Si vous pensiez qu'après le live acoustique
"Sleepy Buildings", Century Media en avait terminé avec l'exploitation du filon The Gathering, vous vous trompiez. Et ça ne m'étonnerait pas que cela dure encore et encore étant donné que la firme allemande possède une bonne partie des perles du groupe. Voici donc que l'ancien label des hollandais nous propose un double album plein à craquer de b-sides et de raretés, intitulé très justement "Accessories - Rarities & B-Sides". Et quand je dis très justement, j'inclus également le premier terme puisque j'aime autant que vous sachiez tout de suite que si vous n'êtes pas un "die-hard" fan de The Gathering, vous n'y trouverez rien de transcendant. Dans le cas contraire, Century Media et le groupe vous ont concocté une petite séquence émotions qu'ils gardaient bien sagement dans leur grenier depuis quelques années.
L'objet :
Si vous aimez vraiment The Gathering, vous serez sûrement très heureux de voir que Century Media ne s'est pas foutu de votre gueule. Ce double album fait parti des plus beaux packages qu'il m'ait été donné de voir, de très bon goût, au design et aux couleurs absolument somptueuses. Il est clair qu'un digipack n'aurait pas été de refus, mais en contre-partie, le prix de ce double album est plutôt sympa (comptez le prix d'un simple album). Le livret reprend l'ensemble des titres de la compilation et offre pour chacune de ses parties, des commentaires très instructifs du groupe et de ceux qui ont collaboré à la production des morceaux. On regrettera simplement le manque de photos et l'absence de commentaires les concernant, chose qui n'aurait pas coûté beaucoup plus cher.
Les B-Sides :
Totalement inutile pour ceux qui possèdent déjà tous les singles du groupe, ce disque comprend tout simplement la majeure partie des faces B que le groupe a sorti durant sa période Century Media, c'est-à-dire de
"Mandylion" (1995) à
"if_then_else" (2000). On y trouve quelques lives dont une bonne partie sont extraits de
"Mandylion", des versions démo ou alternatives de certains morceaux ("Shrink", "Confusion", "Third Chance"), des covers de groupes qui ont influencé la musique des hollandais (Dead Can Dance, Slowdive, Talk Talk) ainsi que deux autres productions : "Adrenaline", un titre de l'époque
"Mandylion" à la base taillé pour la scène et le thème du court-métrage belge "The Cyclist" réalisé par un certain Jacques Presser. Beaucoup de choses donc et pour moi qui n'avait pas entendu les singles du groupe, pas mal de nouveautés. Les lives sont très bons dans l'ensemble, excepté ceux enregistrés avec le Metropolis Orchestra (apparemment l'orchestre pop le plus connu des Pays-Bas) dont l'interprétation laisse franchement à désirer. Les covers sont également très bonnes : le groupe s'approprie totalement la musique a tel point qu'on croirait qu'il s'agit de leurs compositions, notamment pour un inculte comme moi qui ne connaît pas les originaux... J'ai été par contre un peu déçu par "Adrenaline" qui a mal vieilli à cause notamment du clavier ; on reconnaît par contre bien l'époque
"Mandylion" du groupe et leur manière de composer qui a produit un grand nombre de merveilles. Quant au thème du film "The Cyclist", on est tout à fait dans l'époque
"if_then_else" et ses ballades énigmatiques, planantes et reposantes : tout simplement beau quoi. Un premier CD globalement bon donc et puis ça fait toujours autant plaisir de redécouvrir les anciens titres du groupe qui auront marqué le metal gothique à jamais.
Les Raretés :
Le second CD est par contre un peu plus décevant. Si vous vous attendiez comme moi à du neuf, il y aurait vraiment de quoi être déçu. Pour faire simple, on trouve deux parties sur ce deuxième disque. La première concerne une session studio réalisée pour la démo de
"Nighttime Birds", en compagnie d'un certain Eroc qui travaillait aux Woodhouse Studios à cette époque. Une personne assez connue apparemment avec qui le groupe a mixé la majeure partie des titres de
"Nighttime Birds", donnant des versions alternatives parfois meilleures et parfois moins bonnes que les originaux, mais jamais totalement différentes. La nouveauté réside en réalité dans deux pitoyables instrumentales effectivement inédites et on comprend pourquoi. La seconde partie est en réalité une pré-production de l'album
"How To Measure A Planet?" enregistrée en 1998 dans un studio aujourd'hui oublié du groupe et situé si j'ai bien compris sur une île du nord des Pays-Bas. Comme pour la première partie, on se retrouve avec des versions alternatives des titres de l'album, plus ou moins bonnes mais dans l'ensemble très agréables (The Gatheriiiiiiiing quoi :D). Il s'agit également de la dernière collaboration du groupe avec Jelmer Wiersma d'où le côté sentimental que le groupe porte à cette session.
Comme je le disais en introduction, un double album "accessoire" pour les simples adorateurs du combo hollandais, avec beaucoup de musique pour peu de nouveautés. Les "die-hard" fans apprécieront l'objet au design très léché et la redécouverte des incontournables du groupe sous un nouvel angle. Et dans tous les cas, cela reste beau, touchant et grand, venant nous rappeler à quel point le groupe a fait preuve de génie et d'audace dans tous les stades de son évolution, gérant sa carrière avec une grande lucidité et un grand professionnalisme. Mais à force de ressortir des lives et des trucs de derrière les fagots, on pourrait bien se demander ce que devient le nouvel album...
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