Eisenkult - Vulgäre, Deutsche Hassmusik
Chronique
Eisenkult Vulgäre, Deutsche Hassmusik
Habitué désormais à revenir aux affaires de façon fréquente et régulière le combo d’outre-Rhin se pointe en ce début d’année avec un nouvel opus qui fait suite au sympathique
« …Vom Himmel, Hoch Herab » publié il y’a dix-huit mois à peine, période où le groupe n’est pas resté inactif loin de là. Outre le Split avec ATRONOS il a vu également l’intégration de Tiwaz au chant (en lieu et place Cernunnos) qui rejoint au sein de l’entité son camarade Valfor - qui évolue avec lui dans ASENHEIM. Autant dire qu’EISENKULT est désormais une vraie affaire de famille vu que ça joue aussi conjointement dans MAVORIM, et que de fait il n’y a pas de grande nouveauté à attendre de ce « Hassmusik » qui reprend les mêmes éléments que ceux de ces prédécesseurs tout en poussant plus loin le délire musical. Car si on sait que le trio a toujours aimé incorporer des éléments bizarres et électroniques dans son écriture il les a franchement poussés ici à leur paroxysme, et cela va s’entendre surtout pour le pire vu qu’il faut bien reconnaître que sur ce coup-là il s’est vraiment planté à vouloir en faire trop… au niveau musical comme vocal.
En effet du côté des claviers ça va dégouliner de passages kitchouilles dégueulasses et d’un chant par moments plus proche du vieux sorcier en fin de vie que du mec possédé faisant allégeance à Satan. Cela va hélas directement s’entendre sur « Der Teufel Hat´s Gesandt », qui fait suite à une introduction où l’orgue et du chœur d’église retentit dans l’assistance où l’on avait l’impression d’être à la messe dominicale. Proposant une rythmique à la fois épique et virulente l’ensemble de cette plage va malheureusement vite être ennuyeux vu que ça manque cruellement de force et de haine, et tout ça sans compter sur ces synthés presque festifs mais en total décalage avec l’ambiance voulue. Un constat qui va se retrouver dès le morceau suivant (« Bizarr Und Erbärmlich ») qui s’il dévoile une certaine simplicité retrouvée au départ va ensuite s’enliser dans du chant clair médiocre posé sur des accents guerriers agréables, mais au manque de puissance latent. Et comme si cela ne suffisait les gars vont surfer sur l’effet de mode nostalgique des années 80 en pondant carrément des grosses ambiances Synthwave qui bien qu’étant relativement bien foutues ne vont jamais trouver leur place entre les guitares énervées et l’entrain généralisé, comme cela va s’entendre sur « Da Ist Nichts » qui rate sa cible en voulant en faire des tonnes. Quant à « Tränensäufer » et « Niederes Gewürm » ils vont presque donner la sensation d’avoir piqué des vieux sons des bornes d’arcade de l’époque, tant ça apparaît au milieu de plans enlevés à la positivité indéniable, vu qu’on y trouve plus de lumière que de noirceur via des ambiances joyeuses et dansantes plus proches de KORPIKLAANI que d’un groupe de Black lambda. Ajoutez à cela un rendu fatiguant et poussif et on obtient une doublette qui loupe totalement sa cible, malgré toute la bonne volonté de ses créateurs qui s’enlisent dans cette soupe dégoulinante et épuisante à écouter.
Pourtant tout n’est pas si négatif et heureusement car on sait bien que les mecs ont quand même suffisamment de vécu pour être capable de faire de bonnes choses, et cela se sent clairement sur « Wer Schlug Deinen Abel Tot? » propice à la rêverie de par ses nappes atmosphériques et son ambiance fantasmagorique qui sent bon NORRHEM et LIMBONIC ART. Sans faire sauter l’auditeur au plafond ces deux compositions dévoilent un équilibre réussi comme le savent faire les deux formations précitées, et même si ça sent le réchauffé ça réussit à envoyer ce qu’il faut d’énergie au milieu d’un rêve nocturne et froid attrayant où l’on passe un bon moment… ressenti partagé sur l’attractif « Te Deum ». Revenant ici à de la sobriété bienvenue les Teutons nous balancent quelque chose de direct, simple et sans fioritures qui sent bon le vieux Punk de par sa simplicité et son envie d’en découdre communicative, et l’on aurait aimé entendre cela plus fréquemment vu que ça fait le boulot comme il faut et sans excès en tous genres.
Car c’est vraiment cela qui au final plombe un long-format déjà de base assez plan-plan et linéaire, et il n’y avait vraiment pas besoin d’en rajouter à travers ses nuées électroniques qui auraient eu toutes leurs places au sein d’un projet spécifiquement dédié. Au lieu de cela on est en présence d’un disque qui n’intéressera personne ou presque et qui anéantira le peu d’intérêt existant pour la formation, et dont les membres feraient mieux de se consacrer pleinement à leurs autres projets respectifs au lieu de persévérer dans cette voie qui ne leur convient pas et où ils ne sont guère à l’aise. Si la précédente sortie avait au moins le bon goût de sortir du classicisme avec un certain talent il n’en est rien ici, la faute aux points précités auparavant et à une écriture assez famélique sur la durée. Bref alors que le Black en Allemagne retrouve des couleurs ça n’est certainement pas avec ça que ses géniteurs vont se faire une place au soleil dans le haut du panier local avec cet enregistrement bancal qui ne servira qu’à remplir les bacs à soldes, tant les rares instants à peu près intéressants sont noyés dans une masse de son qui au mieux servira à s’endormir et au pire filera un mal de crâne… le tout avec un gros sentiment d’énervement à l’écoute de cette tambouille peu ragoûtante et déjà oubliée.
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