C’est qu’on y prendrait goût au
folk black metal de
BERGSVRIDEN, engeance suédoise active depuis 2013 et qui avec ce «
I haggans afton » vient de sortir son quatrième LP. Aucun changement majeur à noter par rapport à ce que nous avions pu dire au sujet de
« Gastkramad » (2022) puis de
« Uraldrad », le trio joue toujours ce qu’il maîtrise le mieux, à savoir un
black principalement rapide, épique, mélodique, aux touches subtiles de
folk disséminées avec parcimonie (« En ryslig haggas spel ») et qui ne relèvent jamais d’un esprit festif. Il faut dire qu’au regard de la pochette inquiétante, nous imaginions mal des vagues d’allégresse submerger nos enceintes durant l’audition.
Ainsi, les trois musiciens s’acquittent de leur tâche avec sérieux, abnégation, respect du patrimoine. Sans aucune surprise certes mais en attend-on réellement de ce genre de projet que l’on sait installé dans un classicisme rigoureux ? À la limite, les guitares dissonantes de la conclusion « Ödemark och dimma » pourraient sonner un peu différemment du reste de l’album mais cette composition frontale de deux minutes semble davantage être là pour clore les débats sur un dernier coup de hache, pendant agressif du tout en atmosphère « I jord och sten » introductif.
Entre ces deux pièces, nous avons la possibilité de nous repaître d’environ trente minutes de
black metal pur jus, bien entendu profondément suédois, qui semble néanmoins atteindre ses limites créatives. En effet, je ne retrouve pas la grandeur d’un morceau tel que « Som genom ett trollslag » et si les neuf morceaux sont parfaitement homogènes en termes de qualité, aucun cependant ne contient un élément vraiment différenciant, une chute de température vers le zéro absolu, un apport de mysticisme en rapport avec les thèmes abordés… Cela dit, le concept a été jugé suffisamment de qualité pour intégrer le catalogue
Dukstone (où l’on retrouve
ABORYM,
BE PERSECUTED ou
GORGON), acte suffisamment significatif pour parler en faveur de la qualité du LP. Je trouve juste que, sans décevoir, il reste un peu trop sur une même ligne directrice alors que j’espérais être davantage transporté. Je souhaitais ressentir de l’angoisse (l’illustration) alors que c’est en définitive plutôt le sentiment de suivre une quête qui domine.
Petite parenthèse mais comme durant la période où j’écoutais ce disque je souffrais le martyre d’un rhume carabiné me laissant sans goût, sans odorat et les oreilles partiellement bouchées, il est possible que mon jugement d’habitude affirmé en soit affecté.
Par conséquent, nous apprécierons «
I haggans afton » pour ce qu’il est au plus profond de son être : un témoignage authentique d’un style immuable, empreint d’une certaine noblesse de sentiments mais souvent rattrapé par ses penchants belliqueux, les chansons étant plus bagarreuses qu’amicales. Et si je n’ai sans doute pas pris la pleine mesure de cette parution, c’est sans doute aussi en partie à cause du climat : 30° et un grand soleil, ça ne fonctionne pas avec le
black des forêts enneigées, aussi je ne doute pas que si je le ressors début novembre je lui trouverai immédiatement une toute autre saveur, bien plus en adéquation avec l’air du temps.
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