Alors que le monde entier commence à prendre la mesure du réchauffement climatique et de ses conséquences dramatiques sur notre quotidien (à l’exception de quelques climato-sceptiques qui vous diront en toute décontraction que tout cela n’a rien d’anormal et qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer ni de chercher à changer les choses), les Texans de Frozen Soul poursuivent quant à eux leur immersion en pleine ère glaciaire avec la sortie en mai dernier de leur deuxième album intitulé
Glacial Domination.
Si le line-up n’a pas bougé d’un iota et que l’on retrouve également quelques récidivistes tels que Daniel Schmuck et Jack Control à qui l’on doit une fois encore l’enregistrement, le mixage et le mastering de ce nouvel album, on peut également constater que les Texans se sont entourés pour l’occasion de tout un tas de nouvelles têtes. Le groupe a ainsi confié à James Lollar de GosT le soin d’habiller de ses sonorités Synthwave / Darksynth plus de la moitié de ses onze nouvelles compositions avec ainsi à la clef quelques introductions et conclusions à l’esprit résolument Horror / Sci-Fi 80’s. On retrouve également d’autres pointures tels que John Gallagher de Dying Fetus, Blake Ibanez de Power Trip et Fugitive, Reese Alavi de Creeping Death ou bien encore Matthew K. Heafy de Trivium venus pousser la chansonnette ou bien gratter deux ou trois riffs sur quelques titres de
Glacial Domination ("Morbid Effigy", "Glacial Domination" et "Abominable"). Enfin, notons que c’est cette fois-ci l’artiste américain James Bousema (Municipal Waste, Celestial Sanctuary, Spiritworld, Soulfly...) qui signe l’illustration plutôt réussie (en tout cas bien plus que celle de Velio Josto) de ce nouvel album. Bref, un petit peu de sang neuf pour un album qui, vous vous en doutez probablement déjà, n’affiche pourtant aucun véritables bouleversements.
En effet, le groupe qui rend hommage à Bolt Thrower depuis la sortie de sa première démo en 2019 (
Encased In Ice) continue naturellement de marcher ici dans les pas du célèbre groupe de Coventry sans jamais se soucier une seule seconde de la question de l’originalité. Non, comme toujours, ce qui prévaut chez Frozen Soul c’est bel et bien l’impact de ses compositions, leur efficacité absolument indiscutable et cette sensation finalement pas si désagréable de se faire rouler dessus par un char d’assaut. Bref, pour cette cuvée 2023 les Texans vont donc se contenter (et cela me va évidemment très bien) de reprendre cette formule revue et corrigée qui est la leur (c’est à dire à la fois plus moderne et brutale sans nécessairement briller par leur vitesse d’exécution) pour donner vie à un
Glacial Domination au moins aussi bon si ce n’est meilleur que son prédécesseur.
Car si la production n’est toujours pas le meilleur atout de Frozen Soul (à titre personnel, je ne suis pas spécialement client du son de batterie qui manque un petit peu de caractère et de naturel), ce point de détail est bien vite compensé par tout le reste. On va donc retrouver tout au long de ces quarante-deux minutes ces riffs parpaing qui puent toujours autant le champ de bataille, ces accélérations jamais très virulentes (à l’exception de quelques coups de chaud comme par exemple celui constaté sur l’excellent "Invisible Tormentor" à 0:26) mais qui participent bel et bien à la dynamique imparable de l’album et bien évidemment ce groove belliqueux qui caractérise chacune de ces onze nouvelles compositions (à l’exception de "Annihilation" qui fait ici office d’interlude). Au rayon des nouveautés, car il y en a quand même quelques unes, on remarque que Frozen Soul a finalement cédé à l’appel de la mélodie. On trouve ainsi désormais quelques leads et autres solos mélodiques qui évoquent comme chez Bolt Thrower la désolation, la misère et la défaite ("Invisible Tormentor" à 2:47, "Glacial Domination" à 2:47, "Frozen Soul" à 1:49, "Assimilator" à 1:26) qui apportent davantage de profondeur à l’ensemble sans pour autant nuire à cette atmosphère un poil plus sombre et menaçante qu’entretiennent les Américains depuis leurs débuts.
Ainsi, si la formule employée par Frozen Soul n’a toujours rien de bien sorcier et que les riffs, aussi efficaces soient-ils, s’avèrent effectivement relativement simples et primitifs, on se régalera une fois encore de ces nombreuses séquences au groove toujours aussi irrésistible et efficace. Des instants néandertaliens dénués de toute subtilité mais qui, en tout cas chez les amateurs de mid tempo bien lourdingues et autres accélérations plutôt tranquilles mais entêtantes, ne manqueront pas de susciter quelques mouvements de têtes et autres signes d’approbation entendue. Car de "Invisible Tormentor" à "Arsenal Of War" en passant par "Death And Glory", "Morbid Effigy", "Glacial Domination", "Frozen Soul" ou "Best Served Cold", les occasions de prendre son pied ne manquent pas.
Hormis ces touches mélodiques dispensées régulièrement mais avec toujours une certaine parcimonie, on ne peut pas dire que Frozen Soul ait changé quoi que ce soit à sa formule. Et si la participation de tous ces invités peut interroger, au moins sur le papier, ces collaborations s’avèrent finalement relativement discrètes et intégrées intelligemment afin de ne pas nuire à l’identité des Texans (l'apport des plages Synth / Darkwave s'avère très intéressant en terme d'ambiance). Au moment de conclure, même si je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui chez moi fait cette petite différence, j’ai tout de même le sentiment d’être face à un album un poil plus réussi que son prédécesseur. Peut-être est-ce dû à ces ajouts mélodiques, à l’absence de titres déjà entendus précédemment ou tout bêtement à des compositions tout simplement un poil plus efficaces ? Je ne sais pas... Ce que je sais par contre c’est que
Glacial Domination n’a pas volé sa note et qu’il confirme le plein potentiel des Américains.
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