Stabbing - Ravenous Psychotic Onslaught
Chronique
Stabbing Ravenous Psychotic Onslaught (EP)
Un patronyme un peu passe-partout, une pochette (très jolie certes mais) assez académique de l’inévitable Jon Zig, une origine texane qui ne surprendra personne… le moins que l’on puisse dire c’est que le premier contact avec Stabbing est tout sauf original et ne laisse que peu de place au doute quant au contenu proposé ici. Quelques rapides recherches ne feront que le confirmer eu égard notamment au pédigrée des protagonistes en question qui font ou ont fait partie de multiples autres formations un poil plus renommées dans un style toujours assez éloigné du heavy progressif : Flesh Hoarder, Scattered Remains ou les très bons Whore Of Bethlehem pour n’en citer que quelques-unes. Le style revendiqué par le combo ? « Brutal Texas Death Metal », oui rien que ça. Si le métalleux averti pointera qu’il s’agit là d’un abominable pléonasme, on finit quand même par avoir une idée assez précise de ce dont ce « Ravenous Psychotic Onslaught » est fait et l’idée de la moindre dose de finesse vous est maintenant totalement sortie de l’esprit. Ok, tout cela est bien joli mais finalement Stabbing ça déboite ou pas ?
Foutre Satan oui !! Comme le dirait mon collègue Keyser. Et pas qu'un peu !! Ça déboite même sacrément ! Et ce même si l’étiquette TXDM (et a fortiori « Brutal TXDM ») n’est peut-être pas celle qui collerait le mieux à la musique du quatuor. Bien que l’influence de leurs compatriotes de Devourment soit indéniable, l’approche est ici un peu moins extrême (bon attention hein on parle quand même ici de l’extrême de l’extrême quoi…) et il manque à la musique de Stabbing ces grosses mosh parts pachydermiques pour parfaitement coller au style. On lorgne plutôt sur ces quatre titres vers un brutal death US somme toute assez classique et sur lequel plane surtout en permanence l’ombre de Disgorge (les Américains évidemment). Voyez, on reste quand même dans des sphères assez brutales… Et brutal ce « Ravenous Psychotic Onslaught » l’est sans l’ombre d’un doute de A à Z. Si le style est évidemment on ne peut plus balisé et que nos Texans ne sortiront jamais des sentiers battus, il n’en reste pas moins que le tout est balancé avec une efficacité et une maitrise technique irréprochables. Que ce soit ce riffing tractopelle bien massif rehaussé de quelques harmoniques sifflées (pas trop rassurez-vous), cette rythmique qui ne tient pas en place et ce growl surguttural ultra-puissant de la charmante Bridget Lynch (oui oui c'est bien une demoiselle qui est responsable de ça), tout ici est impeccablement en place et l’on serait bien en mal de faire la moindre critique profonde. Alors oui Stabbing ça envoie du steak et ça fait pas semblant. Même si comme je le disais plus haut il manque à mon sens quelques éléments pour arriver à égaler un rendu aussi extrême qu’un Devourment (les mosh parts donc mais aussi l’absence ici de gravity blast), on encaisse une attaque d’une violence de tous les instants. Ne cherchez aucun temps mort ou autre break mélodique pour reprendre votre souffle, c’est vain ! Tout au mieux pourrez-vous compter sur ces quelques passages plus groovy que le reste pour bien vous ruiner les cervicales (« Splatter Pit » à 1’02 et 1’33, « Gutted By The Beast » à 27’’), le reste n’est qu’une grosse boucherie servie par une prod naturelle mettant parfaitement en valeur la prestation de Rene Martinez qui derrière ses fûts insuffle une dynamique permanente à l’ensemble (ça blaste, ça ralentit, ça réaccélère, ça groove, impossible de piquer du nez) et dont les blasts à foison finiront de vous achever si les assauts vocaux impressionnants de Bridget ne s’en sont pas déjà chargé.
Sorti six mois après la formation du groupe en juin 2021 sur Comatose Music (très bonne pioche pour le label !), « Ravenous Psychotic Onslaught » n’est ni plus ni moins ce que j’ai entendu de mieux dans le style depuis belle lurette. Onze minutes d’une brutalité débridée, du gros riff, du gros blast, du grogrowl et le tout sublimée par une prod old school bien réjouissante qui évite l’écueil trop fréquent de la bouillie sonore inaudible, bref le panard. La démo trois titres parue peu après la naissance de Stabbing laissait déjà présager d’un joli potentiel que cet EP quatre titres ne fait que confirmer. Autant dire que le premier album des Texans, déjà en cours de composition, sera attendu au tournant et s’il semble s’orienter vers quelque chose de tout aussi brutal mais un chouïa plus technique (cela reste à confirmer), ça pourrait faire très très mal. En attendant amis brutasses je ne peux que vous inciter à poser vos oreilles sur ce « Ravenous Psychotic Onslaught » et vous prendre une petite claque comme vous n’en avez peut-être pas pris depuis un moment.
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