Sorti le 25 février 2022,
The Sanctity Of Death s’apprête à souffler dans moins de deux mois sa toute première bougie. Naturellement, si on s’en réfère aux bonnes pratiques relatives au travail "journalistique" que nous tentons quotidiennement de réaliser en ces pages, il aurait fallu que cette chronique soit publiée un petit peu avant ou un petit peu après la sortie de ce deuxième album sauf qu’ayant la main mise sur le sujet et n’étant alors absolument pas disposé à m’en charger, il aura fallu attendre cette fin d’année 2022 (et l’élaboration en "off" d’un bilan devenu un exercice contractuel presque bâclé) pour que je me décide enfin à passer à l’acte. Je tiens néanmoins à préciser que ce retard, vous le devez également un petit peu à mon collègue Sagamore qui par un seul commentaire posté sur le forum en janvier dernier a en effet coupé court à toute envie de m’y frotter. M’enfin bon, peu importe, ce qui est fait est fait...
Premier album intense mais à la fibre mélodique particulièrement développée,
The Spearwound Salvation avait permis de confirmer haut la main les espoirs placés en cette jeune formation suédoise qui à défaut de briller par son originalité et ses prises de risques inexistantes avait su enthousiasmer par son interprétation radicale et bas du front ainsi que par les réminiscences évidentes d’un Watain dans ce que le groupe a (ou avait) de plus dangereux. Trois ans plus tard, le trio reviens à la charge avec ce deuxième album paru une fois de plus sous les couleurs du label suédois Shadow Records. Un disque enregistré par Dan Everth Magnus Andersson (ex-Allegiance, ex-Marduk, ex-Cardinal Sin...), mixé et masterisé par Marco Salluzzo (Demonomancy, Flamekeeper) et illustré par Samuel Thomas (Crucifixion Bell, Gates Of Dawn, Gharmelicht, Hand Of Glory, Solipsism...).
Alors non, comme le suggère effectivement le retard pris dans l’écriture de cette chronique ou bien encore l’évocation de ce commentaire peu engageant de Sagamore,
The Sanctity Of Death ne s’impose pas nécessairement comme le digne héritier de son prédécesseur malgré des qualités une fois de plus évidentes. Une retenue induite en grande partie par une légère baisse de régime constatée à quelques reprises, notamment sur "Sodom Vises Himlafärd", "Tintinnabuli Diaboli" qui fait office d’interlude instrumental ou bien encore l’entêtant "Black Soil Fornification" qui va prendre plaisir à répéter pendant plus de trois minutes le même riff sans y apporter beaucoup de variations. On pourrait également y ajouter certaines idées pas forcément très heureuses à l’image de ces vocalises ecclésiastiques entendues sur « Dies Irae » (surprenantes pour na pas dire un poil gênantes au départ, celles-ci ont néanmoins fait leur chemin depuis pour s’imposer comme une singularité finalement pas si désagréable que cela).
Mais si les séquences où Ultra Silvam lève le pied son effectivement plus nombreuses qu’à l’époque de
The Spearwound Salvation,
The Sanctity Of Death n’en reste pas moins un album toujours très radical que la formation va donc mener pour l’essentiel le couteau entre les dents. On se délectera ainsi une fois de plus de ces fulgurances explosives et chaotiques qui ponctionnent à de nombreuses reprises ces trente-et-une minutes toujours très mouvementées. Oui, les Suédois on un petit peu calmé le jeu avec ces passages évoqués plus haut mais pour autant on ne peut pas dire que le trio soit là pour amuser la galerie. De "Dies Irae" à "The Sanctity Of Death" en passant par "Förintelsens Andeväsen Del II: Den Deicidala Transsubstantiationens Mysterium", "Incarnation Reverse" ou "Of Molded Bread And Rotten Wine", l’auditeur habitué aux déflagrations proposées jusqu’alors par Ultra Silvam appréciera de pouvoir à nouveau en prendre plein les ratiches. Une succession de soufflantes menées à coups de trémolos infernaux, de blasts épileptiques et de solos évidemment bordéliques. Certes, ce deuxième album offre peut-être davantage de contrastes et de nuances mais dans l’ensemble
The Sanctity Of Death demeure un disque particulièrement intense et toujours au bord de la rupture.
Outre ces cavalcades punitives menées avec l’envie évidente d’en découdre, l’album brille une fois encore par ces mélodies hystériques qui le parsèment. De "Dies Irae" à "Sodom Vises Himlafärd" en passant par "The Sanctity Of Death", "Förintelsens Andeväsen Del II: Den Deicidala Transsubstantiationens Mysterium" ou "Of Molded Bread And Rotten Wine", ce deuxième longue-durée est truffé à nouveau de leads et autres solos chaotiques à la fibre épique évidente. Alors forcément, l’effet de surprise s’est quelque peu estompé depuis la sortie de cette première démo en 2017 mais pour autant comment ne pas encore y succomber ?
Déjà inévitable, la comparaison avec Watain s’avère probablement encore plus à propos maintenant que ce dernier a repris du poil de la bête. Car c’est un fait, on entend effectivement beaucoup de Erik et sa bande dans la musique des Suédois, notamment à travers certains riffs ou lorsque le groupe calme le jeu comme c’est le cas à 1:03 sur "Sodom Vises Himlafärd". Pour autant, malgré des liens de parentés évidents, Ultra Silvam continue d’entretenir ici ce qui fait sa particularité depuis ses débuts à savoir ces mélodies intenses et hystériques qui apportent en effet une saveur toute particulièrement au Black Metal autrement balisé des Suédois. Alors c’est vrai, il y a probablement davantage de relief (j’entends par là davantage de ralentissements et de séquences plus en retenues) tout au long de ces trente-et-une minutes mais ce n’est pas pour autant que le Black Metal survolté, primitif et foutraque du trio a perdu de sa superbe (seulement un peu de sa fraîcheur). Oui, j’ai tardé pour m’en rendre compte mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais.
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