Depuis 2012, les Japonais d’
EVIL s’évertuent à remettre au goût du jour, si tant est que cela soit nécessaire, le bon vieux
black thrash ancestral, celui des
SABBAT,
ABIGAIL ou autre
SODOM et, nous le comprenons aisément en parcourant rapidement leur discographie, le démoniaque n’est pas un vain mot chez eux étant donné qu’il est présent dans chaque intitulé. Difficile de ne pas savoir ce que l’on va entendre, tout n’est qu’enfer et damnation, tant sur un plan purement visuel que langagier.
Une autre particularité de la formation est d’avoir déjà deux albums live à son actif alors qu’elle ne compte que deux LP « studio », même si cela ne devrait pas être si surprenant que cela venant de l’underground : plus simple (et surtout moins coûteux probablement) de faire la captation d’un concert que de louer un studio. Bref, j’imagine que le label
Nuclear War Now! Productions veut faire prendre l’air à son fond catalogue puisqu’il nous a été demandé de nous intéresser à «
Rites of Evil » (2017), premier « full-length » du groupe. Tâche dont j’ai volontairement choisi de m’acquitter, non je ne suis pas sous la menace d’une maléfique vengeance.
N'ayant jamais été particulièrement friand de ce style de
metal, c’est avec une certaine réserve (voire en traînant les pieds) que j’ai entamé l’écoute, pour être finalement séduit, pour ne pas dire conquis, par ces douze assauts belliqueux expédiés en une trentaine de minutes. Si vous comptez bien, cela fait entre deux et trois minutes par composition, ce qui est largement suffisant pour ce genre musical où la démonstration technique fait systématiquement office de parent pauvre. Par conséquent, c’est vrai que les férus de haute voltige ne trouveront pas grand-chose à manger ici, au contraire des plus rustiques d’entre nous qui pourront savourer la pureté de l’odeur du cuir et du souffre.
Ainsi, sur des tempos assez rapides (mais hélas moins que ceux de «
Possessed by Evil », un petit frère bien plus enragé que son aîné), le quatuor déroule son savoir faire en matière de « couplet refrain couplet solo refrain couplet refrain », guère innovant j’en conviens mais toujours parfaitement efficace dès lors que c’est pratiqué avec dynamisme et tonicité. A titre personnel, j’ai notamment bien accroché sur le chant : globalement rageur et typique du
black thrash mais envoyant aussi à l’occasion quelques hurlements que ne renierait pas
Tom Araya ou encore sachant descendre dans des sonorités proches de celles des débuts de
David Vincent, ce qui confère une aura réellement malfaisante à des morceaux sinon entre trop
black n’ roll pour mes oreilles.
Bien évidemment, les solos sont systématiquement joués le plus en bas du manche possible pour transcrire un sentiment d’hystérie maximal, cela a son charme mais c’en est un dont je me lasse assez vite même s’ils sont ici d’une belle vélocité et, surtout, ne sonnent pas comme une improvisation au cours de laquelle il s’agirait de jouer le plus vite possible sans tenir compte d’une quelconque mélodie… Oui, bon, même là je vais être forcé de me contredire, certains dérapages sentent la roue libre à plein nez mais après tout qu’importe, seul compte le plaisir auditif final.
Etant conscient dans cette niche musicale, la concurrence est on ne peut plus rude, il serait hypocrite de ma part d’encenser
EVIL alors qu’il ne me paraît pas être autre chose qu’une énième formation certes talentueuse mais enfermée dans un carcan bien trop usé. Il demeure cependant une émotion, un parfum qui, l’espace d’un instant fugace, a fait palpiter un peu plus fort mon petit cœur de lapin.
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