Et si la Normandie devenait « The Place to Be » sur la carte du territoire
doom metal à l’ancienne ? En effet,
COSMIC SERPENT débarque avec son premier EP «
Astral Premonitions » et entend bien se faire une place de choix sous le soleil occulte du psychédélisme.
L’aventure est pourtant toute récente, commencée en 2021 avec une simple démo contenant les titres « Psychic Doom » et « A Sigil Among the Stars », disponible aux formats digital et cassette, pour aujourd’hui prendre de l’ampleur avec l’adjonction de « Reborn Terror » et « Through the Void Beyond » pour une durée totale de quarante minutes. On a connu des albums plus courts que ça… Quant au style pratiqué, les musiciens se revendiquent de formations telles que
CANDLEMASS,
BLACK SABBATH,
DARKTHRONE,
CELTIC FROST ou encore
SLEEP, cela suffit amplement pour se faire une idée assez précise de ce que l’on va entendre ici.
De ce que j’ai compris, nous avons affaire à un trio (
Melkor,
Void,
Nihil), les mecs ont plutôt une dégaine à jouer du
death metal, donc de là à penser que le Serpent est le projet annexe de musiciens œuvrant d’habitude dans des univers plus extrêmes, il n’y a qu’un pas (que je ne franchirai pas, par manque d’informations.) En revanche, pour ce qui est des influences citées plus haut, ça vise juste. D’ailleurs, si je devais restreindre un peu, je dirais que ces quatre titres sont un savoureux alliage de
DARKTHRONE, pour le côté cru et dépouillé tant vocalement que musicalement, et d’un vieux
SLEEP, le riff principal d’« A Sigil Among the Stars » étant par exemple très proche de celui du grand classique « Dragonaut ». Le fait d’avoir des modèles ne transforme cependant pas
COSMIC SERPENT en piètre épigone sans âme : l’immersion auditive dans «
Astral Premonitions » est immédiate.
J’aurais pourtant bien quelques réserves à émettre. Ainsi, les quelques passages en chant clair, même si j’en saisi l’utilité, sont bien moins percutants et intéressants que ceux en voix « rauque » car l’équilibre entre un reste de mélodie et le registre définitivement
black est parfaitement maintenu, cela donnant une vraie particularité aux morceaux. Également, la production manque un peu de profondeur : j’aurais apprécié davantage de puissance sur certains riffs qui ne prennent pas l’ampleur qu’ils méritent, ou encore une meilleure mise en évidence des quelques claviers dont les nappes sont trop noyées dans la masse pour exprimer pleinement leur fort potentiel atmosphérique. Mais peut-être sont-ce justement ces menues imperfections qui font l’identité même des Normands, leur authenticité n’étant à aucun moment remise en cause compte-tenu de la justesse de l’écriture. Jamais dans le cliché, souvent dans l’hommage certes, on sent une grande rigueur dans la construction des titres, tous faisant entre 8 et onze minutes.
Si au lieu de s’orienter vers le
punk rock,
DARKTHRONE avait opté pour le
doom, peut-être qu’
« Astral Fortress » aurait sonné comme «
Astral Premonitions », il demeure que l’EP est une carte de visite plus que sérieuse afin de démarcher d’éventuels labels, si tant est que le groupe recherche une signature, et si les prochaines sorties sont de ce niveau, à deux ou trois améliorations près, cela pourrait donner quelque chose de grand. Dans tous les cas, il y a là pour les amateurs de ce style largement de quoi fonder de grands espoirs.
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