Les amateurs de Type O Negative qui lisent Thrashocore le savent très bien, la discographie du groupe a été plutôt bien couverte ici même puisqu’aucun album ne manque à l’appel. Alors certains vont me dire que la discographie d’un groupe ne se limite pas seulement aux seuls albums studios et qu’à cela s’y ajoute également tous les à-côtés, souvent nombreux et variés, dispensés au fil des années. Sauf que dans le cas des New-Yorkais, on en compte quand même un sacré paquet (pas moins de quatorze singles par exemple) et qu’à vrai dire, la plupart ne sont pas particulièrement indispensables à moins d’être un de ces collectionneurs aveugles et acharnés... Mais s’il n’a jamais été question que je me penche sur le sujet, il me restait tout de même une sortie à voir avant d’en finir avec le chapitre Type O Negative.
Sortie le 31 octobre 2000 sur Roadrunner Records,
The Least Worst Of (on ne manquera pas d’apprécier la petite pointe d’autodérision si chère aux New-Yorkais) est une compilation à l’intérêt relativement limité puisque l’on y trouve quand même beaucoup de titres déjà présents sur albums. Ces derniers sont néanmoins proposés ici soit dans des versions "radio edit", c’est à dire tronqués de plusieurs secondes voire minutes, soit avec des mixages sensiblement différents. De "Everyone I Love Is Dead" à "Black No. 1" en passant par "Love You To Death", "Christian Woman" ou "Everything Dies", toutes ces compositions se retrouvent débarrassées de séquences parfois pas très utiles (on pense notamment à ce long sample servant d’introduction sur "Everything Dies") ou de passages pris plus ou moins au hasard afin d’en réduire significativement la durée. Un titre comme "Love You To Death" se voit ainsi raccourci de plusieurs minutes... Sans crier au scandal (même si on n’e n’est pas loin), on préfèrera se contenter des versions originales bien plus fidèles à la vision première du groupe. D’autres titres, là encore bien connus, sont proposés quant à eux dans des versions aux mixages légèrement différents comme par exemple "My Girlfriend’s Girlfriend (Cheese Organ Mix)" ou "Cinnamon Girl (Depressed Mode Mix) (Neil Young Cover)". Pour le premier, la batterie à notamment disparue de l’introduction alors que le clavier occupe désormais l’espace central. Le second revêt quant à lui des sonorités électro et des arrangements bien moins plaisants que la version proposée initialement sur
October Rust. Du coup, si l’exercice peut sembler sympathique, ces deux titres ne font là encore pas le poids face aux versions initialement présentées sur album.
Vous l’aurez compris, l’intérêt de cette compilation réside évidemment ailleurs et notamment dans ces quelques titres inédits que l’on va retrouver disséminés tout au long de ces soixante dix huit minutes. Tous ne se valent pas forcément et certains en bons "b-side" font davantage figure de sympathique défouloir qu’autre chose. On pense par exemple à "Hey Pete (Pete's Ego Trip Version)" qui n’est autre qu’une relecture du célèbre "Hey Joe" écrit et composé par Billy Roberts mais rendue célèbre par Jimmy Hendrix. On trouve également une interprétation nouvelle du titre "Black Sabbath (From The Satanic Perspective)" que Type O Negative reprenait déjà dans sa forme originale sur la compilation
Nativity in Black (Nativity in Black: A Tribute To Black Sabbath) sortie en 1994 (et quelle reprise ! Du genre à vous glacer le sang de terreur). Sur cette version, le groupe y adopte un autre point de vue, celui de Satan. Reste alors les titres "It's Never Enough", "12 Black Rainbows" et "Stay Out Of My Dreams" tous les trois issus des sessions d’enregistrement de
World Coming Down (et cela s’entend très largement, que ce soit en terme de production ou de composition) mais qui pour des raisons de place n’ont tout simplement pas été retenus. Pour autant, ces derniers n’ont pas à rougir de quoi que ce soit même si effectivement ils ne sont peut-être pas tout à fait du même niveau qualitatif que les titres présents sur l’album (même si "12 Black Rainbows" aurait à mon avis bien mérité d’y figurer).
Destiné essentiellement aux fans de la première heure, cette compilation n’est pas ce que l’on peut appeler un indispensable de Type O Negative. Pour autant, en dépit de ces "radio edit" et "alternate mix" qui en ce qui me concerne n’ont pas véritablement d’intérêt si ce n’est me procurer l’impression d’évoluer dans une dimension parallèle, ce sont surtout ces quelques inédits qui constituent la force de
The Least Worst Of. De cette reprise de Black Sabbath toujours aussi terrifiante mais brillamment détournée à cette version légère et sympathique de "Hey Joe" en passant par ces chutes de qualité issues de
World Coming Down, ces cinq titres suffisent amplement à justifier l’achat de cette dite compilation. Et maintenant que nous en avons terminé avec la discographie du groupe de Brooklyn, on va pouvoir passer à celle de Carnivore !
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