Je pense que tout le monde aura compris que le titre «
Slowly We Rock » fait un clin d’œil plus qu’appuyé à
« Slowly We Rot »,
Neil Young avait déjà subi le même genre de détournement avec le « Keep on Rottin in the Free World » de
CARCASS, c’est toujours amusant et ça fait de suite une bonne accroche à peu de frais. Pourtant, les Suédois de
MASSGRAV ne jouent pas du
death metal, c’est encore moins une formation parodique car eux, leur truc, c’est de mélanger un peu de ce bon vieux
rock n’ roll au
powerviolence, le résultat étant pour le moins explosif.
Ok, la pochette ressemble à l’enseigne tape à l’œil d’un salon de tatouage et, je l’avoue, j’avais un putain de gros à priori avant d’écouter l’album. Pour tout dire, je serai tombé sur une illustration pareille chez mon disquaire du temps de ma jeunesse, elle serait restée au fond du bac, cela aurait été une connerie mais je ne l’aurais jamais su. Pourquoi une erreur ? Tout simplement parce que les rockers de Stockholm buttent tout et ce de l’introduction « Bränn östermalm » au vingt-et-unième et dernier titre « är det konstigt? ». Comme annoncé, la musique est un joyeux (car plein de bonne humeur) bordel de
rock passé à la moulinette d’un
punk hardcore ultra violent, en fait complètement
grind dans la vitesse absolue de ses tempos. D’ailleurs, les amateurs du
NASUM de «
Human 2.0 » pourraient être séduits, pour ma part j’y retrouve un peu de la fureur vocale (le duo de voix
Norse et
Ola est un pur régal) ainsi qu’une capacité indéniable à tomber des riffs mémorables, avec en plus ici une espèce de classe ultime des branleurs. Rarement l’expression « power trio » n’aura trouvé meilleure illustration.
Etant donné le genre pratiqué et l’intensité de chacune des compositions, on ne pouvait pas vraiment s’attendre à ce que ces dernières dépassent les deux minutes. Les trois types bastonnent, certes, mais avec une précision de chirurgien, la production en béton mettant parfaitement en exergue chacun des instruments. En effet, si les voix destructrices sont un élément majeur de la musique, il ne faudrait pas pour autant occulter le travail d’abattage dingue réalisé par le batteur qui est un condensé de vitamines, une source d’énergie inépuisable. Du côté des riffs, basse et guitare ont parfaitement retenu les leçons des anciens : oui l’héritage
rock constitue bien le fond même des chansons mais les mecs doivent prendre leur pied uniquement lorsque ça blaste, aussi déploient-ils un arsenal suffisamment costaud pour faire péter Fort Knox.
En synthèse, «
Slowly We Rock » est un album tout simplement jouissif, pouvant jouer le rôle d’anti dépresseur tant son agressivité est positive mais également se substituer à la prise simultanée de deux ou trois modiodal, c’est une branlée mais de celle qui laisse le sourire. Les concerts doivent être une vraie tuerie et ce n’est sans doute pas pour rien que le groupe était programmé à l’
Obscene Extreme en 2013.
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