The Gathering - Mandylion
Chronique
The Gathering Mandylion
On a souvent l'habitude d'assimiler "Mandylion" au début de la carrière du groupe hollandais, ce qui n'est pas tout à fait juste puisqu'il s'agit en réalité de leur troisième album, les deux premiers,
"Always..." et
"Almost A Dance" étant sortis respectivement en 1992 et 1994. Mais bon, dans un sens c'est bien compréhensible et finalement presque justifié puisqu'il est le premier album a avoir Anneke Van Giersbergen au micro, dont les avantages vocaux sont non négligeables et qui vont se révéler même comme essentiels jusqu'à faire de l'ombre aux débuts du combo. Et pour cette première collaboration avec leur nouvelle chanteuse, le groupe a mis les petits plats dans les grands et nous déballe un album quasi-parfait sans même crier gare.
Car sachez que beaucoup de fans du groupe et d'adeptes du metal gothique n'ont d'yeux que pour CET album de leur discographie, ce qui est loin d'être infondé. Dès les premières minutes de "Strange Machines", The Gathering arrive à capter et à transcender l'auditeur, et la voix d'Anneke n'y est pas pour rien. On y découvre une femme à la voix puissante, envoûtante et surtout parfaitement maîtrisée à tel point qu'il est impossible d'entrevoir les limites de ses capacités vocales. Les lignes de chants sont absolument magnifiques et d'une précision telle qu'elles se révèlent comme une évidence à leur écoute. Musicalement, rien de bien original pour notre époque (ce qui n'était probablement pas le cas il y a dix ans) mais un style reconnaissable entre tous, relevant tout simplement du génie de composition des auteurs. Le groupe allie puissance et sensibilité, avec d'un côté de bons gros murs de guitares et une batterie bien lourde, et de l'autre côté, la voix d'Anneke et le clavier, omniprésent sur tout l'album et dont le rôle est loin d'être second. Il y règne une ambiance très planante et posée, d'une tristesse penchant plus vers la nostalgie que la dépression (rien à voir avec du doom), très touchante et poignante à l'image des titres "In Motion #1 et #2" (qui font parti des plus beaux morceaux du groupe pour moi), "Leaves" franchement à pleurer. C'est également le dernier The Gathering qui possède des morceaux aux passages plus violents comme sur "Eléanor" et "Strange Machines" où l'on pourrait carrément bouger les cheveux dans tous les sens (enfin vous voyez ce que je veux dire :D). Et comment évoquer cet album sans parler de la sublime quasi-instrumentale "Sand & Mercury" de presque 10 minutes, un des chef d'oeuvres du groupe (dont le nom a été repris pour le site français du groupe) : quand la voix d'Anneke entre dans le morceau à 6 minutes, ça vous remonte à chaque fois dans le dos... rrraaaahhh :)
Jouissant d'une production plutôt bonne, les seuls défauts de cet album résident finalement dans la pochette franchement immonde (ils n'ont jamais été vraiment doués pour ça d'ailleurs, excepté sur les dernières productions), et sur certaines longueurs que l'on retrouve sur le morceau "Mandylion" par exemple. Avec ce deuxième album, The Gathering s'impose d'emblée comme un groupe incontournable de la scène metal gothique et marque l'histoire même de ce style en nous offrant l'album quasi-parfait que l'on peut écouter et réécouter sans se lasser, et que personne n'attendait vraiment (d'où une double surprise). A chaque fois, c'est la même magie, les mêmes émotions qui vous prennent aux tripes, le genre d'albums où vous réalisez au bout d'un moment que vous avez l'air con à rester planté là, devant votre chaîne, sans rien faire d'autre que de vous laisser guider par la musique. Et c'est exactement à ce moment là que vous vous dites que ceux qui n'ont pas connu ça, ne peuvent pas comprendre...
| Dead 16 Décembre 2004 - 3647 lectures |
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