Flaming Ouroboros - Uphold The Majesty
Chronique
Flaming Ouroboros Uphold The Majesty (EP)
Formé en 2019 dans l’un des cinquante-deux bastions que comptent les États-Unis par un homme se faisant appelé Majesty Ouro, Flaming Ouroboros a sorti il y a un tout petit peu plus d’un an son tout premier EP. Intitulé Uphold The Majesty, celui-ci a connu un chemin relativement classique avec un premier pressage cassette auto-produit auquel à succédé plus récemment via le label Nithstang Productions (Øksehovud, Nächtlich, Talmas, Ceremonial Crypt Desecration...) une édition vinyle d’ores et déjà sold out. Pour tous ceux qui auraient loupé le coche et souhaiteraient néanmoins mettre la main coûte que coûte sur cette sortie, sachez qu’une réédition cassette est également disponible depuis fin septembre via Death Hymns (Moraš, Ancestral Shadows, Nächtlich, Gates Of Dawn, Cursed For Eternity...).
S’il n’est présenté et considéré à juste titre que comme un simple EP, Uphold The Majesty n’en est pas moins conséquent puisque du haut de ses cinq titres celui-ci culmine tout de même à près de trente-cinq minutes. Une première oeuvre généreuse dont l’artwork revu et corrigé dans le cadre de ces récentes rééditions peut légitimement interpeller avec cette rune brandit fièrement. Une rune qui malgré ses origines païennes est devenue depuis la seconde guerre mondiale et son appropriation par les Nazis un symbole fort des mouvements suprémacistes blancs. Les paroles n’étant pas proposées dans la version vinyle (qui n’arbore au passage aucun autre signe tangible), je ne crierai pas nécessairement au feu avant d’avoir vu un semblant de fumée mais une chose est sûre, il ne sera pas question de politique ici.
Alors oui, vous l’avez certainement vu venir, on va évidemment causer Black Metal. Seulement à la différence de bien d’autres one-man band pourtant excellents que l’on a déjà pu évoquer ici même, Flaming Ouroboros possède un petit truc en plus qui tout de suite fait la différence. Pourtant à première vue, ce n’est pas nécessairement le cas. Entre le caractère extrêmement confidentiel qu’entretien ce disque, la production une fois de plus volontairement dépouillée qui, comme souvent, risque d’en refroidir quelques-uns, ces tirages toujours aussi limités et par la force des choses ces prix hallucinants pratiqués par des spéculateurs peu scrupuleux, Uphold The Majesty possède à peu de choses près (le jaune saillant de l’artwork offrant d’emblée la possibilité de se démarquer) toutes les caractéristiques de n’importe quelle autre sortie affublée du sceau "Raw Black Metal".
Alors quoi, comment ce one-man band s’y prend-il pour tirer son épingle du jeu ? Eh bien par un riffing particulièrement mélodique, presque enjoué dirons certains (merci YouTube pour ce fantastique commentaire : "a bunch of shitty blink 182/smashing pumpkins riffs with harsh vocals. not metal. 1/10") mais dont émane néanmoins un puissant sentiment de mélancolie et de triomphe. En effet, comment ne pas se sentir porté par les riffs particulièrement entêtants de "The Flame Still Burns", "Final Destiny" ou "Victory Or Nothing" ? Le genre de mélodies imparables qui vous prend aux tripes et ne vous lâchent plus pendant des semaines et des semaines... Et si "Summer’s Glory" et "Parasitic Aristocracy" peuvent paraître moins flamboyants, ils n’en sont pas moins portés par un riffing toujours très convaincant avec notamment quelques passages mélodiques effectivement bien sentis (les premières secondes de "Summer’s Glory" suivi de cette séquence débutée à 3:22, l’introduction « haut les coeurs » de "Parasitic Aristocracy" ou bien encore ce passage à 3:21). Bref, si vous aimez les mélodies poignantes dans votre Black Metal, Flaming Ouroboros devrait normalement pouvoir répondre à vos attentes et même un peu plus encore.
Pour le reste, en dépit de compositions relativement longues (entre six et huit minutes), c’est bien souvent pied au plancher que Majesty Ouro mène sa barque. Un rythme relativement soutenu sur fond de blasts quasi-interrompus qui pourraient conférer à l’ensemble un côté particulièrement entêtant et presque hypnotique s’ils n’étaient pas habilement contrasté par ces mélodies qui n’ont aucun mal à prendre le dessus. Notons également qu’en dépit de cette caisse claire martelée bien souvent tête dans le guidon, Uphold The Majesty ne manque pas de relief avec par exemple quelques accélérations plus légères comme ces passages en mode tchouka-tchouka sur "The Flame Still Burns" à 5:02, "Final Destiny" à 5:41 ou "Victory Or Nothing" à 3:13 ou "Summer's Glory" à 1:22 ou bien encore toutes ces transitions et autres changements de registres bien plus tranquilles constatés sur "Final Destiny" à 4:41, la première et dernière partie de "Victory Or Nothing", "Summer's Glory" de 3:00 jusqu’à 4:26, le break de "Parasitic Aristocracy" à 2:02 puis plus loins à 2:54...
Porté par de superbes mélodies triomphantes capables de vous élever au-dessus des cieux, le bien nommé Uphold The Majesty n’a aucun mal à séduire et cela dès les premières secondes particulièrement enivrantes de l’excellent "The Flame Still Burns". Il est vrai que les deux derniers titres de ce EP peuvent sembler moins éblouissants avec leurs mélodies plus discrètes et moins entêtantes mais le plaisir n’en reste cependant pas moins entier. À la manière d’un Vothana (pour les riffs et pas pour les idées (enfin je l’espère)), Flaming Ouroboros se distingue de ses pairs grâce à ces atmosphères légères et presque enjouées qui illuminent chacune de ces cinq compositions de manière particulièrement habile et fait ainsi avec cette toute première sortie une entrée particulièrement remarquée dans le petit monde obscur et très fermé du Black Metal de fond de cave...
| AxGxB 28 Octobre 2022 - 912 lectures |
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