On ne va pas se mentir, le petit monde du brutal death n’est pas le territoire le plus surprenant au monde, surtout dans sa forme US archi classique et balisée de toute part. Tout dépend cependant de ce que l’on cache derrière le terme de ‘’surprise’’.
Faut-il forcément être innovant pour être surprenant ? Vous avez deux heures. Si la notion d’innovation n’est pas la chose qui vient en tête immédiatement lorsqu’on évoque Stabbing, en revanche le terme de ‘’surprise’’ (au sens de ‘’bonne surprise’’) est tout à fait idoine pour qualifier l’ EP
« Ravenous Psychotic Onslaught » sorti l’an dernier. Mais difficile dès lors de parler de surprise pour un premier album qui ne fait que confirmer le haut potentiel pressenti. Tout ça pour dire que « Extirpated Mortal Process » est une confirmation du potentiel de Stabbing mais que ça n’est pas surprenant…
Fort du très bon accueil réservé à leur premier quatre titres, nos Texans ne seront donc pas restés longtemps les bras croisés puisque c’est un an après jour pour jour (oui bon ok à un jour près) que parait ce premier effort, toujours via Comatose Music, et sur lequel aucun titre du premier EP n’est recyclé. Personne ne tombera de sa chaise si je vous dis que « Extirpated Mortal Process » reprend sur une grosse demie-heure ce que
« Ravenous Psychotic Onslaught » nous proposait déjà sur onze minutes, à savoir un brutal death dans la plus stricte veine US, archi classique certes (on pense évidemment à Disgorge, à Gorgasm, à Condemned et à tant d’autres…) mais terriblement redoutable. Aucune finesse à espérer ici tout n’est que pure débauche de brutalité. Des riffs de bucheron par palette et une rythmique qui fait son possible pour alourdir encore le tout, peu importe par quel bout vous prendrez la chose vous en arriverez au même point : ce premier album est une boucherie sans nom ! Que ce soit par ses aspects les plus violents et véloces (non, on n’aimerait pas vraiment être la caisse claire de Rene Martinez) ou par ses passages à vous réduire en sciure humaine (sans heureusement tomber dans le slam sans intérêt) (« Inhaling The Dead » à 1’43, « Southern Hacksaw Execution » à 1’31, « It Ends With Flames » à 1’56), aucune once de clémence à chercher, Stabbing se fera un plaisir de vous maintenir la tête sous l’eau pendant douze pistes impitoyables. Oh vous aurez bien droit un fois de temps en temps à un petit break un poil plus accrocheur que la moyenne (« Inhaling The Dead à 1’00, « Razor Wire Strangulation » à 58’’, « Southern Hacksaw Execution » à 1’16, « Visceral Liquid Terror » à 2’13…) mais ce n’est que pour mieux vous remettre un bon coup sur la nuque dix secondes plus loin ! Oui Marvin Ruiz vous pondra bien un petit riff un chouïa plus technique par-ci par-là (sur le titre éponyme par exemple) mais prenez gare à celui qui vient derrière et ce ne seront pas ces quelques harmoniques ou ces timides solos qui viendront apaiser vos souffrances.
Et j’ai gardé le meilleur pour la fin… Si ça n’est pas là non plus une surprise, que dire de la prestation de Bridget Lynch ? C’est bien simple je n’ai rien entendu d’aussi convaincant depuis belle lurette, tous sexes confondus. Son growl caverneux ultra-guttural est d’une intensité et d’une profondeur absolument impressionnante. Et aucun doute quant à l’authenticité de la chose à en juger par les quelques extraits live distillés par le groupe sur leur page Facebook. Bluffant !
Alors oui bien évidemment comme tous les albums du style (surtout en restant dans une approche quasi rigoriste !) « Extirpated Mortal Process » souffrira inévitablement de cette impression de redondance sur la durée et évidemment tout ce qui s’y passe a déjà été fait et refait en long, en large et en travers mais honnêtement vu le plaisir que l’on a à se manger l’une des plus grosses mandales de l’année, il serait difficile de rester bloquer à cela. J’avoue simplement avoir eu une petite suée à la première écoute de la version promotionnelle devant une prod un poil renfermée mais ce fut un ouf de soulagement une fois l’album écoutable sur d’autres plateformes, le son est à l’image du reste, redoutable.
A l’instar de sa pochette, ce premier album de Stabbing est sans aucune pitié, affuté et vicieusement jouissif. Après douze titres et trente-trois minutes le quatuor texan nous laisse haletant, avec cette impression d’être passé à la moulinette d’une machine infernale, baignant dans le sang et les tripes. C’est pas mignon mignon, mais bordel de merde qu’est-ce que c’est bon !
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