Origin - Origin
Chronique
Origin Origin
Avec le bruit qu'ont fait Echoes Of Decimation et Antithesis, il faudrait venir de Mars pour ne pas avoir entendu parler de Origin ces dernières années. Repoussant toujours plus loin les limites de la vitesse et de la technique, le groupe du Kansas est arrivé progressivement à un degré de brutalité jamais atteint dans l'histoire du death metal, tout en conservant un plaisir d'écoute indéniable. Mais à l'origine (hoho), Origin était loin d'avoir le visage que l'on lui connaît aujourd'hui. Né de la rencontre de Paul Ryan et Jeremy Turner en 1997, le groupe vit bientôt son effectif grossir avec l'arrivée de Mark Manning au chant, Clint Appelhanz à la basse et George Fluke à la batterie. Après l'enregistrement de la première démo du groupe, A Coming Into Existence, ces deux derniers se virent remplacés par Doug Williams de Cephalic Carnage et John Longstreth alors tout droit venu d'Angelcorpse. C'est ce line-up, qui enregistra l'album éponyme peu avant que le commun des mortels se mette à manger des petits-fours et boire du champagne en croyant dur comme fer qu'un prétendu bug informatique entraînerait la chute du monde civilisé. Oui bon, peu avant l'an 2000 si vous y tenez…
Si vous suivez un peu l'histoire du groupe, vous n'êtes pas sans savoir que le style de Origin n'a pas vraiment évolué jusqu'à maintenant, le but avoué du groupe étant toujours le même : une brutalité exacerbée au service de la musique, facile d'accès et pourtant incroyablement profonde. On retrouvait ici déjà la recette commune à tous les groupes de brutal death de qualité : des riffs de guitares véloces et endiablés, des blasts à n'en plus finir et une voix au débit plus important qu'un pub britannique un soir de match. Or, si Mark Manning remplit parfaitement son rôle derrière le micro, officiant d'ailleurs dans un registre proche de James Lee aujourd'hui, Doug Williams n'a définitivement pas le talent de Mike Flores, et Ryan, Turner et Longstreth n'avaient pas encore le niveau ahurissant qu'on leur connaît actuellement. Le résultat est que ce Origin sonne comme beaucoup d'autres groupes de brutal death, sans vraiment se démarquer de la masse.
Alors que Origin est aujourd'hui incontestablement un des groupes les plus rapides et techniques du metal extrême, il n'en a pas toujours été ainsi. Sur ce premier opus, on ne peut que constater que le groupe cherche encore ses marques, car si la prestation reste très honorable, surtout pour un premier album, on est tout de même loin des critères aussi bien techniques que qualificatifs que l'on connaît aujourd'hui aux bourrins du Kansas. C'est bien du brutal death et l'intension y est, mais on n'est à aucun moment soufflé ou impressionné à l'écoute de ce Origin comme on l'est à celle des opus suivants. Le sentiment de hargne domine, mais les morceaux sont loin d'être aussi rapides qu'aujourd'hui, et l'ensemble est aussi largement moins dense que ce à quoi le groupe nous habituera plus tard. Même les parties de grosse caisse en doubles croches sont minoritaires… c'est vous dire !
Si Origin reste indubitablement un bon album, il est logiquement passé inaperçu à une époque où internet n'était pas répandu, vu que le groupe était quand même dépassé sur tous les plans par certains albums sortis simultanément, que ce soit Gateways To Annihilation, Close To A World Below, Black Seeds Of Vengeance ou Deathmachine pour ne citer que les plus connus. On peut lui reprocher une certaine monotonie, tous les morceaux se ressemblant peu ou prou, mais elle n'a même pas le temps de s'installer tant il passe vite, en un peu moins d'une demie heure. Une salle manie qui ne disparaîtra qu'avec Antithesis et ses trois quarts d'heure.
Bon, ne vous y trompez pas, l'écoute de cet album reste très agréable, mais quand au même moment, un groupe de gamins polonais sortaient le très impressionnant Winds Of Creation, on se dit que même pour un premier album, des musiciens avec un pareil potentiel auraient peut être pu faire mieux.
L'histoire ne retiendra probablement pas ce premier album d'Origin, tant il est vrai que les suivants sont infiniment meilleurs. Toutefois, le groupe avait déjà jeté les bases de son style, qui à force de travail s'est considérablement enrichi. Globalement, cet album éponyme est assez monotone, mais les morceaux « Lethal Manipulation », « Vomit You Out » et « Disease Called Man » viennent tout de même y donner du piment. Et en même temps, comment se fier à cette sale petite vicieuse d'histoire qui ne retient que des trucs complètement absurdes, comme le fait que le viagra aide les hamsters à se remettre du décalage horaire (véridique) ?
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