Frozen Wreath - Mea Culpa
Chronique
Frozen Wreath Mea Culpa
Je ne suis pas sûr que beaucoup aient déjà prêté leurs oreilles à un groupe avec Roland Neubauer. Et pourtant on retrouve le Hongrois dans trois formations, qu’il soutient lui-même au sein de son label fondé en 2017 : Filosofem Records. N’essayez pas d’intégrer son écurie, il s’occupe uniquement des projets auxquels il participe. Il y a d’abord VRAG, son espace perso créé en 2010 et qui a sorti 3 albums jusqu’à maintenant. Puis il y a WITCHER, 3 albums aussi depuis 2010, mais dans lequel la claviériste Karola Gere est en renfort. Et il y a donc FROZEN WREATH, né bien plus récemment, en 2020, dans lequel Roland ne fait que les vocaux. La musique est quant à elle signée Zoltán Szele, un ancien de la scène qui joue aussi pour DE PROFUNDIS. Avec FROZEN WREATH, les deux hommes avaient déjà proposé Memento Mori en 2021, un opus qui montrait de belles choses, avec des compositions où le black metal était savamment trempé dans l’atmosphérique. On pouvait juste lui reprocher des moyens et des ambiances (volontairement) limités.
Voici venir un deuxième album, Mea Culpa, qui avance les mêmes envies, les mêmes ambiances et le même résultat. Il totalise 50 minutes avec 7 compositions toutes interprêtées en hongrois. Elles ont des noms qui sont tout aussi dépressives que ce que la pochette laissait entrevoir puisqu’ils se traduisent par « Je suis fautif », « Délivre-moi du mal », « Je n’oublierai jamais », « Lettre d’adieu »... Et cela faisait longtemps que je n’avais pas eu affaire à un album avec une musique aussi éloignée de ses thématiques. Elle n’a absolument rien de dépressif, et elle est dans son ensemble bien plus « classique », avec de gros accents occultes, sur lesquels des mélodies au piano ou à la guitare se greffent pour ajouter de la clarté. On trouve bien plus de ressemblances avec OPERA IX qu’avec MAKE A CHANGE, KILL YOURSELF... Oui, c’est bien le groupe dans lequel officiait Cadaveria qui revient à l’esprit la plupart du temps. Sauf que FROZEN WREATH se montre parfois inattendu et place des parties vocales déclamées, des choeurs, des instruments variés, comme un violon, qui caressent momentanément l’âme. Ce sont des moments de douceur totale, un tantinet naïve mais touchante. Ces effets donnent un énorme intérêt aux morceaux, et l’efficacité est flagrante sur « Vénülő kezek » et « Az én vétkem », qui parviennent à parler au coeur.
Par contre, cet album ne bénéficie pas d’une production à la hauteur des envies et de l’ambition des musiciens. Ce sera un problème pour ceux qui réclament un son actuel, mais de mon côté j’ai apprécié ce côté humain. Cela rajoute même en sincérité, et crée un charme certain. Mea Culpa manque juste un peu d’homogénéité pour que je l’apprécie encore plus. Certains passages veulent bourriner mais n’apportent pas grand chose. C’est le cas sur « Szabadíts meg a gonosztól » ou « Nem felejtek », qui ne m’ont pas convaincu. En tout cas j’ai passé de bons moments en écoutant l’album à plusieurs reprises, et je le remettrai avec plaisir lorque j’aurais envie de retrouver un peu de légèreté.
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