Flowing Tears - Invanity

Depuis le sortie de "Razorbliss" en 2004, on ne peut pas dire que Flowing Tears brille par une actualité florissante. La petite nouvelle Helen Vogt n'a apparemment pas redonné d'inspiration aux allemands, à moins que la composition du nouvel album ait été retardée par la fin de leur contrat avec Century Media ou encore l'implication de Benjamin Buss et Stefan Gemballa dans le projet Powerwolf (quel nom de groupe pourri quand même). Mais tout semble rentrer dans l'ordre cette année avec quelques nouvelles rassurantes quant à l'avenir du groupe : une signature chez Ascendance Records, nouveau label de metal à chanteuse de Lee Barrett (fondateur de Candlelight Records et bassiste de To-Mera), la composition du nouvel album qui avance et... cet album live, "Invanity", qui permettra à leurs fans de tenir un petit moment en attendant la suite.

Pour ceux qui attendait du neuf, il va falloir encore patienter quelques temps car la prestation ne date pas d'hier. En réalité, ce concert a été enregistré en mars 2004 à la Passionskirche (une église à Berlin) durant le "Razorbliss Tour". Néanmoins, il offre la particularité d'être semi-acoustique, ce qui signifie que tous les morceaux ont été réarrangés pour l'occasion. Voilà donc de quoi donner de l'intérêt à cet enregistrement, aussi bien pour la fan que pour le néophyte. Et quel travail ! Le groupe a extrait de ses 3 derniers albums, 7 morceaux (pas les meilleurs mais peut-être les plus propices à cet exercice) et les réinterprète de façon plus où moins surprenante suivant la version de base. Si vous connaissez déjà les originaux, vous ne serez sans doute pas surpris par les nouvelles versions de "Portsall", "Lovesong for a Dead Child", "The Marching Sane" ou "Swallow" alors que "Merlin", "Pitch Black Water" et "Undying" prennent réellement une autre tournure. Quoiqu'il en soit, le plus grand défi de cet album reste cette EXCELLENTE reprise de "Dead Skin Mask" de Slayer (!!!) que les allemands revisitent avec brio. Il fallait oser s'y attaquer.

Pas une fausse note, pas un seul raté, rien n'est à reprocher à la prestation des musiciens. Après, pour ce qui est de la chanteuse Helen Vogt, elle n'a décidément pas la sensualité et la sensibilité de Stefanie Duchêne, et je retire donc tout le bien que j'ai pu en dire sur ma chronique de "Razorbliss"... Bon j'en fais peut-être un peu trop mais toujours est-il qu'elle gâche certains passages en tentant de passer en force alors qu'un peu plus de douceur aurait été plus approprié (c'est l'esprit du concert quand même). Par contre, le son est d'une rare qualité pour un live, le hissant à la hauteur d'une production studio. Tout y est parfaitement audible et équilibré, un véritable plaisir pour les oreilles. Quant au dernier titre, il s'agit en fait d'une reprise d'un titre de Nick Cave, "The Weeping Song", enregistré en juillet 2007 en compagnie de Johan Edlund (Tiamat). Une bonne reprise, dans l'esprit du reste de l'album, permettant à l'ensemble d'atteindre les 40 minutes tout juste. C'est plutôt court au final et j'avoue être resté un peu sur ma faim concernant le concert qui aurait mérité un titre ou deux de plus.

Et si vous êtes à deux doigts de vous procurer l'objet, sachez que l'artwork signé Benjamin Buss (le "DIY" y a que ça de vrai) en jette un max et que le livret contient un petit mot de chacun des membres du groupe sur ce concert ainsi que quelques photos. Petit bémol cependant, on se demande si tout ça n'a pas été finalisé dans la précipitation : impossible de savoir la date exacte du concert avec pas moins de 3 hypothèses différentes (3, 5 ou 11 mars, au choix) et une tracklist qui ne correspond pas à celle du concert !!! C'est fort, non ? Mais rassurez-vous, celle ci-contre est exacte. Oui, je chipote. Certes, on est bien en dessous du fameux "Sleepy Buildings" de The Gathering mais ce live n'en demeure pas moins un bon album, agréable, intimiste comme il se doit et qui mérite largement son acquisition. On n'attend plus que le nouvel album maintenant.

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