Chronique
Temtris Khaos Divine
Il y’a des habitudes qui ne changent pas et auxquelles on est habitué comme par exemple le défilé du 14 juillet, le passage annuel de Papa Noël, le retour des hirondelles... et l’on pourrait aller très loin comme ça dans ces évènements routiniers bons comme mauvais. Et parmi ceux que l’on redoute il y’a chaque nouvelle sortie du combo de Sydney, tant celui-ci nous abreuve régulièrement de disques très dispensables et ennuyeux, où leur durée excessive conjuguée à morceaux généralement patauds finissent d’achever les derniers téméraires qui osent encore se force à les écouter. Pourtant si cette pléthore d’albums très moyens était jusque-là une constante on pouvait se demander si les choses n’allaient pas changer, en effet pour la première fois de son histoire la formation a enchaîné deux opus consécutifs avec les mêmes membres et du coup les plus optimistes d’entre-nous se disaient que cela ne pourrait qu’avoir un impact positif sur ce septième long-format, qui intervient presque deux ans tout pile après l’inégal
« Ritual Warfare ».
Malheureusement une fois encore la déception va rapidement intervenir car si le classique et rampant « Khaos Divine » (aux légers accents JUDAS PRIEST) va faire relativement bien le boulot, dès la plage suivante (« Eternal Death Machine ») ça va nettement se compliquer tant ça va être redondant au possible et beaucoup trop plan-plan pour qu’on s’y attarde. Tout ça avec évidemment des longueurs excessives et une voix forcée et surmixée qui file vite mal à la tête malgré sa justesse... constat que l’on pourra facilement reprendre pour le tout aussi décevant « Dreams Or Reality » (malgré un certain dynamisme), et l’interminable « The Lies Become The Truth » à l’essoufflement progressif et manque d’idées criant. Et même quand l’entité propose des plans intéressants ceux-ci vont se montrer trop mal exploités pour franchement convaincre, et c’est dommage car « The Path » avait tout pour être accrocheur de par sa mélodie affirmée et son côté power-balade très agréable (aidé par un long solo impeccable), mais où hélas tout tombe comme un cheveu sur la soupe et se traîne à n’en plus finir ce qui est regrettable vu qu’il y’avait ici du potentiel.
Pourtant alors qu’on croyait que le dernier tiers de cette galette allait finir de s’enliser dans des abîmes d’ennui on va surpris de voir que l’intérêt remonte via d’abord le sympathique et entraînant « Revenge » où l’alternance rythmique se fait facilement et sans heurts, avant que l’intensité ne monte en flèche sur l’énergique et réussi « Evolution Of Hate » tout en variations et fort sympathique au demeurant. Enfin on regrettera que la bande n’ait pas plus souvent essayé l’agressivité de la conclusion « Ground Zero » qui tabasse comme il faut et lâche enfin les chevaux, en proposant un côté virulent débridé et rentre-dedans appréciable qui défoule et fait plaisir par où ça passe. Malheureusement trop souvent le train de sénateur a annihilé les bonnes idées en faisant sérieusement décrocher l’intérêt général, et de fait c’est franchement énervant vu qu’on constate que les Australiens savent faire ce qu’il faut pour être efficaces, mais s’obstinent encore à toujours à en faire des caisses dans tous les domaines, plutôt que d’aller vers une écriture plus condensée. Bref rien de nouveau sous le chaud soleil de l’outback et c’est dommage tant les points à revoir n’ont cessé d’être dits précédemment mais qu’au final rien ne change, vu que l’entité est visiblement sourde à cela et préfère rester à arpenter les pubs malfamés de son arrière-pays tels qu’on les voit dans "Crocodile Dundee", "Road House", et encore dans les films de la paire Terence Hill/Bud Spencer.
Autant dire que c’est vraiment agaçant car techniquement il n’y a rien dire aux mecs qui ont le niveau et pourraient facilement jouer au sein de noms plus prestigieux, et si l’on peut leur conseiller quelque chose c’est qu’ils feraient sans doute mieux de laisser le binôme historique à ses mauvaises habitudes tant il y’a de quoi être frustré. Inégal au possible et noyé dans la masse des sorties de deuxième et troisième division ce cru 2023 de TEMTRIS maintient ses créateurs dans cet underground grouillant où ils vivotent depuis maintenant plus de deux décennies, sans jamais parvenir à en émerger. Mais comme apparemment cela ne semble pas leur poser de problème il est quasiment certain qu’on fera encore une fois le même constat pour le prochain enregistrement, qui sera à coup sûr tout aussi raté et oublié en moins de temps qu’il n’en faut pour s’enfiler une bière bas-de-gamme, que l’on s’enquillera faut de mieux au moment présent.
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