Logo vert fluo illisible ? Alors c’est du
slam death. Ne criez pas trop vite au cliché, le quatuor parisien (quintette si je compte le parolier comme membre à part entière) de
XENOTHEORY le revendique lui-même : «
Il s’agit d’un groupe de slamming deathcore ». Je me contente juste de constater que ce genre de groupes a une espèce de fascination pour les coloris on ne peut plus flashy, intuition que j’avais pu confirmer de visu il y a quelques mois lors du passage de
STILLBIRTH et des merveilleux
GUTSLIT à L’International, 5 rue Moret pour être précis. Bref, tout cela pour dire que vous n’écouterez pas
XENOTHEORY par hasard, vous aurez exactement ce que vous attendez, peut-être même plus. Je vais également préciser pour les cancres du fond de la salle, qui auront froid cet hiver du fait de radiateurs plafonnés à 19° comme l’a demandé notre chauffagiste-président (oui c’est possible, coiffeur-astronaute aussi), que « xeno » fait ici référence aux Xénomorphes du film « Alien », la pochette étant suffisamment explicite pour ne pas confondre avec du NS.
Les musiciens étant donc versés dans l’univers de Ridley Scott, pas étonnant que «
Dawn of an Eyeless Realm » soit un concept album amené à être développé dans les sorties futures, ces dix titres n’étant en fait que le premier chapitre de l’histoire qui nous est ici narrée. Le seul réel problème, c’est qu’une fois qu’on a lâché le mot « slam », on a tendance à croire qu’il n’y a pas grand-chose de plus à ajouter.
Oui
XENOTHEORY maîtrise les ralentissements surpuissants, les mosh-parts d’enculés. Oui les guitares sont sous-accordées. Oui tout n’est que rythmiques écrasantes. Oui la production est aussi épaisse qu’une garbure de campagne. Oui le chant est guttural à souhait, et je remercie d’ailleurs le vocaliste de nous épargner les dérives criardes du
deathcore, voire pire, de caler des refrains mélodiques car, cela, c’est vraiment la chienlit du
metal. Mais il n’y a pas que ça. Peut-être est-ce dû à la présence de
Florent Lambert, connu pour son travail dans le groupe de
djent HEPTAEDIUM, mais la musique prend très souvent une tournure futuriste que je pourrais aisément associer aux débuts de
FEAR FACTORY voire au
THE AMENTA de «
Occasus » même si, et j’insiste bien, les Parisiens sont bien plus ancrés dans le
brutal slam death que dans un quelconque délire cybernétique. C’est juste que les claviers apportent une touche d’originalité tout en sachant rester à leur place («
La place du piano, c’est à la cuisine », dixit Philippe Etchebest).
D’autre part, même si cela est sans doute inutile de le préciser, la musique groove à mort. A ce titre, l’introduction pose parfaitement les bases de ce qu’est le reste du disque : trente-six minutes de coups de latte dans la gueule avec notamment une performance vocale que je trouve assez impressionnante. Le timbre est gras, visqueux, tout en restant audible et évitant le piège, parfois facile, du pig squeal.
Même si
XENOTHEORY a encore une marge de progression évidente, son approche du
slam apparaît cependant comme suffisamment intéressante et innovante pour attendre avec une certaine forme d’impatience la suite de cette histoire au pays des Xénomorphes. C’est du solide, largement de quoi évoluer sereinement en deuxième division.
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