Découvert au Black Mass Ritual Fest III et sur l'EP
Ethereal Altars en 2010, Craven Idol s'était depuis fait discret. Si bien que j'avais un peu oublié l'existence des Anglais malgré leur potentiel prometteur. Il a fallu une news de Dark Descent Records annonçant la signature du quatuor il y a quelques mois pour me faire une piqûre de rappel. De quoi me rendre impatient à l'idée d'écouter ce premier full-length des Londoniens baptisé
Towards Eschaton. Et à la vue de la pochette splendide d'un Paolo Girardi au sommet de son art (même s'il recycle quelques plans de
The III Command Of The Absolute Chaos de Blasphemophagher), j'avais déjà envie de mettre une bonne note!
Et bonne note il y a, mais pas que pour l'artwork. Craven Idol signe en effet ici un premier album réussi qui confirme le potentiel de la formation. L'opus présente aussi une évolution logique chez les Anglais. Plus travaillé, plus carré et à la production plus soignée,
Towards Eschaton fait franchir un cap à Craven Idol par rapport à un
Ethereal Altars plus poussiéreux, tout en gardant le même esprit. Car le groupe fait toujours, si ce n'est encore plus, du black/thrash à l'australienne avec juste un peu plus de black et un peu moins d'old-school. Fans de Deströyer 666, réjouissez-vous car Craven Idol joue dans la même cour que la bande à K.K. Warslut, sans atteindre toutefois le génie du riffing ou l'aspect épique prenant des compositions des Australiens. Mais si Craven Idol n'a pas encore l'étoffe d'un grand, il s'en sort déjà très bien. Sur un peu plus d'une demi-heure,
Towards Eschaton enchaîne ainsi les titres efficaces et agressifs au rythme enlevé entre tchouka-tchouka thrash et blast-beats belliqueux ("Golgotha Wounds" remportant la palme du morceau le plus bourrin). Pas mal de breaks plus modérés permettent d'aérer des compositions du coup suffisamment variées, tout comme la présence de légères touches atmosphériques (chants fantomatiques en arrière-plan) qui vient enrichir les morceaux. Le travail sur les ambiances, déjà notable sur
Ethereal Altars, est ainsi à saluer, notamment sur les morceaux "To Summon Mayrion", titre le plus long balancé d'entrée de jeu, et "Codex Of Seven Dooms", pas loin derrière avec tout un tas de bonnes trouvailles.
Par bonnes trouvailles, je veux surtout parler des riffs. La production, l'agressivité, l'efficacité, la rapidité, l'ambiance, la technique, tout ça c'est bien gentil mais au final, ce sont toujours les riffs qui font la différence. Et rayon riffs, Craven Idol est allé à la bonne école. L'école Deströyer 666. L'influence est indéniable mais en grand fan du combo australien, je ne vais pas m'en plaindre. Ça sent donc bon le vieux thrash allemand et ça envoie les tremolos mélodiques à tout va. Soutenus par une rythmique solide, les morceaux trouvent aussi leur intérêt dans les leads en tremolo et les solos chaotico-mélodiques inspirés. Écoutez-moi donc "Left To Die" à 0'22, si c'est pas merveilleux! Il devrait d'ailleurs y en avoir plus des comme ça car quand les Britanniques se mettent à faire de l'épique, ça sonne foutrement bien!
Sans griller la politesse à son mentor principal Deströyer 666, Craven Idol montre assez de qualités sur son premier full-length pour se placer dans les groupes sous surveillance. Je préférais de peu l'EP pour son côté raw et thrash plus prononcé mais ce
Towards Eschaton ne déçoit nullement. Les Anglais ont pris leur temps pour composer cet opus et on peut sentir tout le travail derrière. Car si le black/thrash des Londoniens se veut avant tout tourner vers l'efficacité, ses quelques atours plus mélodiques et atmosphériques lui permettent de voir plus large. D'autant que l'album n'a que peu de réelles faiblesses. Peut-être un manque de passages mémorables ou de tremolos épiques qui donnent envie de bomber le torse. Peut-être aussi une fin un peu "bâclée" sur un "Orgies" pas mauvais mais anecdotique. Mais sinon, avec des bons riffs, du tchouka-tchouka efficace, du blast qui décoiffe, des leads en tremolo inspirées et une voix écorchée mais pas trop typique du genre,
Towards Eschaton a tout ce qu'il faut pour combler les amoureux de black/thrash couillu, de l'inévitable Deströyer 666 à Desaster, en passant par Absu, Razor Of Occam ou Aura Noir.
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