Les Suédois de
BERGSVRIDEN (j’ai toujours autant de difficulté à écrire plusieurs consonnes à la suite) ne sont pas des inconnus en ces pages puisqu’en 2022
Sakrifiss promouvait
« Gastkramad », le troisième et dernier album en date de la formation après «
Hellsemyr » (2017) et «
Skogens trolska fasa ». Il concluait alors son analyse par ces mots : «
si la progression du groupe se poursuit, la suite devrait être vraiment excellente ».
N'ayant pas écouté le passé, je ne saurais dire si «
Uråldrad », la fameuse suite, se situe en-dessous, au-dessus ou au même niveau que les sorties précédentes. Il reste que mes oreilles ont été particulièrement séduites par ce qu’elles ont pu entendre. En effet, étant toujours quelque peu méfiant dès lors que je lis l’étiquette
black folk metal, je craignais une musique de kermesse ou de fêtes aux
köttbullar med lingonsylt mais les six compositions offertes ici me détrompent très rapidement. A l’image de cette pochette sobre (pour ne pas dire ultra classique voire clichée), le trio compose avant tout un
black metal mélodique typique de son pays, froid, clair dans ses sonorités, et où les instruments dits traditionnels (flûte, accordéon…) ne sont finalement qu’un arrière-plan, jamais une fin en soi. Pour le dire autrement, je comprends que le folklore n’est pas une fin en soi mais un élément naturel nécessaire à la façon de s’exprimer de ces musiciens, au même titre que l’électricité qui alimente les guitares ou les cordes d’une basse… Je ne sais pas si je suis bien clair dans mon ressenti. Quoi qu’il en soit, « mélodique » ne signifie pas non plus « joyeux ». Si
BERGSVRIDEN nous convie à une promenade en forêt, c’est pour guerroyer, dans l’allégresse certes (« Strandvaskaren ») mais aussi et surtout dans le sang.
Je lis que la formation est parfois comparée à
FINNTROLL, je peux le comprendre mais la musique ici présente est davantage ancrée dans le vieux
black suédois avec une dimension mélancolique très marquée dans les harmonies ainsi que dans les lignes de chant. De plus, les compositeurs concluent par un titre fantastique, l’excellent « Som genom ett trollslag » dont le riff introductif complétement épique rachète à lui seul les quelques baisses d’inspirations de l’EP. Car oui même s’il n’y a que six morceaux, tout n’est malheureusement pas de ce niveau, ce qui m’amène à deux choses : d’une, si
BERGSVRIDEN n’écrivait que des chansons de cette trempe, chacune de ses sorties serait un monument de
black metal mélodique et, de deux, tant que ce ne sera pas le cas, ses membres seront condamnés à hanter les basses-fosses de la seconde division, position certes enviable et très honorable mais qui me semble un peu triste au regard de ce dont ils sont capables.
Si j’ai aimé ? En définitive, oui, dans la mesure où il n’y a guère plus de quinze minutes de musique, que c’est stylistiquement très varié avec quelques pics dantesques d’inspiration. Cependant, le manque de constance pourrait s’avérer pénalisant sur la longueur. Un disque pour découvrir donc, se familiariser de la meilleure des façons avec ce genre.
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