Total Hate - Marching Towards Humanicide
Chronique
Total Hate Marching Towards Humanicide
Malgré une volonté de bien faire intacte et une motivation à toute épreuve jonchée de mouvements de personnels récurrents… ainsi que d’un manque d’intérêt constant de la part du public comme de la presse spécialisée, la formation de l’inamovible Adrastos continue d’exister envers et contre tout ce qui est déjà un miracle en soi. Deux décennies d’existence ponctuée notamment de quatre albums relativement quelconques et lambda, et qui s’ils sont loin d’être totalement foireux n’ont guère d’intérêt tant ça reste beaucoup trop balisé et passe-partout pour captiver au-delà d’un petit nid de supporters peu exigeants. Du coup on ne s’attendait pas à grand-chose de ce cinquième volet qui se révèle être dans la droite ligne des précédents ne va de fait rien amener de neuf à la discographie des Allemands, et ce malgré l’arrivée d’un nouveau guitariste dont l’apport va être inexistant. Car si l’entité signe un de ses disques les plus courts de sa carrière en revanche cette durée raccourcie ne va pas changer grand-chose quant à l’intérêt porté, vu que malgré quelques moments de bravoure le rendu global va être trop inégal pour qu’on en retienne vraiment quelque chose une fois arrivé au bout.
Pourtant cela avait commencé pour le mieux avec le très bon et glacial « Black Division (Annihilate!) » qui va mettre le paquet sur les variations en jouant sur tous les tableaux rythmiques et offrant un rendu à l’ancienne enlevé, violent et cru dans son exécution comme sa production. Si tout cela est totalement classique et presque prévisible on se surprend néanmoins à taper du pied comme secouer la nuque, et cette première composition fait parfaitement le boulot à l’instar de l’épique et efficace « Antichrislem's Realm » qui mise plus sur le mid-tempo et donne ainsi clairement envie d’en découdre. Ce choix guerrier et entraînant ne sera d’ailleurs pas uniquement présent ici vu que « When Satan's Flames Blazed » le reprend également avec la même réussite durant plus de temps, et en le calant entre quelques rasades de blasts bien sentis où la diversité est toujours là en offrant un visage tempétueux et neigeux bien senti et particulièrement plaisant. D’ailleurs il est à noter que comme d’habitude c’est ce visage brutal et expéditif qui sied le mieux au groupe, tant le simple et efficace « Ignited By Hate » colle parfaitement à ce qu’on aime chez le combo, et l’on aimerait que cela dure plus longtemps au lieu de vouloir lever le pied à tout bout de champ.
Car si effectivement cela va donner un soupçon de diversité supplémentaire il va aussi montrer les habituelles faiblesses du groupe dans ce domaine comme sur le redondant et pépère « Res Ad Triarios Rediit » qui manque clairement de couilles, et dont l’écriture simplissime se montre vite linéaire et ennuyeuse tant ça se répète à l’envie. Ce ressenti où la lourdeur donne la sensation de ne jamais vouloir se finir va se retrouver également sur la conclusion intitulée « Marching Towards Humanicide » qui s’étire sans fin et gâche des munitions, tant il y’avait mieux à offrir… surtout que ça partait pourtant de façon intéressante. Mais même quand ça s’excite il y’a parfois de quoi ne pas pavoiser tant « Immersed In Hellfire » est tellement calibré et prévisible qu’il en devient presque caricatural malgré son déchaînement à grande vitesse, joué hélas sans folie et avec un sentiment de pilotage-automatique pesant et permanent. Ces défauts exacerbés ne vont pas faire exception sur le primitif et Punk « Of Worthless Lives » qui se contente de tabasser dans le vide et de reprendre les mêmes riffs en boucle, jusqu’à provoquer un sentiment de saturation tel qu’on a envie de zapper pour passer écouter un autre morceau qu’il soit meilleur… ou pas.
Et même si au final la globalité de ce long-format est moins mitigée que précédemment il n’y a néanmoins que peu de raisons de s’enflammer durablement, tant les bonnes choses sont trop rapidement effacées par une cohorte de plans passe-partout aussitôt oubliés dès qu’on est arrivé à la fin de chacune des compositions ici présentes. S’il est bon de persévérer et de s’accrocher contre vents et marées il est aussi de bon aloi de se poser les bonnes questions… et ce même si elles fâchent, vu qu’après autant d’années ne pas être capable de se transcender et d’offrir autre chose qu’une écriture tellement basique et oubliable devrait être un signal d’alerte. Car faisant partie de la cohorte de noms qui saturent un style qui n’en a clairement pas besoin TOTAL HATE reste (et restera) encore et toujours un honnête artisan de première partie de concert, qui ne prétendra jamais à mieux malgré toute sa bonne volonté. Et sans vouloir paraître désagréable il serait peut-être temps de penser à raccrocher les gants avant de livrer le combat de trop, même s’il est sans doute déjà arrivé depuis un moment… mais ça visiblement les cinq compères de Nuremberg ne s’en sont pas encore aperçus, et c’est vraiment dommage.
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