Temple Of Void - Summoning The Slayer
Chronique
Temple Of Void Summoning The Slayer
Depuis le début de sa carrière commencée il y’a pratiquement dix ans le combo de Detroit reste une énigme pour nombre d’observateurs, tant il est capable de pondre d’excellents morceaux mais aussi de régulièrement s’embourber dans des plans linéaires et ultra-convenus à l’intérêt plus que limité. Si l’on pouvait pardonner cela sur ses deux premiers opus (« Of Terror And The Supernatural »,
« Lords Of Death ») cela était moins le cas sur le suivant (« The World That Was »), où l’on pouvait légitimement s’agacer tant on s’apercevait que certaines erreurs récurrentes continuaient à se faire entendre. Car on sait bien que les mecs sont capables de bien mieux s’ils se décidaient à se lâcher un peu plus, au lieu de cela ceux-ci continuent de proposer des passages joués en boucle sur un tempo bridé de façon trop flagrante, et une fois encore c’est malheureusement cela qui va apparaître en premier lieu et ressortir majoritairement de ce quatrième chapitre (le premier sur son nouveau label).
En effet si tout cela ne va pas trop mal démarrer avec « Behind The Eye » rampant et humide, on va quand même vite se rendre compte qu’il manque un truc pour adhérer totalement au Death/Doom typique de la formation du Michigan tant ça reste balisé et lambda, et ce bien que cela soit bien fait et efficace. Car l’ensemble ne décolle pas vu que ça se montre outrageusement prévisible et surtout rapidement redondant de par ce côté sans surprises où quelques longueurs finissent par se faire inévitablement ressentir, notamment sur le trop long « Deathtouch » qui malgré quelques accélérations (beaucoup trop courtes) s’enlise rapidement dans l’ennui - et ce bien que l’écriture soit plus ambitieuse via l’apport d’ambiances atmosphériques planantes sympathiques et d’arpèges mélodiques déchirant le ciel. D’ailleurs il était dit que le début de ce disque ne serait pas des plus réjouissants tant les mêmes erreurs se retrouvent encore une fois sur « Engulfed », qui malgré des plans qui donnent envie de headbanguer s’éternise inutilement et ce qui aurait dû être une bonne idée à la base avec ce côté suffocant et poisseux se révèle être franchement pénible, malgré les efforts des gars pour essayer de faire émerger tout cela. Car les compos bien qu’étant relativement sur la même base ont néanmoins un peu de personnalité pour bien se différencier les unes des autres et cela est appréciable, surtout pour garder une certaine attention après ce départ relativement mitigé. Heureusement l’intérêt va ensuite remonter avec tout d’abord le très bon « A Sequence Of Rot » putride à souhait et dont l’intense pression progressive (sans pour autant exploser totalement) enserre l’auditeur dans un étau jouissif, surtout de par cette certaine sobriété qui fait plaisir à entendre. D’ailleurs en matière de bonnes choses le summum est atteint dans la foulée sur l’excellent et redoutable « Hex, Curse, & Conjuration » où la vitesse est enfin de retour - et surtout de façon importante, pour un rendu explosif où la brutalité est ici à son paroxysme. Jouant le grand-écart rythmique le quintet démarre pied au plancher avec une grosse rapidité conjuguée à du mid-tempo remuant à souhait – et qu’on aurait franchement aimé entendre plus fréquemment, avant que l’ensemble ne s’alourdisse en retrouvant des plans Doom typiques. Mais à la différence de ce qu’ils ont proposé précédemment ici tout y est totalement fluide et épuré, que ce soit dans l’écriture comme la durée générale et c’est clairement dans ce registre que les Américains maîtrisent le mieux leur musique, où ils devraient se pencher à l’avenir.
Dommage en effet qu’ils n’aient pas plus essayé dans cette voie qui leur sied totalement où lourdeur et brutalité se côtoient très bien et dans une relative fluidité, voie dont ils s’éloignent dès la plage suivante (« The Transcending Horror ») et qui malgré sa superbe guitare plaintive va être là-encore linéaire beaucoup trop rapidement pour être mémorisable. Terminant tout cela par l’outro acoustique riche en atmosphères (« Dissolution ») celle-ci là-encore n’amène rien de plus à un résultat global relativement décevant et en dent de scie, rappelant trop ce qui a déjà dit sur l’entité au sein du webzine comme ailleurs. Comme à chaque fois avec elle on aura donc droit à de bonnes idées mal exploitées et un rendu qui manque d’homogénéité, malgré des moments sympathiques où se l’on surprend à taper du pied et à se faire entraîner dans une certaine fureur bienvenue… même si cela sera trop peu présent pour totalement oublier les points négatifs récurrents. Autant dire qu’avec tout ça la formation ne va pas grimper dans la hiérarchie tant ça fait encore trop preuve d’inconstance et d’immaturité pour qu’on y revienne fréquemment - surtout dans un style si exigeant et concurrentiel, et qui confirme hélas que ça n’est pas encore cette fois que TEMPLE OF VOID réussira à captiver au-delà d’un cercle très restreint d’initiés. Trop de boulot restant encore à accomplir pour sortir de ce relatif anonymat et de ce manque d’intérêt, vu que malgré que tout soit bien en place et exécuté c’est beaucoup trop léger pour espérer mieux que la deuxième division où elle est cantonnée actuellement et pour visiblement encore longtemps si elle ne redresse pas la barre de façon fulgurante.
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