Besna - Zverstvá
Chronique
Besna Zverstvá
Des groupes de BM slovaque, tu ne dois pas en connaître des masses. T’inquiète, moi non plus. Zverstvá est ainsi le premier album des Slovaques de Besna, après un premier EP éponyme sorti en 2018 et une timide collaboration avec un obscur groupe germain.
C’est l’artwork un brin étrange qui a, en premier chef, attiré mon regard. Cette femme stylisée en habit traditionnel, dotée de bois de rennes. Comme une sorte d’icône graphique sur fond marron doux, presque sable. Aux antipodes du BM donc. C’est que Besna, en réalité, n’a de BM qu’un vague terreau musical, qui développe bien davantage une musique aux confins du prog’ et du post… BM donc. Son album est une magnifique découverte.
Ľadovec ouvre l’album sur des notes mélodiques cristallines, magnifiques, emplies d’une tristesse contemplative qui immerge de suite l’auditeur. Les trémolos le disputent progressivement aux roulements de tambours et à une reptation très post de la structure où seule la voix, plus BM, plonge l’auditeur dans le metal le plus sombre (Fúga également). Comme chez Cult of Luna par exemple, pour ne prendre que le plus emblématique, le morceau développe des montées en tension et des explosions successives, sans oublier ces ponts atypiques qui peuplent les titres (sur Ľadovec, les boucles « rondes » au milieu du morceau). Ce schéma constitue le fondement de l’ensemble des titres.
Les influences sont multiples. Les groupes de post-rock sont évidemment appelés en la cause, sans oublier la patte Opeth qui ressort fréquemment des structures (Ľadovec, Zverstvá, Margita) ou encore celle des groupes de post BM à forte ambiance (Der Weg Einer Freheit ou Harakiri for the Sky par exemple). La mélodie est omniprésente, sous tous ses aspects, lente ou enlevée, lourde (Zverstvá, Margita) ou aérienne (Ľadovec, Fúga) ; elle sert de sous-bassement à tous les morceaux.
Variée, la musique de Besna est également technique. Les structures prog’ comme les circonvolutions amènent bien souvent le groupe dans des territoires distincts, au sein même d’un titre (les passages plus bruts de Zverstvá qui enchaînent sur des mélodies profondes et presque ouatées ; Fúga mélange une rythmique assez brute avec des passages ultra aériens), avec un naturel qui n’entraîne aucune cassure, aucune brusquerie. Il est d’ailleurs à noter que le chant en Slovaque n’apporte aucune perturbation tant il se fond dans la structure sans aucune difficulté.
Il est encore à souligner que les enchainements sont particulièrement travaillés, comme le superbe pont dressé entre Margita, et sa fin fragile, et le début ultra technique et nettement plus brut de Revúca, qui créé un contraste fort. La science de la composition transparait de nouveau dans ce soin apporté au tracklist. L’enchaînement pertinent est également à l’honneur entre la fin mélodique et planante, presque jazzy, de Revúca, morceau redevenu apaisé, et le début tout aussi jazzy de Spev drozda.
Ce premier album est magnifique et constitue un vrai coup d’éclat. Equilibré, inspiré et parfaitement immersif, Zverstvá est de nature à rallier à sa cause aussi bien les amateurs d’Opeth que les fans de prog’ mélodique ou de BM à fortes ambiances. Enjoy !
| Raziel 30 Juillet 2022 - 1838 lectures |
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