Afsky - Om hundrede år
Chronique
Afsky Om hundrede år
Avec la sortie du troisième album du Danois AFSKY, la question n’était pas de savoir si la qualité serait au rendez-vous, mais si elle serait au même niveau que sur Sorg (2018) et Ofte jeg drømmer mig død (2020). Ces deux opus, déjà proposés par le label allemand Vendetta, avaient démontré des qualités évidentes, grâce à des compositions à la fois inspirées, travaillées et chargées en émotions. Un naufrage était inimaginable tant Ole Pedersen Luk avait prouvé jusqu’à maintenant la rigueur dans son travail et par conséquent son talent. Seul un changement de style ou d’orientation aurait pu être craint, mais je reste persuadé que le résultat aurait tout de même été qualitatif.
La pochette de ce Om hundrede år a cependant rapidement rassuré sur le contenu, dévoilant un visuel dans la lignée des œuvres passées et respectant cette désormais tradition de peinture mettant en scène la mort. Nous avions ainsi découvert pour Sorg une version noir et blanc du tableau « The Death of Chatterton » d’Henry Wallis (1856), et pour Ofte jeg drømmer mig død ce fut « Udslidt » de Brendekilde (1889). Cette fois-ci c’est un artiste plus contemporain, et surtout plus proche de notre monde musical, qui s’est chargé du visuel. Il s’agit du Belge Kris Verwimp, que l’on a vu officier pour ARKONA, UADA ou encore ABSU. Simple et épurée, au service de l’ambiance et des sensations. Tout à fait comme les compositions, ces 6 nouveaux morceaux magnifiquement orchestrés.
Ils flirtent tous avec les 7 minutes, et ils poursuivent le travail des albums précédents, avec un black metal atmosphérique qui parvient à faire état des douleurs humaines tout en cherchant, et trouvant souvent, des issues aux tourments de l’âme. Les ambiances parviennent constamment à amener l’aurore après la nuit noire, le vent salvateur dans la canicule suffocante, la délivrance après l’ingurgitation du poison... Et cette délivrance n’est pas nécessairement une guérison ou un remède, mais tout simplement la mort libératrice... Les titres de ces morceaux délivrent déjà des clés pour comprendre les messages. Ils sont en danois et signifient : « Mer agitée », « Vent gelé », « Merci pour tout », « Celui qui fut », « L’heure » et « Que la paix soit avec la poussière ». Ce dernier est vraiment sans équivoque possible.
Mais je dois revenir à la problématique de mon introduction, à savoir si le niveau a baissé ou non, si l’on atteint plus un 8, un 9 ou un 10. Et la réponse est simple, ce troisième album peut être considéré comme le meilleur, comme il peut être considéré comme le deuxième ou le troisième meilleur. Cela se joue dans un mouchoir de poche, avec peut-être une légère amélioration dans le son de la production, mais est-ce un argument de « qualité » ? Je trouve tout simplement que les morceaux viennent idéalement compléter le travail d’AFSKY, et qu’ils m’emportent une nouvelle fois très loin... Pas très loin dans le sens « géographique », mais très loin dans le sens des « profondeurs de l’âme ». AFSKY se démarque et le prouve à nouveau. Le livret de son CD est lui aussi fort original dans son format « notice », comme si les paroles apparaissaient dans un mini carnet intime...
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