Eibon - Eibon
Chronique
Eibon Eibon (EP)
Eibon me manque. Il est clair que le groupe n’aura pas eu une discographie conséquente : avec seulement deux albums, deux splits et un EP, les Français n’auront pas eu le temps de concrétiser l’ensemble des promesses que leurs œuvres contiennent toujours, offrant à chaque réalisation une approche de plus en plus maîtrisée d’un certain syncrétisme, rêve d’un mariage parfait entre un sludge / doom marqué par Ramesses, ambiance blackened toute droit sortie de la scène black metal française et posture altière sachant rester belliqueuse semblant puiser sa source chez Neurosis.
Eibon me manque et, logiquement, je me console en réécoutant ce qu’il a pu créer. Ainsi me suis-je replongé dans cet EP, écoutant ses vingt minutes avec un plaisir renouvelé bien qu’un brin nostalgique, celle d’une époque où le doom s’autorisait à être innovant et personnel, inscrit dans son temps sans honte (suis-je le seul à déplorer que cette vague old school essentialise tout ce qu’elle touche ?). Un EP sur lequel Eibon montre, pour la première fois, l’étendue de son identité, préparant la claque que reste
Entering Darkness, son élégance particulière à peindre la désolation, son austérité mordante, son goût pour la tension aussi bien que la lourdeur.
Tout cela est déjà présent sur « Asleep and Threatening », premier titre qui déboussole de caractère et de riffs froids comme ce paysage fatal et enneigé habillant l’œuvre. Si l’on pouvait penser lors du split avec Hangman’s Chair à un groupe prenant sa source chez Cathedral et Electric Wizard, Eibon s’affiche ici en monstre prêt à déployer son ombre sur les terres âpres et battues par le vent du doom. Ce qu’appuie davantage « Staring at the Abyss » avec son psychédélisme se mêlant à un raffinement brut, la voix carnassière de Georges Balafas en guise de fil rouge.
Un deuxième morceau plus audacieux mais moins cohérent, sorte de croquis préparatoire au coup de maître
Entering Darkness. Eibon débute véritablement ici son histoire, trouvant son originalité après un split encore trop référencé bien qu’agréable. Par ailleurs, il est intéressant de comparer ces deux morceaux avec ceux constituant le deuxième – et dernier – album des Français, afin d’apprécier le chemin parcouru par la bande. Cet EP y attrape alors un air de sommation avant l’assaut, nécessairement moins imposant que la suite mais non moins glaçant et prenant. Ah ! Si seulement ils revenaient…
| lkea 20 Mars 2022 - 1104 lectures |
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