo Abyssic Death Masters des Italiens de GHOSTLORD s’est faufilée entre les mailles de nos rets pendant de trop nombreux mois. GHOSTLORD, c’est un homme et une femme. Le parallèle avec le film de Lelouch s’arrête là, car il ne sera pas question de romance et de bons sentiments sirupeux avec ce duo transalpin. Point d’échange d’alliances, ni de vœux d’amour éternel aux termes d’une touchante cérémonie donc, mais bel et bien de la célébration solennelle et macabre de vos pires tourments. Plantons le décor, personne ne pourra dire avoir été pris en traître. Chez GHOSTLORD, l’orgue omniprésent se veut à la fois menaçant et grandiloquent, la guitare, avare de mélodies, s’impose, sinistre et grinçante, la doublette basse/batterie, avec sa cadence plombée et monolithique, fige l’ensemble dans un carcan glacial et oppressant. La voix (car peut-on raisonnablement parler de chant ?), dont le timbre se distord douloureusement de temps à autre, n’est qu’un souffle d’imprécations ténébreuses, d’homélies maladives, qui s’échappe en de profonds soupirs et relents infectieux. Vous ne viendrez pas ici chercher de sauvages accélérations, de retors changements de rythmes, ni de touchantes mélodies, encore moins d’enfiévrés soli, non. Vous trouverez dans cette demo de quoi vous enliser dans le désespoir, vous perdre dans le vide profond de votre âme. Oui, je sais, cette dimension répétitive, abrutissante et peu réjouissante en fera fuir plus d’un, mais ne sont-ce pas là tous les charmes empoisonnés du genre ? Prenez garde, votre rythme cardiaque finira peut-être par s’aligner sur celui de ces quatre longues compositions étirées, éthérées, diffuses, mais non dénuées d’élégance et de pompe, tout particulièrement la piste "Part 3", grisante de majestueuse désolation.
Abyssic Death Masters grouille de Death Metal assurément, regorge de Doom à n’en point douter, mais dégage aussi un sombre fumet Black, ce parfait excipient pour mieux nous faire avaler cette pilule mortifère. N’oublions pas que Noctu (guitare, basse et chant) officie en parallèle dans trois formations de pur Black Metal (ATRA MORS, NECROMIST, NOCTU). Chassez le naturel, il revient au galop !
Avec Abyssic Death Masters, GHOSTLORD délivre trente-quatre minutes d’un Blackened Death/Doom parfaitement calibré, nocif et oppressant, privé comme il se doit, de la moindre lueur d’espoir. Si vous n’êtes pas prêts pour cette errance dans les sombres catacombes proposée ici bas, passez votre chemin, vous prendriez le risque de vivre inlassablement un cauchemar sans fin. Pour les plus courageux, attirés par les ambiances poisseuses et enveloppantes, pour lesquelles le duo démontre une singulière maîtrise, la promesse d’un supplice volontaire et éternel sera tenue. Haut la main.
| ERZEWYN 30 Décembre 2021 - 846 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène